La coopération universitaire à Lubumbashi de 2000 à aujourd’hui

Un premier contact a été rétabli en 1997 par une mission de 3 universitaires, les professeurs Pierre de Maret, africaniste, archéologue/anthropologue, actuel Recteur de l’ULB et aussi membre de CongoForum, Pierre Petit, africaniste anthropologue (ULB et Ulg) et Marc Poncelet, sociologue (Ulg). Ils ont ainsi jeté avec le recteur de l’UNILU de l’époque, Jean-Baptiste Zambèze Kakoma, les fragiles et timides bases d’une reprise de la coopération universitaire.

En 2000, la Coopération Universitaire au Développement (CUD) établissait une nouvelle structure, la CIUF (Coopération Inter-Universitaire Francophone). Pour la RDC, deux universités (UNIKIN et UNILU) ont été retenues et bénéficent aujourd’hui de cette coopération institutionnelle. L’originalité de cette coopération réside dans deux nouveautés : a) cette coopération s ‘adresse à l’Institution congolaise et b) du côté belge, elle est dirigée par un groupe de pilotage composé de membres des différentes universités francophones du pays.  Le but étant de changer le mode de coopération bilatérale  ²à la papa² où un prof du Sud qui est ou devient le copain d’un prof du Nord s’installe dans un doux abonnement qui s’arrête lorsque un des deux partenaires disparaît (pension, etc). 

Mais ce type de coopération-partenariat est beaucoup plus ambitieux et exige de la part des partenaires un engagement, un travail et un suivi très important. C’est un véritable défi et après 5 ans d’activité, un bilan s’impose et des décisions quant à la poursuite d’une telle entreprise sont à prendre. En effet des pourparlers sont en cours avec pour mission de définir la politique, les orientations et les partenaires du prochain plan quinquennal 2008-2013. Détailler ici les différentes activités déjà réalisées serait fastidieux et ennuyeux. Mentionnons cependant que lors du plan quinquennal actuel 2003-2007, le budget consacré à cette coopération est de 500.000 euros/an.

Je ne mentionnerai donc que quelques réussites phares et dans cet article l’activité de désenclavement. L’Université a été équipée en 2004 d’un réseau de connexion internet alimenté par une antenne satellitaire de 2,4 m de diamètre avec large bande passante. Le campus principal (la Kasapa) est alimenté par 700 mètres de fibres optiques en étoile à 4 branches enfouies à 60 cm dans le sol et les 4 campus sont connectés entre eux par voie hertzienne (cf. schéma). Il est important de souligner que cette coopération n’est pas tombée dans le piège habituel de la facilité qui consiste à envoyer du matériel sans se soucier de son dédouanement, de son installation, de sa mise en route, de la formation du personnel et de la mise en place d’une structure de gestion responsable et efficace. C’est en fait tous ces éléments qui demandent de la compétence et sont chronophages.

La gestion de cette nouvelle structure est aujourd’hui confiée au tout nouvellement créé Service des Ressources Informatiques (SRI). Son inauguration a été faite en présence de Monsieur Armand De Decker, le Ministre belge de la coopération au développement.

Aujourd’hui 220 ordinateurs de l’UNILU bénéficient de cette connexion Internet et plus d’ un million de requêtes sont adressées par mois.

Dans un prochain article j’illustrerai d’autres réalisations et quelques problèmes rencontrés dont la solution est encore loin d’être appliquée voire applicable.

A suivre… Stay on line!

Roland Pochet, professeur Université Libre de Bruxelles (ULB)coordinateur de la coopération universitaire institutionnelle