République démocratique du Congo : L’or vert de Bwamanda (L'Intérêt général (CH))

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Des cultivateurs au Centre de développement intégral Bwamanda

KINSHASA (AFP) – Le Robusta de la coopérative de Bwamanda, dont les activités profitent à un million de personnes dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC), a résisté à l’effondrement des cours mondiaux du café en rejoignant, dès 1988, le circuit du commerce équitable.

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République démocratique du Congo

Regroupant 20000 petits producteurs de café dans le nord-ouest de l’Equateur, une région enclavée, mangée par la forêt tropicale et ravagée par des années de guerre (1996-2003), la coopérative de Bwamanda est aujourd’hui le seul gros exportateur de café du Congo. "Nous avons créé le Centre de développement intégral (CDI) Bwamanda, en 1969, d’abord pour aider les paysans à écouler les surplus de leur production vivrière, puis est arrivé le café", explique Joseph-Marie Ngaleko Baranga, administrateur de la coopérative. "Alors que les cours mondiaux s’écroulaient, à la fin des années 1980, nous avons eu vent, par des pères belges, d’une expérience avec des paysans du Mexique, qui étaient parvenus à s’en sortir en adhérant à un label équitable leur offrant un prix garanti pour leur café", poursuit-il.

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Joseph-Marie Ngaleko Baranga

"A la demande des planteurs, nous avons fait des démarches et dès 1988, explique Joseph-Marie Ngaleko Baranga, nous avions le label Max Havelaar", la référence du secteur. "Cela a été déterminant pour nous. Bien que seuls 15 % des 3000 tonnes de café que nous exportons par an soient dans le circuit équitable, cela nous a permis de maintenir les plantations à une époque où elles disparaissaient par dizaines dans le pays", souligne M. Ngaleko. C’est grâce aux revenus garantis du café que le Centre de développement intégral Bwamanda a pu poursuivre et amplifier son programme de développement, insiste-t-il.

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Un employé du Centre de développement intégral Bwamanda surveille le déchargement des sacs de café arrivés en bateau, à Kinshasa, le 6 janvier 2006

Palliant les déficiences chroniques de l’Etat, sous le régime de Mobutu, puis pendant les guerres qui s’en suivirent, la coopérative a directement influé sur la vie des habitants dans un territoire grand comme le Benelux. Avec le soutien de l’Union européenne et la coopération belge, le Centre de développement intégral Bwamanda a créé un centre de recherche en agronomie, financé la construction de 6 écoles, de 8 hôpitaux et de 80 dispensaires, de 450 puits d’eau dans des villages, et entretient 800 km de route et de dessertes agricoles.

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Un employé du Centre de développement intégral Bwamanda vérifie la qualité des grains de café, à Kinshasa, le 6 janvier 2006

Le Centre de développement intégral Bwamanda paye directement les salaires et la formation de 350 fonctionnaires de la santé et a mis en place en 1989 un système de mutuelle qui profite aujourd’hui à 114000 personnes. "L’adhésion coûte l’équivalent d’un kilo de soja (environ 1 dollar) par an. En échange, 80% des frais d’hospitalisation sont pris en charge", explique M. Ngaleko. "Sans le commerce équitable, nous n’aurions jamais pu faire tout cela. Le label Max Havelaar a permis d’augmenter de 30 % à 50 % les revenus des petits exploitants. Pendant la guerre, cela nous a permis de survivre alors que la production était tombée à 500 tonnes par an. Or le café, c’est, aujourd’hui, 50 % de nos revenus", dit-il.

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Un hôpital financé par le Centre de développement intégral Bwamanda

Le café de Bwamanda arrive dans les trois barges de la coopérative à l’usine de Kinshasa, au bord du fleuve Congo, pour y être nettoyé, trié et reconditionné. Les grains, qui délivreront l’arôme corsé et légèrement amer propre au Robusta, cultivé en basse altitude, partent ensuite vers l’Europe, chez les torréfacteurs hollandais (Neuteboom), belge (Colruyt) et français (Malongo). "Nous envisageons maintenant de relancer la production de café dans le Bandundu", province voisine de l’Equateur, explique M. Ngaleko, persuadé que "l’expérience de Bwamanda peut réussir ailleurs".

Agence France Presse

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Un dispensaire financé par le Centre de développement intégral Bwamanda

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