24.04.07 Que font les forces onusiennes en RDC ? (Leader Africa)

ES soldats de la Monuc ont failli totalement à leur mission en refusant de s'interposer jeudi 22 et vendredi 23 mars 2007 entre les forces belligérantes en présence. Ils se sont cantonnés à jouer aux ramasseurs de cadavres. Ghislaine Dupond de RFI flétrit la couardise des Casques bleus.

Des témoins affirment même que lorsque les renforts dépêchés sur le boulevard du 30 Juin par l'Etat-major général des FARDC se sont amenés, les soldats de l'ONU ont carrément débrayé, abandonnant à qui mieux leurs positions aux alentours de la résidence de Jean-Pierre Bemba.

Le seul mérite que la Monuc peut s'attribuer, c'est celui d'avoir incontestablement joué au ramasseur des cadavres.

On n'est pas bien loin de dire que la passivité de la Monuc dans cette affaire ressemble à un cas de non-assistance à personnes en danger.

Si la priorité première des Etats est de protéger leur population, "quand cette protection fait défaut, nous partageons tous, dans la communauté internationale, la responsabilité de protéger les autres êtres humains de violations massives et systématiques des droits de l'homme, quels que soient le moment ou le lieu où cela se passe", a déclaré M. Annan. (source : AFP 09/03/04).

Un État ne peut prétendre à la souveraineté absolue sans démontrer la volonté de protéger les droits de son peuple. Comme l'a écrit Stanley Hoffmann : « L'État qui revendique sa souveraineté ne mérite le respect que s'il protège les droits de base de ses citoyens. Ses droits émanent des droits des citoyens. Lorsqu'il les viole, ce que Walzer appelle "la présomption de consentement" entre le gouvernement et les gouvernés disparaît et le droit de l'État à la souveraineté disparaît en même temps ».

Lorsque les gouvernements ne réussissent pas à protéger les droits de l'homme, lorsqu'ils adoptent sciemment des politiques qui donnent lieu à des crimes contre l'humanité ou à des violations massives des droits de l'homme, la communauté internationale doit intervenir et a le devoir de protéger les personnes en danger.

Ce type d'intervention ne nie pas le principe de souveraineté ; la souveraineté ne signifie plus exercer un contrôle absolu sur un pays mais signifie assumer ses responsabilités de gouverner en respectant un certain nombre de principes. La souveraineté des États n'est plus fondée sur le droit à gouverner des gouvernements, des rois, des cheiks ou des présidents ; elle dépend de leurs devoirs par rapport aux droits de l'homme. La souveraineté de l'État signifie la souveraineté du peuple, pas des dirigeants.

La Convention de Montevideo de 1933 sur les droits et les devoirs des États a défini l'État comme une personne de droit international qui doit remplir les conditions suivantes : (a) une population permanente ; (b) un territoire défini ; (c) un gouvernement et (d) la capacité d'entrer en relation avec les autres États. Aujourd'hui, on peut compléter cette définition avec une condition supplémentaire – l'État est reconnu internationalement sur sa capacité à protéger les droits des personnes vivant sur son territoire.

La redéfinition de la souveraineté pour inclure le devoir de protéger les droits de l'homme s'est faite parallèlement à la reconnaissance et à la codification de la responsabilité individuelle pour les crimes internationaux. Parallèlement au respect des droits de l'homme, les États ont le devoir de mener des enquêtes, d'engager des poursuites et d'extrader les auteurs de crimes. S'ils ne le font pas, sont dans l'incapacité de le faire ou se refusent à le faire, les autres États et autres tribunaux internationaux peuvent le faire à leur place.

En septembre 1998, l'ancien Président chilien, Augusto Pinochet, a été arrêté à Londres suite à une demande d'extradition de l'Espagne pour répondre de meurtres, de disparitions de personnes et de tortures commises pendant son mandat. En janvier 2000, Hissene Habre, ancien Président tchadien, a été inculpé par le procureur général du Sénégal pour des délits similaires. En mai 1999, le Bureau du procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a inculpé Slobodan Milosevic, alors président de la Yougoslavie.

La Republique Democratique du Congo ne s'est pas encore remis des blessures et prejudices immenses des suites de l'invasion de son territoire national par des troupes etrangeres. Le bilan de cette invasion parle de lui-meme :
· 5 000 000 de morts depuis 1998 (IRC)
· Plus de 38 000 morts par mois / 1200 morts par jour
· Des centaines de milliers de femmes et enfants violees (HWR)
· 585 000 enfants meurent chaque annee des consequences de la guerre
· 1,4 a 1,6 millions de deplaces du au conflit (NU OCHA)

Les auteurs de ces crimes odieux et abjects sont connus, mais jamais inquietes et moins encore poursuivis. Mais, ce qui est grave dans cette affaire c'est que selon le rapport des experts de l'ONU, des ONG et autres chercheurs independants, le gouvernement (4+1) de la RDC est directement ou indirectement implique dans le pillage systematique des resources du Congo, des viols, exactions, crimes inqualifiables qui ont ete perpetres sur le territoire de la RDC, et de tous les autres maux dont souffre la republique democratique du congo souffre actuellement. HAUTE TRAHISON !

Les elections etaient presentes au peuple congolais comme etant la panacee qui devrait mettre fin a ce climat infernal qui a elu domicile en RDC.

Mais, fort est de constater que l'election du president de la republique au suffrage universel et la mise en place des instutitions telles que le parlement, le gouvernement ou encore le senat n'ont rien change.

Les congolais continuent a subir l'oppression et l'humiliation de toutes sortes. Les congolais continuent a compter et enterer leurs morts chaque jour qui passe. Au su et au vu de tous, les members de l'opposition sont traques et obliges a vivre dans la cladestinite. La presse se sent menacee et obligee de fermer les yeux et a boucher les oreilles.

Le regime en place, a coup des billets de banque, est arrive a imposer ses agents a la tete de toutes les instutitions de l'Etat. Tous les hommes de bonne foi sont unanimes a reconnaitre que l'on est en train d'assister au retour "en force" du parti unique en RDC.

« Avec l'organisation réussie des élections de 2006 et l'installation du nouveau gouvernement, la République démocratique du Congo (RDC) est parvenue à une étape décisive de son histoire », souligne le dernier rapport du Secrétaire général qui prévient que le non-respect des principes démocratiques compromettrait gravement la crédibilité et la légitimité des dirigeants et des institutions politiques du pays.

Le document rend compte des principaux faits survenus depuis le dernier rapport présenté au Conseil le 21 septembre 2006 par le prédécesseur de Ban Ki-moon, Kofi Annan et note « certains événements récents particulièrement inquiétants ». Parmi les préoccupations mentionnées, « les accusations de corruption électorale généralisée qui aurait influé sur les résultats dans plusieurs gouvernorats », « le rétrécissement de l'espace politique laissé à une opposition effective, notamment l'exclusion des membres de l'opposition du Bureau de l'Assemblée nationale, ainsi que les incitations à la violence émanant de certains membres des partis d'opposition ».

À QUOI AURONT finalement servi les 450 millions de dollars investis par la communauté internationale pour la mise en place d'un processus électoral digne de ce nom et à l'instauration d'une démocratie en République démocratique du Congo ?, s'interroge Katia Clarens, Le Figaro.

Au travers le massacre des civils dans le Bas Congo au mois de fevrier 2007 et plus recemment encore celui des civils residant dans la capitale de la RDC du 22 au 23 mars 2007, l'Etat congolais vient encore une fois de donner la prevue la plus eloquente qu'il ne protège pas les droits de base de ses citoyens.

Au cours d'une conférence de presse animée à l'ambassade d'Allemagne à Kinshasa , les diplomates européens ont dénoncé la précipitation avec laquelle les hommes en arme sont intervenus pour rétablir de l'ordre. Ils déplorent ainsi « le recours prématuré à la force, alors même que toutes les voies de négociation n'étaient pas encore épuisées ». Ils ont aussi déploré « les moyens militaires mis en œuvre qui se sont avérés inadaptés au regard des objectifs visés ».

Ce qui est sûr est qu'il y a eu énormément de victimes civiles. Des obus sont tombés à la cité (quartiers populaires de Kinshasa ), dans des habitations. « On ne connaîtra probablement jamais le nombre exact des victimes », a déclaré l'ambassadeur britannique, Andy Sparkes, au cours de la même conférence de presse.

Il y a des bonnes raisons, au regard de ce qui precede, de se poser la question de savoir s'il existe vraiment "la présomption de consentement" entre le regime en place en RDC et le peuple, souverain primaire. Peut-on en ame et conscience affirmer que ce gouvernement a reellement recu mandat du peuple pour gouverner ce pays ?

L'un des objectifs de la Charte de l'ONU est de « promouvoir et d'encourager le respect des droits de l'homme et les libertés fondamentales de tous sans aucune distinction »

Les faits sur terrain demontrent a suffisance que l'Etat congolais actuel est un État qui ne peut prétendre à la souveraineté absolue d'autant plus qu'il ne démontre pas la volonté de protéger les droits de son peuple.

Nous savons que l'ONU est bien presente en RDC, et elle est connue sous le nom de la MONUC. La MONUC est presentee comme etant la plus grande mission que l'ONU n'ait jamais deployee au monde. Elle coute a la communaute internationale 1 milliard de dollars par an.

Il est imperieux de souligner en caracteres majuscules que contrairement aux autres missions de paix de l'ONU, la MONUC a recu mandat de proteger les civils en RDC.

Mais, qu'est-ce qui explique l'inertie, le silence et l'indifference des forces onusiennes face aux atteintes graves et repetees des droits humains au Congo ?

Comment se fait-il que les civils continuent de tomber sous les balles de l'armee gouvernementale et des milices privees sans que la MONUC s'interpose ?

Pouqoui les forces onusiennes abandonment-elles les populations a la merci des escadrons de la mort de Joseph Kabila ?

Pourqoui les forces onusiennes n'interviennnent que pour ramasser les morts a chaque fois que Joseph Kabila deploie ses milices contre un peuple sans defense ?

Pourqoui les forces onusiennes ne peuvent-elles pas intervenir ne fut-ce qu'au nom des valeurs que l'occident pretend defendre et s'emploie a instaurer partout au monde ?

Pourqoui la communaute internationale ferme-t-elle les yeux devant les derives du pouvoir de Joseph Kabila en RDC ? A qui profite le chaos qui fait tant de victimes au Congo ?

La Charte de Nuremberg a soulevé sans équivoque la question de la responsabilité individuelle pour les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité.

Pourquoi l'on tue et l'on continue a tuer au Congo dans l'impunité absolue ? Qui peut en âme et conscience affirmer ne pas connaître les auteurs des crimes odieux qui continuent d'endeuiller les populations en RDC ?

Qu'est-ce qui fait que les responsables de ces crimes inqualifiables sont toujours en liberte ? Qu'est devenu le mandat d'arret international lancé contre Laurent Nkundabatware ? Pourqoui l'ONU et le gouvernement congolais refusent-ils d'executer ce mandat alors qu'ils sont tous les jours qui passent avec ce bandit de grand chemin. Le Congo est-il un espace du non-droit ?

L'attutide des forces onusiennes en RDC donne matieres a reflexion et inquiete tous les hommes de bonne foi.

Ne donne-t-on pas raison aux autorites soudanaises qui refusent la résolution de l'ONU qui prévoit l'envoi de Casques bleus ? Officiellement, il redoute que les troupes internationales encouragent les velléités sécessionnistes.

De son côté, l'Union afri­caine (UA) a réclamé de 6000 à 7000 hommes pour désar­mer les rebelles rwandais qui opérant dans l'est de la RDC. Le commissaire de l'UA chargé de la paix et la sécu­rité, Said Djinnit, a indiqué qu'une mission d'évaluation se rendrait en RDC pour faire état des besoins réels sur le terrain. Il n'a pas précisé de date pour l'envoi de la force chargée de désarmer les re­belles ni son statut par rapport aux forces de la mission de l'ONU, actuellement déployée.

Les africains ont-ils commence à comprendre qu'ils doivent s'assumer ? Commencent-ils enfin comprendre que leur developpement, leur prosperite, et leur survie gisent entre leurs mains.

Quelques vrais hommes d'Etat, (tel Lincoln) et hommes de Lettres (tel Victor Hugo) ont déjà relevé ce laisser-faire à propos de massacres ou tueries de toutes sortes qui se commettent. En les paraphrasant, on pourrait avancer ceci : les massacreurs ou les génocidaires qui commettent ses forfaits sont effrayants mais les spectateurs passifs qui les laissent faire sont épouvantables et tout aussi effrayants. C'est parce qu'on les laisse faire que les massacreurs ou les génocidaires commettent leurs forfaits.

Conscience Congolaise

KE' LAMPAM

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