24.05.11 L'Observateur – Stratégie de développement de l’industrie de transformation du bois en RDC

Parmi les recommandations formulées au terme de la réunion internationale sur la stratégie de développement de l’industrie de transformation du bois en RDC, il est demandé aux pouvoirs publics d’organiser des échanges avec le secteur pour améliorer la fourniture de courant électrique. La desserte actuelle en électricité pénalise le secteur de la transformation du bois, une industrie grande consommatrice d’énergie.

Il est également sollicité la simplification des procédures pour la création des entreprises, la relance de la transformation du bois en vue d‘impulser la valeur ajoutée des marchés locaux, de promouvoir une gestion qui profite aux populations, de pallier au manque du personnel compétent pour la transformation du bois en encourageant la formation et la subvention…. Au gouvernement de la RDC et aux bailleurs multilatéraux, il est conseillé d’œuvrer ensemble pour la mise en application effective des recommandations issues de la réunion tenue à Kinshasa.

En ce qui concerne la RDC, le représentant du ministre de l’Environnement a fait savoir que la pays va tirer des leçons de cette réunion internationale par rapport aux pays frères (Congo, Gabon et Cameroun) qui ont déjà une avance certaine sur la RDC en termes de transformation du bois. La RDC va capitaliser les leçons apprises, tout comme les recommandations de cette réunion seront appliquées. Pour la réunion du même genre prévue en juillet à Libreville (Gabon), il a confirmé la participation de la RDC à ces assises. Et d’ajouter que le pays va aller de l’avant en matière de transformation du bois pour jouer son rôle de leader car elle dispose du plus grand massif forestier du Bassin du Congo.

Pour les bailleurs de fonds multilatéraux, notamment la FAO, l’Organisation International de Bois Tropicaux (OIBT) et l’IFIA, il est important de soutenir la transformation poussée du bois dans le Bassin du Congo. Avant la réunion internationale de Kinshasa, ces bailleurs de fonds ont appuyé la première réunion tenue à Yaoundé (Cameroun) en septembre 2010 et à Brazzaville (Congo) en mars 2011. La troisième a eu lieu à Kinshasa en mai 2011et la quatrième va se tenir en juillet 2011 à Libreville au Gabon. Ces bailleurs de fonds apportent leur soutien à ces réunions appelées à aider ces pays à se doter et à mettre en place une stratégie nationale pour la transformation poussée de bois et à terme une stratégie sous régionale pour le bassin du Congo.

Concilier les bénéfices

Cette stratégie est très utile au plan national et sous régional car le secteur bois est créatrice des richesses et d’emplois dans les pays du Bassin du Congo. Les recettes fiscales et parafiscales générées par ce secteur ont une incidence sur les économies de la sous région. Tout cela doit se faire en préservant le développement durable, le credo de toutes ces organisations internationales. Il est vrai que la forêt est une source de carbone, un réservoir de biodiversité,….Ainsi, pour une exploitation rationnelle des forêts, il faut concilier les bénéfices économiques, sociaux, écologiques,…Lors de la réunion internationale de Kinshasa, il a été reconnu que les forêts tropicales du Bassin du Congo sont un important outil pour le développement économique de la sous région. Faut-il encore qu’elles soient exploitées rationnellement dans l’optique du développement durable.

Toutefois, il a été déploré notamment que malgré son potentiel l’Afrique a une contribution marginale dans les exportations des produits du bois transformés à plus grande valeur ajoutée issus de la seconde transformation. A ce propos, l’OIBT note que l’Afrique a eu environ 1 % des recettes en 2005 contre 83% pour l’Asie et 16 % pour l’Amérique Latine. « En 2008, les pays africains membres de l’OIBT ont exporté pour environ 80 millions de dollars américains des produits issus de la deuxième transformation du bois : soit l’équivalent de ce que la seule république de Pérou a exporté, et environ 2 % de ce que le Viet Nam a exporté … », a déclaré Joachim Bile, président du Conseil International des bois tropicaux à l’occasion des travaux de cette réunion internationale à Kinshasa.

En ce qui concerne l’OIBT, pour remédier à cette situation, lors de la réunion de Yaoundé, elle a promis un financement de près de 1,2 million de dollars US pour les pays du Bassin du Congo. Et ce pour mettre en place un système opérationnel d’appui à la transformation plus poussée des bois dans cinq pays de ce Bassin forestier. Dans ce projet, il sera question « de préparer une étude de base relative à la situation de l’industrialisation ; d’identifier les besoins de divers intervenants de la filière bois et de mettre en place la structure du système opérationnel d’appui avec comme objectif de développer un environnement favorable à la transformation plus poussée du bois ».

Pour le ministre de l’environnement de la RDC, il va falloir insister sur la formation professionnelle, le renforcement des capacités nationales sur la transformation plus poussée du bois et la création des centres des métiers de bois. Il a plaidé pour la mise en place d’un cadre incitatif pour le secteur privé pour favoriser l’investissement pour une transformation plus poussée. Et d’ajouter que l’exploitation du bois et la transformation plus poussée du bois doivent être en phase avec les dispositions des cahiers de charge pour l’amélioration des conditions de vie des populations locales des régions forestières.

Didier Munsala Buakasa

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