20.08.11 Le Potentiel – Dans un rapport rendu public vendredi à Kinshasa : Katanga : la Société civile se félicite des avancées significatives dans l’artisanat minier

Selon ce collectif, ce rapport a été publié dans le but d’amener l’Etat, la Société civile et les journalistes notamment, à pousser les exploitants miniers à industrialiser leurs activités en vue d’impulser le développement du Congo. Il s’agit aussi, note-t-il, d’amener l’Etat à mieux s’impliquer dans l’encadrement des creuseurs artisanaux. Ce, dans le souci de créer une classe moyenne congolaise au Katanga.

Dans son rapport, le collectif a, au terme d’une enquête menée entre mai et juillet 2011 au Katanga, noté des signes encourageants dans l’encadrement des creuseurs par des entreprises qui sont parties de l’artisanat minier pour se diversifier et se spécialiser enfin dans l’exploitation semi-industrielle.

Pour étayer ses conclusions, le collectif s’est particulièrement basé sur le cas du Groupe Bazano, une entreprise minière évoluant dans la province du Katanga. Pour ces ONG, le cas du Groupe Bazano est une preuve de l’évolution positive de l’artisanat minier dans le Katanga, province à vocation hautement minière.

Ce groupe minier, négociant minier en 2001, qui est devenu industriel par la construction de ses propres usines de traitement des minerais, finance les activités de découverture des sociétés qui lui fournissent des minerais sur sa demande. En plus du groupe Somika, le Groupe Bazano dispose d’une ferme de plus 3.000 hectares dans laquelle il cultive du maïs, de la banane, du café et s’adonne à l’élevage de bovins, moutons et la pisciculture.

A son actif, la Société civile mentionne aussi que ce groupe impose aux entreprises-fournisseurs des produits miniers certaines règles dont l’interdiction du travail des femmes et enfants ainsi que l’identification obligatoire des artisanaux par l’Etat. Le collectif mentionne en outre le port des équipements de sécurité imposé aux artisanaux sur les sites miniers.

Si auparavant, les artisanaux avaient vendu à n’importe quel prix leurs produits, aujourd’hui ils gagnent assez bien leur vie parce qu’ils ont la maîtrise de la teneur ; car les prix de vente sur sites sont fixés sur base de la teneur. Et leurs produits ne sont plus transportés sur la tête ou à dos d’homme mais vendus sur sites et ramassés par les sous-traitants. Lesquels ont été obligés de faciliter à la population l’accès aux services de base, notamment l’eau, l’électricité, soins de santé ; l’encadrement technique et organisationnel des artisanaux miniers. Sans oublier les aspects liés à la santé et à la sécurité au travail, l’achat par les artisanaux des cartes officielles.

Historique de l’exploitation minière

Avec ce renouveau apporté par ce groupe minier, les artisanaux cessent d’être des creuseurs pour des trieurs-ramasseurs. Et les entreprises sont tenues de s’assurer que les creuseurs sont en règle et identifiables par la carte de membres obtenue de la coopérative via le Saesscam et dont le port individuelle est obligatoire pour enfin avoir droit à un équipement de travail et accéder aux sites.

S’agissant de l’exploitation artisanale dans la province du Katanga, le collectif note qu’elle commence avec la vente des mitrailles consacrée par une décision de l’autorité provinciale en 1991. Elle a eu pour conséquence le démantèlement des usines et autres équipements des entreprises publiques en l’occurrence la Gecamines et la SNCC. Durant cette période, les vendeurs de tous bords s’en sont pris aux usines et produits marchands des entreprises : rail, traverses, cobalt, cuivre y sont passés.

Puis est arrivée la période de 1999 à 2008, consacrée par l’Arrêté ministériel n°009 bis/CABMIN/00/MN/1999 du 19 février 1999 qui légalise l’exploitation minière artisanale de l’hétérogénite et en même temps l’officialisation de l’EMAK (coopération des artisanaux miniers du Katanga). Cette question sera définitivement réglée par la loi n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier.

La période est caractérisée par l’envahissement des sites miniers par des milliers d’enfants, le travail dans les conditions infrahumaines, l’écrémage des sites miniers, des accidents de travail souvent mortels.

Enfin, la période qui s’étend de 2008 à nos jours, laquelle consacre le passage de l’exploitation artisanale déshumanisante à l’exploitation semi-industrielle, industrielle et diversifiée.

Faustin K. & St Augustin K.

(c) Le Potentiel, 20.08.11

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