06.12.11 L'Observateur – Société : Les origines du phénomène " Kuluna " et son évolution dans la société

Mais malgré l'existence de ce fait de société, il n'y a pas beaucoup de Congolais qui s'interrogent sur ses origines. Se contentant tout simplement de subir ses conséquences au quotidien dans la capitale mais aussi dans quelques villes de province.

Selon des observateurs avertis, " Kuluna " est un mot portugais qui signifie colonne. Le terme " Kuluna " a été utilisé en Angola pendant la période de la guerre civile au cours de laquelle les forces gouvernementales se battaient contre les forces rebelles de l'Unita entre 1976-2002. Pendant cette période, le gouvernements central de Luanda, pour ravitailler les provinces en vivres, en nourriture, médicament et autres nécessités, formait des colonnes de gros véhicules, de grand tonnage, (c'est selon les villes) composée de 10, 20 ou 30 camions mais qui étaient escortés par trois jeeps ou camions transporteurs de troupes qui se plaçaient à l'avant-plan, au milieu et derrière le convoi aux fins de sécuriser les marchandises ou même les voyageurs qui faisaient partie de la colonne, en cas d'une attaque de l'Unita en brousse.

Le rôle de " Kuluna " comme on peut bien s'en rendre compte, était de sécuriser les biens et personnes pendant ces expéditions organisées par Luanda en faveur des populations des provinces. Il n'y avait donc rien d'illégal ou de contre productif.

Mais aujourd'hui à Kinshasa, ceux qui pratiquent le " Kuluna " font tout le contraire du rôle originel de ce fait de société. Les jeunes qui le pratiquent aujourd'hui, utilisent des machettes, de couteaux pour s'attaquer aux paisibles citoyens aux fins de les déposséder, les blesser ou les tuer. Ça c'est d'un. De deux, ceux qui font le " Kuluna " le font à l'occasion de rien et pour aucun objectif sérieux. C'est donc là toute la différence.

Maintenant la question : comment ce vocable s'est introduit dans le langage des Congolais. Les sociologues disent que c'est à travers les contacts permanents qui se sont établis entre la RDC et l'Angola ces 20 dernières années. Quant à l'utilisation des machines, des spécialistes s'accordent à dire que cette tradition est importée de peuples des provinces proches de la capitale où les gens ont coutume de se battre avec des couteaux, instruments et autres armes blanches.

D'autres analystes pensent aussi que l'inoccupation des jeunes, le chômage est à la base de ce phénomène que les bonnes consciences déplorent ce jour.

J.P Seke

Copyright © 2011 L'Observateur – RDC.

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.