29.02.12 Le Potentiel – Retombée de la dernière réunion du CPM/ Marché des changes : la réaction de la BCC suspendue au comportement du secteur minier

La Banque centrale du Congo a créé la surprise en maintenant inchangé le niveau de ses principaux instruments de politique monétaire, à savoir le coefficient de la réserve obligatoire à 7,0 % et le taux directeur à 20 %. Pourtant, en ce qui concerne les objectifs de la politique monétaire, l’Institut d’émission a reconnu qu’ « ils sont tous demeurés en deçà de leurs cibles mensuelles».

C’est l’essentiel des conclusions de la réunion mensuelle du Comité de politique monétaire (CPM) tenue le lundi 27 février 2012 sous la présidence de Jean-Claude Masangu Mulongo, gouverneur de la BCC.

Quant au marché des changes, la Banque centrale s’est voulue plus prudente. Ainsi, elle a décidé, à en croire son gouverneur et président du CPM, de rester attentif au comportement de différents opérateurs économiques avant de prendre une quelconque décision. « La Banque centrale observe le comportement de différents opérateurs économiques, essentiellement ceux du secteur minier, en vue de décider sur l'orientation des instruments de la politique de change », a souligné, à cet effet, Jean-Claude Masangu dans le communiqué lu à l’issue de la réunion du CPM.

Conjoncture au 24 février 2012

Sur le plan international, le CPM a noté que l'actualité reste dominée par le problème de la dette grecque qui continue à peser sur l'activité dans l'ensemble de la zone euro, d'une part, et, d'autre part, par le rapport de la Banque mondiale qui prévoit des perspectives à la baisse des prix mondiaux en raison du fléchissement de la demande dû au ralentissement de l'économie mondiale, du repli attendu du prix du pétrole brut et des prévisions très favorables des disponibilités alimentaires au cours de cette année.

Sur le plan national, il s'est observé, a relevé l’organe technique de la BCC, une relative accalmie sur les principaux marchés.

De l’avis du CPM, sur le marché des biens et services, le rythme hebdomadaire de formation des prix s'est stabilisé sur un plateau de 0,02¬ et 0,03 %. En glissement annuel, le taux d'inflation s’est établi à 16,59 % contre une 17,16 % une semaine plus tôt. Ainsi, le cumul à fin février se chiffre à 4,36 % contre un objectif annuel de 9,9 %. Toute chose restant égale par ailleurs, il est toujours possible d'atteindre l'objectif cible de taux d'inflation à un chiffre.

Sur le marché des changes, au 24 février, la stabilité s’est donc poursuivi, a fait observer le CPM, et ce, en dépit de tendance à la surchauffe liée à la spéculation observée au cours du week-end du 17 février sur le segment parallèle.

Ainsi, à la fin de la semaine passée, le cours indicatif s'est déprécié de 0,53 % par rapport à une semaine plus tôt. Ainsi, le dollar s'est échangé à 920,45 Fc sur le marché interbancaire et à 933,67 Fc sur le parallèle, soit des dépréciations respectives de 1,05 % et de 2,15 % par rapport à fin 2011. L'exécution de certaines dépenses publiques en devises et l'intervention de la Banque centrale au mois de janvier dernier ont contribué à maintenir la stabilité sur ce marché.

Sur le marché monétaire, la séance des opérations d'adjudication des BTR du 22 février dernier s'est traduite par une injection de 2,4 milliards Fc portant ainsi l'encours à 162,6 milliards Fc contre 115,0 milliards à fin décembre, soit, une ponction nette 47,65 milliards Fc depuis fin décembre 2011.

S'agissant des taux d'intérêt, la marge de positivité du taux directeur s'est améliorée suite au recul de l'inflation en glissement annuel, se fixant à 3,4 points contre 2,8 points une semaine plus tôt. Quant au taux moyen pondéré réel des BTR, il est devenu négatif (-0,8 point), suite au recul de son niveau nominal.

Par Faustin Kuediasala

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