05.03.12 Le Potentiel – Matata Ponyo : « Le PEG 2 est sur le rail »

Une semaine après son retour de l’Afrique du Sud, Matata Ponyo Mapon, ministre des Finances, l’un des rescapés du dernier crash de l’aéroport de Kavumu, dans le Sud-Kivu, s’est présenté samedi 3 mars dernier devant la presse pour rendre compte de la situation économique, financière et monétaire aux deux premiers mois de l’année 2012.

C’est un tableau reluisant et porteur de croissance que le ministre des Finances a peint juste pour les deux mois de l’année 2012. De quoi réconforter la mise en œuvre du second programme économique du gouvernement (PEG 2) qui arrive à échéance en 2012.

C’est donc sur ce programme, conclu depuis décembre 2009 avec le Fonds monétaire international, que Matata a consacré l’essentiel de son allocution. L’homme est demeuré égal à lui-même, réaffirmant son optimisme sur la bonne tenue des comptes généraux de l’Etat. Dans son adresse, il n’a rien laissé de côté. Tous les secteurs de la sphère économique, financière et monétaire ont été passés au peigne fin.

Mais, bien avant qu’il ne se livre à cet exercice, le ministre des Finances a retracé le film de l’accident de Kavumu. Le hall d’entrée du ministère des Finances, bien pris d’assaut par les professionnels des médias, les responsables des services du ministère et les membres du cabinet du ministre, sont restés glacés devant l’adresse du ministre. Pas un mot, ni soupir non plus. Tous avaient le regard grave, bien fixé sur l’un des rescapés.

«L’accident était à 99,9 % mortel pour tous ceux qui étaient à bord, grâce à Dieu que nous sommes vivants et à qui nous rendons grâce», a déclaré, plein d’émotion Matata Ponyo, remerciant tous ceux qui l’ont assisté par leur prière et supplication pendant cette dure épreuve. Puis vint l’heure de rendre compte de deux mois de la gestion du cadre macro-économique.

Dès l’entrée à la matière, le ministre Matata s’est voulu direct et précis. D’abord sur les recettes qui ont affiché à fin février un record jamais égalé à ce jour. Contrairement aux prévisions du PEG 2, en février dernier, c’est 472 milliards de Fc des recettes qui ont été réalisées pour le compte du Trésor contre des prévisions de 459 milliards de Fc comme arrêtées dans le PEG 2.

FEVRIER 2012 : MOIS DE TOUS LES RECORDS

«Le mois de février a été un mois performant», a-t-il dit, jetant des fleurs aux performances «impressionnantes» aussi bien de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) que de la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD). Cependant, il n’a pas méconnu les difficultés auxquelles a fait face la Direction générale des impôts. Ce qui explique, selon lui, sa contre-performance en février dernier. «Les spéculations négatives sur la Taxe sur la valeur ajoutée n’ont pas permis à la DGI de voler à la même vitesse que les deux autres régies (…) Mais, je suis sûr qu’elle va se rattraper dans les mois prochains».

Si dans la rubrique des recettes, le mois de février a été celui de tous les exploits, en matière de dépense, le gouvernement a continué avec la «rationalisation». Ainsi, «pour la première fois dans l’histoire récente de la RDC, la rémunération totale de l’armée, de la police, des enseignants, des fonctionnaires de l’Etat, etc. a été payée dans le mois», a fait remarquer le ministre des Finances, se félicitant, par ailleurs, de la parfaite collaboration entre tous les services impliqués dans la chaine de la dépense publique.

Le bon comportement des finances publiques a également eu des effets positifs sur l’économie réelle. C’est notamment, le retour de la confiance de l’ensemble de la communauté du monde des affaires tel que l’atteste, a dit Matata, le baromètre de la conjoncture de la Banque centrale du Congo. Aussi, prédit-il de bonnes perspectives de croissance pour cette année 2012 où le taux devait frôler, pense-t-il, la barre de 7%.

Pour le ministre Matata, la stabilité monétaire qui reste sa passion n’est plus un mythe. Elle est bien présente à la suite de nombreux efforts du gouvernement. Si en janvier 2012, la tendance a été à la résurgence de l’inflation, en février dernier, c’est plutôt le renversement de la situation avec des taux hebdomadaires relativement bas. Désormais, depuis un temps en RDC, a-t-il relevé, l’inflation n’est plus cette pieuvre indomptable. En effet, les efforts du gouvernement ont permis de vaincre le mal et de contenir sa progression, a fait observer le ministre Matata.

Même tableau prometteur sur le marché des changes où l’efficacité de la gestion des finances publiques au niveau du gouvernement porte de plus en plus des fruits. Car, les fluctuations intempestives du taux de change ont finalement été contenues, le taux oscillant désormais entre 910 et 920 Fc/Usd. Les réserves internationales qui se situent actuellement autour de 1,3 milliards Usd réconfortant de plus en plus le matelas des devises de l’Etat pour parer à toute urgence, note Matata. Tout comme, a-t-il indiqué, la discipline budgétaire a impacté positivement l’évolution de la masse monétaire. «La stabilité est au rendez-vous», a-t-il dit.

Que conclure alors face à ce tableau aussi reluisant ? Pour Matata Ponyo, rien ne devait donc obstruer le chemin qui mène à la clôture cette année du PEG 2. «Les performances économiques du gouvernement devait lui permettre de terminer normalement le PEG 2 (…). En janvier et février 2012, le PEG est sur le rail». Selon lui, le gouvernement devait aborder en toute sérénité la dernière revue de ce programme, annoncé pour le mois de juin prochain.

Plus rien, pense-t-il, n’empêche donc l’Etat congolais de conclure avec succès ce programme. Ce succès, comme en témoigne la bonne santé de l’économie congolaise en ce début de l’année 2012, est le résultat, s’est défendu le ministre Matata, d’un travail de groupe mené au sein du gouvernement par une équipe motivée, sous le leadership et clairvoyant du président de la République, Joseph Kabila Kabange.

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.