05.03.12 Le Potentiel – Taux nominal du BTR : guerre d’école entre la BCC et le ministère des Finances

Le ministre des Finances a défendu cette thèse samedi dernier lors d’un point de presse animé dans son cabinet de travail. Selon lui, le taux appliqué par la Banque centrale du Congo est compatible avec une économie d’inflation.

Ce qui n’est pas le cas pour la RDC, se défend-t-il. «La Banque centrale du Congo est indépendante dans la conduite de sa politique si bien nous ne pouvons pas interférer dans ce qu’elle fait. Mais, au ministère des Finances où nous travaillons pour garantir la stabilité du cadre macro-économique, nous estimons que le taux nominal de 20% sur le billet de trésorerie est incompatible avec les réalités actuelles. Normalement, il devait se situer autour de 10%. C’est notre point de vue », a indiqué Matata Ponyo, répondant, à ce propos, à une question de la presse. « Nous mettons à défi tout économiste de nous prouver le contraire », a, enfin, relevé le ministre des Finances.

C’est dire qu’entre la Banque centrale du Congo et le ministre des Finances, c’est désormais une guerre d’école qui est lancée, chacun devant chercher maintenant à convaincre l’opinion pour faire passer sa thèse. La question soulevée par le ministre des Finances tombe quelques jours après la publication par la Banque centrale du Congo de son 3ème rapport de politique monétaire.

Pourtant, dans le rapport présenté dernièrement au Grand Hôtel Kinshasa, la Banque centrale s’est félicitée de la politique monétaire menée en 2011. Son gouverneur, Jean-Claude Masangu, suivi directement après par Jean-Louis Kayembe, responsable de la direction générale de la politique monétaire et des opérations bancaires, ont, chacun en ce qui le concerne, tari d’éloges sur l’efficacité des instruments de politiques monétaire et de change mis en œuvre par la Banque centrale du Congo dans sa mission de recherche permanente de la stabilité du niveau général des prix. Parmi ces instruments, le BTR, connu pour son rôle efficace dans la régulation des liquidités.

REMISE EN CAUSE

Curieusement, c’est du ministère des Finances qu’est partie la contradiction à la politique menée par la BCC. Selon Matata, du reste appuyé par la meute d’experts de son cabinet, le taux nominal du BTR est irréaliste, par conséquent incompatible au regard de l’état actuel de l’économie. Pour le ministère des Finances, le taux de 20% appliqué au BTR ne peut se comprendre dans un contexte d’inflation. Ce qui n’est pas le cas, affirme-t-il, pour la RDC où, depuis un temps, le taux d’inflation affiche des chiffres de plus en plus bas. Ce que confirme, soutient-t-il, les statistiques, du reste, publiées par la Banque centrale du Congo.

L’on n’est donc parti pour une polémique qui ne devait pas faciliter la mise en œuvre en toute sérénité du PEG 2, alors que ce programme se clôture cette année 2012. Le plus important est le ministère des Finances, et la Banque centrale du Congo, deux mailons importants dans l’exécution du PEG 2, à se mettre ensemble pour dissiper ce malentendu. Il est de l’intérêt des uns et des autres d’éviter une chute brutale du PEG 2.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique monétaire et en vertu des articles 8 et 9 de ses Statuts, la Banque centrale du Congo organise depuis le 04 avril 2008 l’opération d’émission des Billets de Trésorerie par voie d’adjudication. Le Billet de Trésorerie, BTR en sigle, est un titre de dette à court terme émis par la Banque centrale, négociable de gré à gré sur le marché secondaire et éligible aux opérations de refinancement à l’Institut d’émission.

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