26.03.12 L'Observateur – De passage à Kinshasa, Célestin Monga, conseiller directeur à la Banque mondiale : " Il y a un travail à faire sur nous-mêmes Africains"

Il ressort de la prestation de
Célestin Monga que la Banque mondiale a beaucoup changé au cours de dernières
années. Cette transformation en profondeur de l'institution, une maison des
connaissances et du savoir-faire, est intervenue après une autocritique. Il se
félicité de l'extrême tolérance de la Banque mondiale, qui s'accommode des
diverses opinions de ses 13.000 employés et des vues divergentes sur les
questions de développement. Peu d'institutions sont disposées à remettre en
cause leurs vérités et à renouveler constamment leurs modes d'emploi. Au nombre
de changements à la Banque mondiale, Célestin Monga cite la nomination, il y a
quatre ans, d'un économiste en chef de nationalité chinoise, Yifu Lin de
l'Université de Beijing. Alors que ses prédécesseurs étaient toujours des
américains ou des Européens. C'est une révolution car le Chinois qui a succédé
à François Bourguignon, a introduit une autre manière de regarder, les
questions économiques. " Yifu Lin a réhabilité l'idée fondamentale selon
laquelle l'Etat doit jouer un rôle important ".

Du point de vue de la réflexion
stratégique, il était question de revoir le rôle de l'Etat. " Ainsi, il a
été reconnu qu'il n y a pas de développement sans un Etat qui joue son rôle. La
notion de transformation structurelle vient de là ". Ainsi, il y a eu une
croissance économique durant les 50 dernières années dans plusieurs pays. Mais
l'on peut examiner ce que ces pays ont fait pour y arriver, quelles leçons
tirées pour comprendre les dynamiques mises à l'œuvre. La fonction de
transformation structurelle à la Banque mondiale a été créée pour aider les
équipes-pays qui travaillent sur l'Afrique sur les stratégies à long terme pour
améliorer la compétitivité et la création des emplois, note le conseiller
directeur de la Banque mondiale.

L'Afrique peut tirer des leçons de
l'expérience de la Chine
 

A en croire Célestin Monga, les
problèmes auxquels l'Afrique fait face d'autres régions du monde les ont déjà
connus avant. Il faut voir comment d'autres régions les ont résolus et tirer
des leçons de leurs expériences. " Il faut accumuler les expériences
positives des autres. L'Afrique réalise des taux de croissance positifs depuis
près de 10 ans. Mais, ces taux de croissance économique sont encore
insuffisants ", a fait remarquer Célestin Monga. Par exemple, dira-t-il,
la RDC a un revenu par habitant de 200 dollars US/an. C'est plus élevé que le
revenu/habitant de la Chine en 1980 qui était de 180 dollars US. Entre 1980 et
2012, le revenu /habitant de la Chine est passé de 180 dollars US à 6500
dollars US. La Chine en 1980 n'avait aucun atout par rapport à la RDC
d'aujourd'hui. Les capacités de la RDC et du Congo, sont 10 fois supérieur que
celles de la Chine de 1980. Mais avec 10 % de croissance économique chaque
année pendant 30 ans, la Chine est arrivé à augmenter les revenus de sa
population. Pourtant la Chine n'a pas de pétrole, ni de cuivre, ni de
diamant,…Taiwan a connu un parcours similaire. Le Cambodge aussi.

Selon Célestin Monga, aucun
facteur ne peut empêcher à un pays d'avoir une bonne stratégie de
développement. La question de la gouvernance est un problème important, ça ne
peut pas être une excuse pour empêcher un pays de progresser. Même dans un
contexte de mauvaise gouvernance, il y a plein de choses que l'on peut faire,
dit-il. Le manque d'idées, le choix des mauvaises stratégies, c'est cela qui
pose problème. En ce qui concerne le modèle de croissance économique, Célestin
Monga note que l'on peut, certes, avoir une croissance, mais une croissance non
partagée. C'est le cas, souligne-t-il, dans les économies basées sur les mines.
L'Etat va avoir des recettes, mais que fait-on avec ces ressources financières
et cela ne crée pas beaucoup d'emplois. Si l'on n'a pas le génie de réorienter
la croissance dans les secteurs à forte main d'œuvre,…il n'y aura pas de salut.

En 50 ans, la configuration des
économies africaines n'a pas changé, y compris en RDC, déplore Célestin Monga.
L'agriculture de substance telle qu'elle est pratiquée en Afrique est un
travail dur, mais avec une faible productivité. " Huit heures de travail
avec la houe ne donnent rien. Il faut viser une forte productivité grâce aux
innovations et aux aménagements La configuration économique doit changer : de
l'agriculture de subsistance et de l'informel, il faut aller vers l'agriculture
industrielle et la manufacture avec forte productivité. Si l'on ne transforme
pas la configuration de l'économie, la situation de l'Afrique va être pire dans
l'avenir ". C'est cela le défi à relever par la transformation structurelle
de l'économie. La Chine l'a fait. Elle est devenue aujourd'hui la deuxième
économie mondiale. Selon le FMI, dans 5 ou 6 ans, elle sera la première en
termes de PIB, précise Célestin Monga. Dans le succès de la Chine, il y a une
loi économique qui joue. Celle-ci veut que dans un pays à forte croissance
pendant longtemps le salaire augmente. Pendant 30 ans 10 % de croissance a
induit la création des richesses et les revendications salariales. Le problème
de la Chine aujourd'hui est la fait que les salaires augmentent trop vite. Le
salaire d'un ouvrier qualifié en Chine est de 350 dollars US/mois. Dans 10 ans,
il sera de 1000 dollars US/mois. Ainsi, les industriels chinois ne pourront
plus produire ce qu'ils produisent actuellement, car ils n'auront plus de
compétitivité. Les salaires en Afrique étant plusieurs fois plus faibles.
Y-a-t-il a une perspective de délocalisation des industries vers l'Afrique ?
Dans le contexte actuel, aucun opérateur économique ne peut déplacer son usine
en Afrique. Une usine performante qui produit pour le monde entier.

Le plus important, c'est une bonne
stratégie
 

Célestin Monga estime qu'il est
possible d'attirer en Afrique les emplois pour lesquels les chinois vont se
désengager dans l'avenir. Mais, il faut garantir sur le continent la qualité de
l'énergie, de l'eau, des infrastructures,…pour prétendre faire le même travail.
Il pense que l'on ne peut pas résoudre tous les problèmes du continent ou d'un
pays en même temps. Par contre, l'on peut choisir 1 ou 2 endroits dans un pays
où il y a une qualité de l'énergie, de l'eau, des infrastructures,…Il est
possible d'identifier un endroit géographique avec une bonne qualité des
infrastructures en six mois ou une année. C'est la problématique de la
stratégie. " Par exemple, il ne sert à rien d'avoir dans un pays 10 zones
franches qui ne fonctionnent pas bien. L'on peut avoir une seule zone franche
qui marche bien avec toutes les infrastructures en place. Il est irréaliste de
croire que l'on peut régler tous les problèmes d'un pays en un an. Nous n'avons
n iles moyens humains, financiers, ni organisationnels pour le faire. Mais l'on
peut le faire en un ou deux endroits pour permettre aux entreprises de créer
des emplois".

Moralité : il faut avoir une bonne
stratégie si l'on veut attirer des millions d'emplois que les chinois ne vont
plus exercer en raison de la montée de leurs revenus. C'est la conséquence
d'une loi économique. L'Afrique doit être déjà proactive pour identifier les
secteurs où elle peut être compétitive et capter des emplois en voie d'être
abandonnés par des Chinois. Quels sont les obstacles ? En tant qu'Africain,
Célestin Monga soutient qu'il y a un travail à faire sur nous-mêmes Africains.
" La Banque mondiale est une banque qui vend ses crédits et ses conseils.
Les problèmes de leadership et de gouvernance, sont de votre responsabilité,
c'est votre pays…Il faut une vision, une stratégie, une organisation,…Notre
responsabilité en tant qu'Africains est de nous organiser, avec ou sans la
Banque mondiale ".

La responsabilité ultime du choix
des politiques de développement doit revenir exclusivement aux Africains
eux-mêmes, c'est le credo de Célestin Monga qui estime que le vrai problème en
Afrique, c'est souvent le manque de leadership. La force d'un leader se résume
dans ses réalisations, souligne-t-il. " Le vrai leader rend le leadership
inutile parce que les institutions fonctionnent et permettent de canaliser les
énergies dans la bonne direction ", a-t-il conclu en paraphrasant un
auteur célèbre. Pour votre gouverne, Célestin Monga est aussi auteur de
plusieurs ouvrages : Nihilisme et Négritude, Un Bantou à Washington, Un Bantou
en Asie,…. Avant son arrivée à la Banque mondiale, Célestin Monga a presté
notamment comme banquier au Cameroun (Bicec) et enseignant à l'Université de
Boston.

En définitive, Célestin Monga est
conseiller directeur, responsable du programme de transformation économique
structurelle à la Banque mondiale depuis mars 2011. Les trois priorités dans
son travail sont de: " coordonner les efforts visant à redonner la
priorité aux questions de transformations structurelles et d'industrialisation
dans le travail analytique et les programmes de prêts en Afrique; diriger les
programmes coopératifs visant à convertir les résultats des recherches sur le
changement structurel en recommandations de politiques économiques pour la
croissance ; et assurer le leadership stratégique et guider les équipes-pays
sur les modes de partenariat secteur privé-secteur public permettant
d'améliorer la compétitivité et la création d'emplois ".

Didier Munsala Buakasa

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26.03.12 L'Observateur – De passage à Kinshasa, Célestin Monga, conseiller directeur à la Banque mondiale : " Il y a un travail à faire sur nous-mêmes Africains"

Il ressort de la prestation de
Célestin Monga que la Banque mondiale a beaucoup changé au cours de dernières
années. Cette transformation en profondeur de l'institution, une maison des
connaissances et du savoir-faire, est intervenue après une autocritique. Il se
félicité de l'extrême tolérance de la Banque mondiale, qui s'accommode des
diverses opinions de ses 13.000 employés et des vues divergentes sur les
questions de développement. Peu d'institutions sont disposées à remettre en
cause leurs vérités et à renouveler constamment leurs modes d'emploi. Au nombre
de changements à la Banque mondiale, Célestin Monga cite la nomination, il y a
quatre ans, d'un économiste en chef de nationalité chinoise, Yifu Lin de
l'Université de Beijing. Alors que ses prédécesseurs étaient toujours des
américains ou des Européens. C'est une révolution car le Chinois qui a succédé
à François Bourguignon, a introduit une autre manière de regarder, les
questions économiques. " Yifu Lin a réhabilité l'idée fondamentale selon
laquelle l'Etat doit jouer un rôle important ".

Du point de vue de la réflexion
stratégique, il était question de revoir le rôle de l'Etat. " Ainsi, il a
été reconnu qu'il n y a pas de développement sans un Etat qui joue son rôle. La
notion de transformation structurelle vient de là ". Ainsi, il y a eu une
croissance économique durant les 50 dernières années dans plusieurs pays. Mais
l'on peut examiner ce que ces pays ont fait pour y arriver, quelles leçons
tirées pour comprendre les dynamiques mises à l'œuvre. La fonction de
transformation structurelle à la Banque mondiale a été créée pour aider les
équipes-pays qui travaillent sur l'Afrique sur les stratégies à long terme pour
améliorer la compétitivité et la création des emplois, note le conseiller
directeur de la Banque mondiale.

L'Afrique peut tirer des leçons de
l'expérience de la Chine
 

A en croire Célestin Monga, les
problèmes auxquels l'Afrique fait face d'autres régions du monde les ont déjà
connus avant. Il faut voir comment d'autres régions les ont résolus et tirer
des leçons de leurs expériences. " Il faut accumuler les expériences
positives des autres. L'Afrique réalise des taux de croissance positifs depuis
près de 10 ans. Mais, ces taux de croissance économique sont encore
insuffisants ", a fait remarquer Célestin Monga. Par exemple, dira-t-il,
la RDC a un revenu par habitant de 200 dollars US/an. C'est plus élevé que le
revenu/habitant de la Chine en 1980 qui était de 180 dollars US. Entre 1980 et
2012, le revenu /habitant de la Chine est passé de 180 dollars US à 6500
dollars US. La Chine en 1980 n'avait aucun atout par rapport à la RDC
d'aujourd'hui. Les capacités de la RDC et du Congo, sont 10 fois supérieur que
celles de la Chine de 1980. Mais avec 10 % de croissance économique chaque
année pendant 30 ans, la Chine est arrivé à augmenter les revenus de sa
population. Pourtant la Chine n'a pas de pétrole, ni de cuivre, ni de
diamant,…Taiwan a connu un parcours similaire. Le Cambodge aussi.

Selon Célestin Monga, aucun
facteur ne peut empêcher à un pays d'avoir une bonne stratégie de
développement. La question de la gouvernance est un problème important, ça ne
peut pas être une excuse pour empêcher un pays de progresser. Même dans un
contexte de mauvaise gouvernance, il y a plein de choses que l'on peut faire,
dit-il. Le manque d'idées, le choix des mauvaises stratégies, c'est cela qui
pose problème. En ce qui concerne le modèle de croissance économique, Célestin
Monga note que l'on peut, certes, avoir une croissance, mais une croissance non
partagée. C'est le cas, souligne-t-il, dans les économies basées sur les mines.
L'Etat va avoir des recettes, mais que fait-on avec ces ressources financières
et cela ne crée pas beaucoup d'emplois. Si l'on n'a pas le génie de réorienter
la croissance dans les secteurs à forte main d'œuvre,…il n'y aura pas de salut.

En 50 ans, la configuration des
économies africaines n'a pas changé, y compris en RDC, déplore Célestin Monga.
L'agriculture de substance telle qu'elle est pratiquée en Afrique est un
travail dur, mais avec une faible productivité. " Huit heures de travail
avec la houe ne donnent rien. Il faut viser une forte productivité grâce aux
innovations et aux aménagements La configuration économique doit changer : de
l'agriculture de subsistance et de l'informel, il faut aller vers l'agriculture
industrielle et la manufacture avec forte productivité. Si l'on ne transforme
pas la configuration de l'économie, la situation de l'Afrique va être pire dans
l'avenir ". C'est cela le défi à relever par la transformation structurelle
de l'économie. La Chine l'a fait. Elle est devenue aujourd'hui la deuxième
économie mondiale. Selon le FMI, dans 5 ou 6 ans, elle sera la première en
termes de PIB, précise Célestin Monga. Dans le succès de la Chine, il y a une
loi économique qui joue. Celle-ci veut que dans un pays à forte croissance
pendant longtemps le salaire augmente. Pendant 30 ans 10 % de croissance a
induit la création des richesses et les revendications salariales. Le problème
de la Chine aujourd'hui est la fait que les salaires augmentent trop vite. Le
salaire d'un ouvrier qualifié en Chine est de 350 dollars US/mois. Dans 10 ans,
il sera de 1000 dollars US/mois. Ainsi, les industriels chinois ne pourront
plus produire ce qu'ils produisent actuellement, car ils n'auront plus de
compétitivité. Les salaires en Afrique étant plusieurs fois plus faibles.
Y-a-t-il a une perspective de délocalisation des industries vers l'Afrique ?
Dans le contexte actuel, aucun opérateur économique ne peut déplacer son usine
en Afrique. Une usine performante qui produit pour le monde entier.

Le plus important, c'est une bonne
stratégie
 

Célestin Monga estime qu'il est
possible d'attirer en Afrique les emplois pour lesquels les chinois vont se
désengager dans l'avenir. Mais, il faut garantir sur le continent la qualité de
l'énergie, de l'eau, des infrastructures,…pour prétendre faire le même travail.
Il pense que l'on ne peut pas résoudre tous les problèmes du continent ou d'un
pays en même temps. Par contre, l'on peut choisir 1 ou 2 endroits dans un pays
où il y a une qualité de l'énergie, de l'eau, des infrastructures,…Il est
possible d'identifier un endroit géographique avec une bonne qualité des
infrastructures en six mois ou une année. C'est la problématique de la
stratégie. " Par exemple, il ne sert à rien d'avoir dans un pays 10 zones
franches qui ne fonctionnent pas bien. L'on peut avoir une seule zone franche
qui marche bien avec toutes les infrastructures en place. Il est irréaliste de
croire que l'on peut régler tous les problèmes d'un pays en un an. Nous n'avons
n iles moyens humains, financiers, ni organisationnels pour le faire. Mais l'on
peut le faire en un ou deux endroits pour permettre aux entreprises de créer
des emplois".

Moralité : il faut avoir une bonne
stratégie si l'on veut attirer des millions d'emplois que les chinois ne vont
plus exercer en raison de la montée de leurs revenus. C'est la conséquence
d'une loi économique. L'Afrique doit être déjà proactive pour identifier les
secteurs où elle peut être compétitive et capter des emplois en voie d'être
abandonnés par des Chinois. Quels sont les obstacles ? En tant qu'Africain,
Célestin Monga soutient qu'il y a un travail à faire sur nous-mêmes Africains.
" La Banque mondiale est une banque qui vend ses crédits et ses conseils.
Les problèmes de leadership et de gouvernance, sont de votre responsabilité,
c'est votre pays…Il faut une vision, une stratégie, une organisation,…Notre
responsabilité en tant qu'Africains est de nous organiser, avec ou sans la
Banque mondiale ".

La responsabilité ultime du choix
des politiques de développement doit revenir exclusivement aux Africains
eux-mêmes, c'est le credo de Célestin Monga qui estime que le vrai problème en
Afrique, c'est souvent le manque de leadership. La force d'un leader se résume
dans ses réalisations, souligne-t-il. " Le vrai leader rend le leadership
inutile parce que les institutions fonctionnent et permettent de canaliser les
énergies dans la bonne direction ", a-t-il conclu en paraphrasant un
auteur célèbre. Pour votre gouverne, Célestin Monga est aussi auteur de
plusieurs ouvrages : Nihilisme et Négritude, Un Bantou à Washington, Un Bantou
en Asie,…. Avant son arrivée à la Banque mondiale, Célestin Monga a presté
notamment comme banquier au Cameroun (Bicec) et enseignant à l'Université de
Boston.

En définitive, Célestin Monga est
conseiller directeur, responsable du programme de transformation économique
structurelle à la Banque mondiale depuis mars 2011. Les trois priorités dans
son travail sont de: " coordonner les efforts visant à redonner la
priorité aux questions de transformations structurelles et d'industrialisation
dans le travail analytique et les programmes de prêts en Afrique; diriger les
programmes coopératifs visant à convertir les résultats des recherches sur le
changement structurel en recommandations de politiques économiques pour la
croissance ; et assurer le leadership stratégique et guider les équipes-pays
sur les modes de partenariat secteur privé-secteur public permettant
d'améliorer la compétitivité et la création d'emplois ".

Didier Munsala Buakasa

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