14 07 18 -Robert Crem, l' un des derniers survivants de la période de «Gécamines providence».
«Gécamines providence». Ancien président délégué général de la Gécamines, cet
ingénieur des mines, qui a commencé sa carrière africaine et internationale en
1956, dénonce aujourd'hui «le pillage scandaleux» des mines congolaises.
Interview.
communauté internationale et en particulier de la Belgique sur ce pillage.
Pourquoi le terme «silence»?
pas compris que, le 30 juin 1960, le Congo est passé d'une colonie à un état
indépendant. Mais son exploitation se fait toujours plus agressive. La Belgique
profite ainsi de l'incompétence du pouvoir en place pour instituer une
recolonisation «plus méchante» que par le passé. Le pillage scandaleux de ses
richesses en est la preuve: il est passé sous silence.
industriel que social. Tandis que, depuis 1960, des acteurs belges et étrangers
ont gardé les profits de ces investissements du passé mais sans les réinvestir,
d'où la décrépitude des structures industrielles et des infrastructures du
pays.
négociation de contrats avec la RDC pour des prestations dont l'essentiel des
profits reste en Belgique ou en Europe, sinon dans des paradis fiscaux. La
plupart des transactions belgo-congolaises aujourd'hui, surtout dans le secteur
minier, sont effectuées par des entreprises dont les sièges sociaux sont situés
dans les Iles Vierges et autres paradis fiscaux des Caraïbes. On ne trouve pas
la trace des opérations en Belgique si ce n'est dans des sociétés comme la
banque Belgolaise qui, pour ces raisons, est en examen au travers d'une
procédure qui semble éprouver des blocages au niveau de l'instruction
judiciaire.
procéder à l'analyse critique de son passé post-colonial et se montrer
exemplaire dans l'avenir immédiat en accordant une prééminence aux intérêts
africains et non aux «copains» de la coopération belge. C'est ce que certains
appellent le mea culpa, appellation creuse et hypocrite.
condamner les corrompus, admettre qu'elle a elle-même aussi corrompu.
exploitation?
minières conclues entre le 31 décembre 1966 et aujourd'hui. Ces contrats doivent
être suspendus, réexaminés et en conclusion d'examen, déclarés corrects et
consolidés, réaménagés, sinon dénoncés.
sous Kabila II, le père et le fils Kabila ont octroyé des concessions contre des
montants qui leur ont été versés sur leur compte personnel. En 2002-2003, quand
les institutions de Bretton-Woods ont voulu remettre de l'ordre dans tout cela,
le Code minier fut réformé en faveur des opérateurs miniers. Les vrais
investisseurs n' auront pas peur de l' exercice: alors que les majors de
l'industrie seront tranquillisés, les exploitants douteux partiront.
«chasse aux sorcières contre les sociétés minières actives en RDC»…
compétences ne constitue pas une «chasse aux sorcières». J'ai dénoncé à l'époque
une très importante convention minière conclue avec un consortium français,
américain, japonais et privé. Cela n'a pas provoqué «une longue série de procès
et de demandes d'indemnisations qui durèrent des années», comme le prévoit dans
ce cas-ci Karel De Gucht.
contractuelle intérimaire des exploitations actuelles, entre la RDC et les
opérateurs actuels de bonne foi. r Isabelle Dykmans (st.)