11 03 19 Ebola de retour en RDC


"Ebola


Comme en 2017, la république démocratique du Congo (RDC) fait à
nouveau face à une épidémie d’Ebola. L’Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) a recensé 43 cas potentiels – dont deux confirmés par des
analyses en laboratoire – qui ont fait 18 morts depuis le 4 avril.

L'alerte a été donnée après que cinq échantillons prélevés chez les cas suspects ont été analysés à l'Institut national de recherches biologiques (INRB) de Kinshasa le 6 mai.

Les premiers tests montrent qu'il s'agit de la souche « Zaïre » de la
fièvre hémorragique, l'une des plus grave. L'OMS indique qu'elle veut «
rassembler d'autres échantillons » et sensibiliser les populations «
avec des messages de prévention et de contrôle », selon son directeur
pour l'Afrique, Dr Matshidiso Moeti.

Dans l'épidémie actuelle, les cas avaient jusqu'à présent été
uniquement recensés dans la région de Bikoro, et notamment au village
d’Ikoko Impenge, une zone forestière située dans la province de
l’Equateur, à la frontière avec le Congo-Brazzaville. Toutefois, depuis
jeudi, quatre nouveaux cas ont été signalés dans le quartier de Wangata, à Mbandaka, parmi lesquels trois testés positifs au virus Ebola.

La proximité du fleuve Congo fait également craindre une diffusion de la maladie sur tout son cours, vers Kinshasa, mais aussi vers le Congo-Brazzaville et la République centrafricaine, placés en état d’alerte.

« Au total 43 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la
région (de l'Équateur) dont 17 confirmés, 21 probables et 5 suspects »,
affirme le communiqué du ministère congolais de la Santé, lequel évoque «
une urgence de santé publique de portée internationale. »

De son côté, l'OMS, qui avait au départ considéré le risque de
propagation de l'épidémie comme « élevé » et avait annoncé qu'elle se
préparait à faire face au « pire des scénarios », a depuis reconsidéré sa position suite à la visite sur terrain de son Directeur général, le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui s'était félicité de l’effort déployé en déclarant que « l’épidémie actuelle ne constituait pas une urgence de portée mondiale ».
Néanmoins, elle se dit toujours prête à pallier à toute éventualité et
affirme qu'il faut maintenir un dispositif musclé pour l’éradiquer. 

Entre-temps, un « plan de riposte » pour tenter de juguler la
dissémination du virus a été mis en place avec une équipe médicale du
ministère de la Santé, appuyée par l'OMS et par Médecins sans
frontières, s'est déjà rendue dans la ville de Bikoro, près de
l'épicentre de l'épidémie.

RDC berceau d'Ebola

La RDC est le berceau d'Ebola, baptisé du nom d'une rivière du nord-est du pays où le virus a été identifié en 1976.

Le pays a depuis lors été touché neuf fois. La dernière crise remonte
en 2017. Rapidement circonscrite, elle avait fait officiellement 4
morts. Elle avait touché un lieu très reculé, comme le plus souvent au
Congo, ce qui explique en grande partie ce bilan limité.

L'explosion la plus spectaculaire d'Ebola avait frappé l’Afrique de
l’Ouest entre fin 2013 et 2016 et en particulier la Guinée, le Liberia
et la Sierra Leone. Cette première attaque hors de la RD Congo avait
officiellement causé la mort de 11.300 personnes, sur quelque 29.000
cas.

Les retards de l'OMS à prendre en compte l'extrême gravité de cette
épidémie avaient été vivement critiqués. Cette fois, l'organisation a
déjà assuré avoir débloqué « un million de dollars » et déployer de
large moyens avec notamment un appui logistique de la Monusco pour soutenir la riposte.

Par ailleurs, ses médecins attendent également le feu vert des autorités sanitaires congolaises pour utiliser un vaccin expérimental, qui a déjà été testé en Guinée en 2015.

 

Source: Libération / Le Figaro / SudOuest / MCN, via mediacongo.net

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