18 03 19 Coalition CACH-FCC: Le premier « couac »! par Baudouin Amba Wetshi

 

Les têtes daffiche des plateformes CACH (Cap pour le changement) et FCC (Front commun pour le Congo) avaientelles
pris soin de consulter, au préalable, leurs
« bases »
respectives avant de conclure leur « accord de partenariat« ?
La tentation est forte de répondre par la négative au vu de la violente réaction des
« combattants »
au lendemain de lélection des sénateurs.

Le communiqué publié samedi 16 mars par Papy Pungu Lwamba, lhomme reconnaissable par son béret rouge, semble confirmer que les deux
« bases »
sont loin de regarder dans la même direction. Et que le partenariat scellé entre les deux plateformes nengageraient que les
« leaders.

« Dans son communiqué, Papy Pungu hurle tout le mal quil pense des
« attaques violentes« ,
imputées à des membres de lUDPS communément appelés
« combattants« .
Ceuxci auraient non seulement des bâtiments du PPRD mais aussi des
« membres dautres forces politiques en compétition« .

Sans aller jusquà qualifier lUDPS de
« mauvaise perdante« ,
Papy Pungu fait remarquer que la « défaite »
est une « option normale dans toute compétition démocratique »
et « ne peut nullement justifier des attaques violentes »
telles que constatées.

« IMBONERAKURE »

Le PPRD Papy Pungu Lwamba qui a pour modèle les
« Imborakure »
burundais ne sarrête pas en si bon chemin. Il
« met en garde »
les « combattants »
de lUDPS face à ce quil qualifie d
« égarements qui sont de nature à fragiliser la paix sociale et doivent cesser immédiatement« .

Flashback. Vendredi 15 mars, la Commission électorale nationale (mal qualifiée) indépendante (CENI) a organisé lélection des sénateurs dans 24 provinces
sur les 26 que compte le pays. Surprise: l
UDPS, considérée comme étant la
« fille aînée »
de lopposition zaïrocongolaise, na
obtenu qu
un sénateur à Kinshasa. Le parti y compte pourtant douze députés provinciaux.

Au Kasaï Oriental, considéré jadis comme un des bastions du parti cher à feu
« Tatu Etienne« ,
on ne compte quun sénateur.

Samedi 16, plusieurs dizaines de « combattants »
sont descendus dans certaines
grandes artères de la capitale pour crier leur colère contre les députés
provinciaux étiquetés UDPS. Les protestataires scandaient des slogans
contre le FCC. Cette mouvance kabiliste est accusée
de forger son omnipotence dans la chambre haute du Parlement en
soudoyant les

« grands électeurs »
que sont les parlementaires provinciaux.

Les « combattants« ,
eux, ne sexpliquent pas les résultats obtenus alors que, pour la ville de Kinshasa, quatre voix suffisaient pour élire un sénateur.

 De passage sur le boulevard Sendwe, les protestataires ont vandalisé le siège provincial du PPRD et lacérer un poster de
« Kabila »
avant daller brûler des pneus au Palais du peuple, siège du Parlement.

Au Kasaï Oriental, des habitations appartenant aux députés provinciaux de lUDPS ont été pillées ou incendiées. A Goma, des militants et sympathisants
de cette formation politique ne sont pas allés par quatre chemins en exigeant la démission du président intérimaire Jean
Marc KabundAKabund.

ERREUR OU FAUTE POLITIQUE?

Dans la province du Haut Katanga, des combattants ont interpellé le président Felix Tshisekedi linvitant non seulement à
« écouter »
les préoccupations de la « base »
mais surtout à faire radier de lUDPS les députés suspectés davoir
été
« corrompus« .

Dans un communiqué daté du 16 mars, rédigé sur papier ordinaire, le
« dircab »
du Président de la République, Vital Kamerhe (VK), rapporte que
« le chef de lEtat sest
entretenu avec le président de la Cour constitutionnelle, le président et le vice
président de la CENI sur la situation qui prévaut dans certaines villes du pays après lélections
des sénateurs
« .
Les frustrations dun parti au pouvoir deviennentelles une
« affaire dEtat« ?

Plus grave, « VK »
dajouter qu
« à la suite de ces entrevues« ,
le président Tshisekedi « a
reçu les délégués des militants du CACH/UDPS frustrés par le
comportement de
leurs députés provinciaux. Le locataire du Palais de la nation les a
invités au calme et les a informés de la tenue lundi 18 mars à 10h00, d
une importante réunion interinstitutionnelle. 

On se trouve là face à un conflit dintérêt qui frise la
« faute politique« .
Dabord, parce que devenu chef de lEtat, Felix Tshisekedi Tshilombo
n
est plus lhomme dun parti
politique ou d
un clan. Il est, désormais, au service de toute la nation congolaise.

Vaton convoquer toute une réunion interinstitutionnelle parce que les
militants de l
UDPS et ceux de lUNC, deux associations de droit privé, sont frustrés de constater que leur
parti respectif  n
ont pas obtenu le nombre de sénateurs dont ils escomptaient? 

CACHFCC:
« MARIAGE CONTRENATURE »

De quoi sagitil? Il sagit
de plusieurs cas présumés de corruption. La présomption d
innocence oblige! La corruption ne relève pas de la politique politicienne. Il sagit
d
un délit pénal. Il incombe, dès lors, au procureur général près la Cour de cassation de se saisir du dossier.

Une fois nest pas coutume, cest le lieu de saluer la démarche suivie
par le FCC André
Alain
Atundu Liongo. Confronté au même phénomène décrié ici, ce dernier a
déposé auprès du haut magistrat précité en citant nommément les
« suspects ».
Il va sans dire que nul ne peut se faire justice soimême.

Aux dernières nouvelles, on apprenait, dimanche, que le président intérimaire de lUDPS, JeanMarc
Kabund, a annoncé que son parti
« rejette les résultats »
des élections sénatoriales. Au nom de quel principe? La loi du plus fort?

LEtat de droit dont claironne, matin, midi et soir, le personnel politique zaïrocongolais,
n
estil pas finalement un Etat où règne la primauté du droit et où lensemble
des autorités politico
administratives agit en se conformant aux règles de droit en vigueur?

La coalition CACHFCC vient de connaitre son premier
« couac ».
Il y a lieu de craindre que dautres
« fausses notes »
surviennent à loccasion notamment de lélection des gouverneurs de
province et du partage de portefeuilles au niveau du gouvernement central. Cinquante
deux jours après linvestiture
du nouveau magistrat suprême, le Premier ministre n
est toujours pas nommé. Lancien équipe gouvernementale
continue à expédier les affaires courantes. 

Lentement mais sûrement, la coalition CACHFCC révèle son caractère de
« mariage contrenature« .
Les deux « conjoints »
nont ni valeurs communes. Ni la même vision de la société congolaise de demain.

Baudouin Amba Wetshi

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