07 09 19/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

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Sommaire

La presse en ligne consultée, au matin de ce samedi 7 septembre 2019, àKinshasa, reste dominée par l’investiture du gouvernement Ilunga Ilunkamba. Cette presse accorde aussi une importance au forum économique Makutano ouvert par le président de la République.

Investiture Ilunkamba

Mediacongo.net ouvre le bal avec cette annonce «Assemblée nationale : le gouvernement Ilunga investi ! »

« Le gouvernement Ilunga ilukamba vient d’être investi par l’Assemblée nationale ce vendredi 6 septembre 2019.

L’investiture du premier gouvernement sous l’ère Félix Tshisekedi est intervenue après les réponses du premier ministre sur les préoccupations soulevées par les députés pendant le débat général sur le programme du gouvernement.

Une majorité absolue de députés, 375 en l’occurrence, ont approuvé le programme du gouvernement.

Comme annoncé, l’opposition n’a pas pris part à l’investiture du gouvernement.

Plusieurs ténors de l’opposition ont sévèrement critiqué ce programme qu’ils ont qualifié de « catalogue de bonnes intentions ».

Après le quitus de la chambre basse du parlement, le gouvernement entre officiellement en fonction pour exécuter son programme qui s’étale sur 15 piliers ».

CasInfo.ca titre : « Le gouvernement Ilunkamba investi par l’Assemblée nationale après adoption de son programme ».

Le gouvernement Ilunkamba a été investi le vendredi 6 septembre par les députés nationaux de la coalition FCC-CACH à l’absence des élus de l’opposition qui ont boycotté la plénière, renseigne ce site d’information. Répondant aux préoccupations des députés nationaux, poursuit CasInfo.ca Sylvestre Ilunga a promis que son « programme sera coulé en plan d’actions juste après l’investiture de son gouvernement ».

Le même média évoque, dans un autre article, les conditions posées par l’UDPS à ses ministres et titre : « Gouvernement : l’UDPS « impose » à ses ministres 70 % de leurs collaborateurs ». Tous les ministres issus de l’UDPS se contenteront d’un quota de 30 % dans la composition de leurs cabinets, avance ce média. « Les autres membres seront recommandés par le parti. », fait remarquer CAS-INFO en citant une circulaire du parti.

Makutano

Le Bulletin de l’ACP évoque les rencontres du président de la République avec des invités du Forum économique Makutano et titre : « Felix-Antoine Tshisekedi rassuré des encouragements de son homologue sénégalais le Président Macky Sall ».

L’agence fait savoir que le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a reçu en audience, vendredi au Palais de la Nation, M. Cheik Kanté, ministre sénégalais auprès du Président de la République, en charge du Suivi du plan sénégalais émergent, venu lui transmettre les amitiés de son homologue du Sénégal, Macky Sall, et en même temps lui transmettre ses encouragements pour son initiative en ce qui concerne l’organisation à Kinshasa du 5ème Forum Sultani Makutano.

7/7.cd abonde dans le même sens en relayant le ministre sénégalais. « Aujourd’hui, le Congo mise sur le président Tshisekedi avec ses grandes idées. Dans quelques années, le Congo sera fortement métamorphosé », peut-on lire sur le site.

Par ailleurs, Congoprofond.net revient sur la position de Félix Tshisekdi au sujet de l’affaire de “15 millions USD” et titre : « Félix Tshisekedi désapprouve la démarche des inspecteurs ». C’est une mise au point qui vient mette un terme à la polémique au tour de la mission de contrôle irrégulière de l’inspection générale des finances. S’adressant aux opérateurs économiques nationaux et internationaux réunis au Pullman à l’ouverture du Forum Makutano, le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi n’est pas allé par le dos de la cuillère, commente Congoprofond.net.

« Je voudrais rassurer le monde des affaires que j’ai commencé à prendre un train des mesures pour éviter des tracasseries de tout ordre dont les entreprises font l’objet de la part de certains services de l’Etat. Je veillerai personnellement à ce que toutes les convocations intempestives dont font l’objet les opérateurs économiques puissent cesser et que seules celles qui sont légales et régulières soient autorisées », a déclaré Tshisekedi relayé par ce média.

Presse et documents étrangers

Le nouveau gouvernement congolais entre en piste

Colette Braeckman – le Soir – le 27 août 2019

Des seconds couteaux qui incarnent l’indispensable compromis entre Tshisekedi et Kabila

Enfin… Après d’ultimes réglages et sept mois après l’investiture du président Tshisekedi, la composition du nouveau gouvernement congolais a enfin été dévoilée par le Premier Ministre Sylvestre Illunga Illunkamba alors que le chef de l’Etat s’envolait pour le Japon.

Le défi à relever était de taille : il fallait que la nouvelle équipe illustre à la fois le changement réclamé par la population et promis par le nouveau président tout en tenant compte de la réalité d’un rapport de forces toujours favorable au président sortant Joseph Kabila. En effet, la plate forme des FCC, (pro Kabila), garde toujours la majorité à l’Assemblée et au Sénat et exigeait initialement de conserver la plupart des ministères régaliens. Des compromis ont donc du être trouvés à l’issue de longues tractations et aussi de contacts personnels entre le président sortant Kabila et son successeur Tshisekedi qui avaient tous deux à cœur de préserver l’image d’une transition apaisée. L’une des méthodes permettant de satisfaire tout le monde fut évidemment de faire jouer la loi du nombre : le nouveau gouvernement comprend donc 65 membres dont 42 sont issus des FCC et 23 de Cap pour le Changement, Cach, issue de l’alliance entre l’UDPS de Félix Tshisekedi et l’UNC de Vital Kamerhe, qui demeure toujours son très puissant et très habile directeur de cabinet.

L’autre versant de la stratégie de l’apaisement a été de retirer les « premiers couteaux », soit les éléments les plus en vue, sinon les plus conflictuels, dans les deux camps et surtout dans celui de Kabila. Place a donc été réservée à des « seconds couteaux », représentant des générations plus jeunes, au détriment de personnalités de poids mais héritières d’un lourd passé. Restera à savoir si les nouveaux venus pourront se défaire de l’influence des grands leaders politiques demeurés dans l’ombre.

Exit donc, entre autres, Lambert Mende Omalanga, qui fut longtemps porte parole du gouvernement sortant et donnait parfois l’impression d’exprimer tout haut les pensées de Kabila, exit Kalev Mutomb, qui dirigea l’ANR (services de renseignement) et aurait gardé jusqu’en dernière minute ses chances pour le ministère de la Défense, son collègue François Beya demeurant, lui, conseiller spécial du président. D’autres « hommes forts » ont également été écartés de la liste, comme She Okitundu l’ancien ministre des Affaires étrangères, Henri Mova Sakanyi qui dirigeait le parti présidentiel PPRD ou Emmanuel Shadary, le « dauphin » malheureux et ex-ministre de l’Intérieur…Martin Kabwelulu, l’ancien ministre des Mines qui avait mené la bataille contre les multinationales a disparu de la liste, tout comme le puissant Moïse Ekanga, l’homme des contrats chinois, qui avait été pressenti comme Ministre des Mines mais se heurta lui aussi au veto du président Tshisekedi.

Si les piliers du système Kabila ont été écartés, les transfuges politiques n’ont pas été récompensés pour autant : Tryphon Kin Kiey Mulumba, l’équilibriste de talent (fondateur du Soft) qui après avoir lancé le mouvement Kabila Désir ( !) avait rejoint l’opposition à la veille du scrutin, n’a pas été repris, pas plus que deux personnalités marquantes et controversées de l’Est du pays, Antippas Nyamwisi, l’homme fort de Beni et Modeste Bahati Lukwebo qui revendiquait quatre portefeuilles pour son parti l’AFDC, le plus important au sein de la coalition pro Kabila. Ayant quitté les FCC avec fracas, le « frondeur » ne fut guère récompensé mais plusieurs transfuges de son parti ont hérité d’un ministère, à l’instar de Mme Nene Nkulu, nommée Ministre d’Etat à l’emploi.

Restera à suivre le prochain train de nomination des mandataires des entreprises publiques, qui permettront peut-être des repêchages. Tous les caciques n’ont cependant pas été écartés : Azarias Ruberwa, ancien leader des rebelles du RCD Goma, représentatif des Banyamulenge du Sud Kivu et très écouté par Kabila a hérité du ministère de la Décentralisation et des réformes institutionnelles tandis que Célestin Tunda ya Kasende, un homme influent mais peu médiatisé a été nommé ministre de la Justice et Vice-Premier Ministre.

Du côté de la coalition Cach, un homme influent comme Vital Kamerhe a préféré rester aux commandes du cabinet présidentiel et mettre en piste des lieutenants fidèles tels que David Jolino Makelele, ministre de la Communication et des médias et installer aux Finances Jose Sele Yalaghuli, qui fut directeur général des impôts alors que l’intraitable Matata Mponyo était Premier Ministre.

Des membres éminents de l’UDPS ont été récompensés de leur fidélité au parti comme Rubens Mikindo, qui devient ministre des Hydrocarbures ou Gilbert Kankonde Malamba qui hérite du Ministère de l’Intérieur avec un premier problème à résoudre, sa nationalité belge et son passeport émis dans la commune de Beersel! Quant à Marie Ntumba Nzeza, qui hérite du Ministère des affaires étrangères, elle incarne le réel changement, qu’il s’agisse du genre ou de la qualification : cette militante féministe, proche de Félix Tshisekedi, fut à Bruxelles membre du Cafcod (cadre permanent de concertation de la femme congolaise) et est diplômée en sciences sociales de l’ULB. Dès son retour au Congo, elle avait été nommée secrétaire générale adjointe de l’UDPS en charge de la diplomatie. Deuxième femme congolaise à la tête de la diplomatie, la première ayant été Mme Elikya Liyondo nommée par le président Mobutu, Mme Ntumba Nzeza symbolise aussi l’un des nouveaux potentiels du Congo : une diaspora nombreuse et formée qui désire regagner son pays pour participer à son développement…

L’avenir de la Monusco au coeur de la rencontre Guterres-Tshisekedi

RFI – le 02.09.2019,

Après Goma samedi et Beni ce dimanche, le chef de l’ONU est arrivé à Kinshasa pour la dernière étape de sa tournée, sans doute la plus politique. Il doit s’entretenir ce lundi 2 septembre avec le président Felix Tshisekedi mais aussi le Premier ministre, la présidente de l’Assemblée nationale et des représentants de l’opposition et de la société civile.

Parmi les sujets au cœur de ces discussions : l’avenir de la Monusco et la lutte contre les groupes armés.

Hier en visite dans le territoire de Beni, Antonio Guterres a reconnu qu’il fallait faire « plus » pour lutter contre les groupes armés et plaidé pour le que le Conseil de sécurité prolonge le mandat de la Monusco avec « les ajustements considérés nécessaires » pour la rendre plus « utile », alors que l’actuel mandat expire fin décembre.

Car pour Antonio Guterres, « la Monusco a un rôle très important à jouer en RDC ». « Bien sûr un jour, elle fermera ses portes », dit-il, mais pour le secrétaire général, le scénario d’un retrait « dès 2020 » comme l’avait exigé l’ex-président Kabila semble prématuré. Il dit « compter sur le Conseil de sécurité » pour « renouveler » le mandat de la force fin décembre « avec les ajustements nécessaires » pour la rendre « plus utile aux yeux des Congolais ». Et plaide aussi pour une « coopération renforcée » entre la Monusco et l’armée congolaise dans la lutte contre les groupes armés.

Du temps de Joseph Kabila, les relations entre Kinshasa et New York étaient tumultueuses, réduisant la marge de manœuvre de l’ONU. La Monusco et les FARDC n’ont plus mené d’opération conjointe contre les rebelles ADF depuis octobre dernier, donnant des arguments à ceux qui y compris au sein du Conseil de sécurité plaident pour un désengagement rapide et des coupes budgétaires.

L’arrivée de Felix Tshisekedi au pouvoir changera-t-elle la donne ? C’est l’une des questions qu’évoquera Antonio Guterres au cours de ses entretiens ce lundi. L’occasion sans doute aussi de rappeler qu’aux yeux de l’ONU, le retour de la sécurité ne passe pas uniquement par l’action militaire mais aussi par la fin de l’impunité, le développement du pays, des institutions fortes, et la mise sur pied d’un véritable programme de démobilisation des ex-combattants pour offrir des perspectives durables de réinsertion dans la vie civile.

Guterres remet la RDC en haut de l’agenda diplomatique de l’ONU

Samir TOUNSI – AFP(PAPIER GENERAL) – le 2 septembre 2019

En passant trois jours en République démocratique du Congo, le patron de l’ONU Antonio Guterres a remis le plus grand pays d’Afrique sub-saharienne, victime de la violence armée t d’une grave épidémie d’Ebola, parmi les priorités des Nations unies aux côtés du Mali.

« Les Nations unies n’abandonneront pas le peuple congolais », a martelé lundi à Kinshasa le patron de l’ONU à l’issue d’une rencontre avec le nouveau président congolais Félix Tshisekedi. « J’ai pu constater qu’il y a un vent d’espoir qui souffle en RDC, qu’il y a une opportunité à saisir », a déclaré M. Guterres, en écho à l’optimisme officiel des diplomates en poste à Kinshasa depuis l’élection de décembre qui a débouché sur la première transition pacifique du pouvoir dans l’histoire du Congo.

M. Guterres a lancé un appel « à la communauté internationale » à saisir cette opportunité et à « appuyer le peuple congolais et les autorités (…)dans le renforcement des institutions, le développement durable et inclusif, la sécurité, la réponse aux problèmes humanitaires ».

Après 20 ans de présence de l’ONU en RDC, ces déclarations marquent la volonté d’inverser l’attentisme de l’ONU observé en RDC depuis les élections de décembre 2018, au profit du Mali, de la Centrafique ou du Soudan du Sud.

En avril, l’ONU avait renouvelé son mandat en RDC jusqu’au 31 décembre, le temps de laisser les nouvelles autorités s’installer et de réfléchir au « désengagement progressif » des Casques bleus, selon la France.

Le budget de la mission tournant autour du milliard de dollars, avait été diminué, tout comme les effectifs civils, et des bureaux de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) ont été fermés dans les villes de Matadi et Lubumbashi.

La force restait l’une des plus importantes au monde avec 16.000 hommes.

Côté congolais, la précédente équipe de l’ex-président Josaph Kabila souhaitait le départ de la Monusco dès 2020.

– Combattre les milices et Ebola –

M. Guterres quitte lundi Kinshasa, convaincu que la RDC a toujours besoin de l’ONU pour la lutte contre l’épidémie Ebola et le maintien de la paix dans l’est du pays, où 130 groupes armés ont tué 1.900 personnes en deux ans, d’après le Groupe d’étude sur le Congo (GEC).

Ebola frappe notamment Beni dans le Nord-Kivu, où des centaines de civils ont été massacrés depuis 2014 par la redoutable milice d’origine ougandaise des Forces démocratiques alliés (ADF).

Repliés en forêt, les ADF tuent dans les campagnes et parfois dans les villes, malgré la présence des Casques bleus et de l’armée congolaise dans la région. A Beni, les officiers congolais, les autorités locales et les habitants s’interrogent sur l’inaction des Casques bleus.

M. Guterres a promis d’améliorer la coordination des Casques bleus « avec les Forces armées de la République démocratique du Congo pour faire face de manière plus efficace à la menace du terrorisme ». Une douzaine de soldats brésiliens, experts du combat dans la jungle amazonienne, doivent former les contingents sud-africain, tanzanien et malawite de la Force de réaction rapide (FIB) de l’ONU à combattre les ADF sur leur propre terrain, indique une source militaire.

A Beni, la sécurité est cruciale pour contrer l’épidémie d’Ebola qui « reste une menace sérieuse de santé publique pour le pays et la région », a souligné M. Guterres. L’épidémie, qui a touché l’Ouganda voisine, a été décrétée en juillet par l’OMS « urgence sanitaire de portée internationale ».

Sur le front humanitaire, le patron de l’ONU a déploré que seuls 15% des promesses d’aide à la RDC aient été honorées cette année, notamment pour faire face à l’épidémie d’Ebola. Dans son plaidoyer pour la RDC, M. Guterres n’a fait aucune annonce précise, à part l’organisation d’une conférence avec le gouvernement congolais sur Ebola et la santé en novembre, probablement à Goma.

La partie va désormais se jouer à New York, où le Conseil de sécurité doit renouveler d’ici au 1er janvier 2020 le mandat de l’ONU en RDC.

« Je suis sûr que dans le cadre de la révision stratégique de la Monusco, le Conseil de sécurité décidera de quelques ajustements qui puissent améliorer la Monusco et sa coopération avec le gouvernement congolais », selon Antonio Guterres.

Un nouveau gouvernement pour quelle politique ?

Christophe Rigaud – Afrikarabia – le 03 Septembre 2019

Retour de la sécurité, lutte contre la corruption, gratuité de l’école… le programme d’action du nouveau premier ministre pourrait vite se heurter à la guerre de tranchées qui se profile entre CACH et le FCC.

La présentation du programme du nouveau gouvernement par son premier ministre, Sylvestre Ilunga, avait comme un goût de déjà vu… ou plutôt de déjà entendu. Devant 352 députés présents, le chef de l’exécutif congolais a déroulé les 15 piliers d’un programme gouvernemental sans réelles surprises. Mais difficile de reprocher au nouveau premier ministre d’avoir pointé les éternelles carences de l’Etat congolais que les gouvernements précédents n’ont visiblement pas comblées. Les défis à relever sont énormes et les attentes des Congolais immenses.

L’insécurité toujours

Il y a d’abord le défi sécuritaire, toujours en haut de la pile des gouvernements congolais depuis plus de 25 ans. L’insécurité règne toujours dans les Kivu, à l’Est du pays, où 2.000 personnes ont été tuées dans des attaques depuis 2 ans, et où une centaine de groupes armés pullulent toujours dans la région. Sylvestre Ilunga a promis que des moyens supplémentaires seront alloués à l’armée congolaise. Si certaines milices ont déposé les armes dans les Kasaï depuis l’élection de Félix Tshisekedi, on attend toujours la mise en oeuvre de la promesse du président congolais de délocaliser l’Etat major de son armée à Beni, l’épicentre des massacres. L’armée freine des quatre fers, même si officiellement Félix Tshisekedi est censé être le patron.

Lutte anti-corruption encore

Autre priorité pour le gouvernement : le combat contre la corruption. Elle est endémique en RDC, et on la retrouve à tous les étages de la société. Transparency international a classé le Congo parmi les 20 pays les plus corrompus du monde. Si le gouvernement et le président veulent avoir des marges de manoeuvre financières pour réaliser leur programme, il faudra faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat… beaucoup d’argent. Avec un budget microscopique de 6 milliards de dollars, la RDC n’est pas en mesure d’assumer les besoins vitaux des Congolais : accès à l’eau, à l’électricité, à la santé, et à l’éducation.

Pour lutter contre la corruption et le blanchiment, le premier ministre a promis de créer une une juridiction spécialisée et de « renforcer les mécanismes de vérification, de contrôle et de surveillance dans les secteurs enclins à la corruption ». Car il faudra de nouvelles ressources pour appliquer l’une des promesses emblématiques du président Tshisekedi : la gratuité de l’enseignement de base dans les établissements publics. La mesure est très attendue par les Congolais, et surtout très populaire. Mais le hic, c’est qu’elle est très coûteuse : 2,6 milliards de dollars sur un budget global de 6 milliards. Le gouvernement va donc devoir trouver de nouvelles recettes fiscales pour financer la gratuité de l’enseignement. Surtout lorsque l’on sait que c’est un ministre FCC qui tient les cordons de la bourse aux finances. Félix Tshisekedi a récemment reconnu que la mesure n’était pas encore effective, et le serait « d’ici quelques mois ».

L’arroseur arrosé

Car la vrai question sur le programme du nouveau gouvernement congolais n’est pas de savoir s’il sera réalisable ou non, mais de savoir si cet exécutif à forte dominante FCC veut vraiment la réussite des promesses de Félix Tshisekedi, ou s’il n’a pas intérêt à parier sur l’échec du nouveau président pour mieux revenir au pouvoir. N’oublions pas que nous sommes dans une situation de cohabitation « dure » entre CACH et le FCC, avec un président ultra minoritaire à l’Assemblée nationale et au Sénat. Et un président qui reste prisonnier d’un accord politique de partage du pouvoir avec Joseph Kabila qui lui est largement défavorable.

Les bonnes intentions du premier ministre Ilunga, issu du FCC, risquent de se retourner contre le président Tshisekedi. Dans la lutte contre la corruption, le ministre de la justice, membre du FCC, sera sans doute peu enclin à diriger ses enquêtes sur l’entourage de l’ancien président Kabila. Et tel l’arroseur arrosé, c’est Félix Tshisekedi et ses proches, qui risquent de se retrouver dans les mailles du filet. C’est d’ailleurs ce qui se profile avec les premières enquêtes financières, que souhaitent étrangement diligenter les services de renseignements (ANR), et qui se portent sur dépenses de l’Etat effectuées depuis l’investiture du président Tshisekedi. En ligne de mire, il y a le directeur de cabinet de la présidence, Vital Kamerhe, et les soupçons de détournements de 15 millions de dollars des revenus dévolus aux sociétés pétrolières.

Guerres de tranchées

Félix Tshisekedi a sans doute mangé son pain blanc pendant les 7 mois des interminables tractations pour composer le gouvernement de cette improbable coalition. En l’absence d’un nouvel exécutif, c’est la présidence et son omniprésent directeur de cabinet qui ont pu administrer le pays, décaisser les sommes nécessaires pour lancer tout azimut le programme d’urgence de Félix Tshisekedi : construction de routes, de ponts, de logements… Jusqu’à faire exploser la note, puisque fin mai, la présidence avait déjà consommé 98% du budget qui lui était alloué par le Parlement pour l’ensemble de l’année 2019.

Le président va donc devoir maintenant s’appuyer sur le nouveau gouvernement pour mener à bien son programme. A l’image de la très lente composition du gouvernement, le vote du budget, et les premières décisions gouvernementales risquent de se transformer en guerre de tranchées, avec un exécutif paralysé. D’ailleurs, le nouveau premier ministre ne s’y est pas trompé, puisqu’il a présenté un programme gouvernemental sans chiffres et sans calendrier… un oubli volontaire qui présage bien des embûches à venir.

La RDC annonce « l’identification biométrique » de la population

,AFP – le 4 septembre 2019

Kinshasa – Le président congolais Félix Tshisekedi a annoncé la mise en place de « visa électronique d’entrée » en République démocratique du Congo et le lancement de la campagne « d’identification biométrique de tous les citoyens » de ce pays où le dernier recensement de la population remonte à 1984.

« J’annonce la mise en place d’ici peu du système de visa électronique d’entrée en République démocratique du Congo », a déclaré à Kinshasa M. Tshisekedi à l’ouverture de l’atelier de validation du plan national du numérique à l’horizon 2025.

Le chef de l’État a aussi annoncé « le lancement de la campagne d’identification biométrique de tous les citoyens [congolais] en vue de doter notre pays d’un registre national de la population d’ici à 2020 ».

« Ma vision est de faire du numérique congolais un levier d’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social », a-t-il dit devant les responsables congolais et

diplomates étrangers.

Conscient des problèmes du « déficit énergétique » dans son pays, M.Tshisekedi a estimé que « la solution pourrait être les énergies renouvelables ».

« Il faut éviter que nos projets (…) soient plombés par le manque d’énergie électrique. La résorption du déficit énergétique est l’impératif de notre industrialisation ».

Le coût des ces différents projets n’a pas été évalué mais le financement « ne devrait pas reposer sur le Trésor public », on va recourir « au partenariat privé ou d’autres types de financement », a indiqué à l’AFP Dominique Migisha, conseil spécial du président chargé du numérique.

« Le coût ne doit pas nous faire peur « , a-t-il dit. La RDC se prépare à tenir son premier forum « African Digital story » en avril 2020 avec la participation de cinq autres villes africaines (Lubumbashi, Brazzaville, Libreville, Douala et Cotonou), selon la présidence congolaise.

Scandale des 15 millions de dollars disparus: l’Asadho interpelle le président Tshisekedi

Marie-France Cros – La Libre – le 5 septembre 2019

L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) a publié jeudi un communiqué appelant le président Félix Tshisekedi et le Procureur général près la Cour de cassation à « donner suite au rapport de l’Inspection générale des Finances » (IGF) évoquant la disparition de 15 millions de dollars » d’argent public. L’affaire fait scandale depuis plusieuirs semaines déjà.

Le 31 juillet dernier, l’IGF rendait public son « Rapport du contrôle de paiement de pertes et manques à gagner des sociétés pétrolières », indiquant que 15 millions de dollars leur étant dus n’étaient pas arrivés au Trésor public et que des institutions et personnalités avaient refusé de donner à l’Inspection des documents qu’elle requérait pour éclaircir ce qui s’était passé.

Le 17 août, le nouveau patron de l’ANR (Agence nationale de renseignement), Justin Inzun Kakiak – issu des rangs kabilistes comme son prédecesseur, Kalev Motond – ordonne à l’Inspecteur général des Finances d’ouvrir une seconde enquête. Il veut que « tous les décaissements de fonds du Trésor public en faveur de tous les ministères du gouvernement depuis l’investiture de Félix Tshisekedi » soient audités.

Plusieurs ONG ont en effet évoqué des cas de détournement massif dans des ministères qui fonctionnent sans le contrôle du parlement depuis janvier puisqu’ils étaient en affaires courantes jusqu’à la mise sur pied d’un nouveau gouvernement le 25 août dernier. Entre janvier et fin août, la Présidence en a profité pour gouverner mais s’est plusieurs fois fait attraper par la presse à passer commande pour des sommes importantes sans qu’il y ait appel d’offres – pour un total de 600 millions de dollars avait indiqué un banquier à La Libre Afrique.be. Le directeur de cabinet – et allié politique de Félix Tshisekedi – Vital Kamerhe est souvent cité.

L’Inspecteur général des Finances menacé à la Présidence

Cette semaine, l’Inspecteur général des Finances, Victor Batubenga, a déclaré au micro de RFI qu’il avait été interrogé par les services du Conseiller spécial du président Tshisekedi en matière de Sécurité, François Beya, après avoir été interpellé, avec un autre inspecteur, le 30 août, par des policiers arrivés au siège de l’IGF à bord de quatre jeeps et qui ont, au passage, molesté quelque-uns de ses agents. Selon M. Batubenga, un des collaborateurs du Conseiller spécial Beya aurait formulé des menaces contre lui et sa famille.

Il indique avoir été interrogé sur deux enquêtes de ses services, celle sur les 15 millions dus aux sociétés pétrolières et celle sur les dépenses du Trésor public depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi. « Il semble que je sois en train de déranger des gens avec ce contrôle », a dit l’Inspecteur général des Finances.

Ces scandales, qui rencontrent un large écho sur les réseaux sociaux, surviennent alors que le ministère des Mines vient d’annoncer une réduction de 15% de sa contribution au budget national, en raison notamment de la chute des prix internationaux du cuivre et surtout du cobalt.

« Suspendre » Vital Kamerhe

L’Asadho, dans son communiqué de jeudi, se dit « très préoccupée par le silence du Président de la République et du Procureur général près la Cour de Cassation relativement à la gravité des faits révélés par le rapport » de l’IGF, rapport qui « met en cause le ministre de l’Economie, le directeur de cabinet du chef de l’Etat, le conseiller chargé des questions financières du ministère de l’Economie et le secrétaire général à l’Economie ».

L’Asadho constate que « plus d’un mois après la publication » du rapport, « les personnalités mises en cause ne sont pas sanctionnées administrativement », et « toujours pas interpellées par le Procureur général près la Cour de cassation pour s’expliquer sur l’utilisation des fonds détournés ». Et l’association de rappeler que « l’Etat de droit est le cheval de bataille du président » Tshisekedi et qu’il « ne peut devenir une réalité que s’il met fin au régime des intouchables ».

L’Asadho demande donc au chef de l’Etat d’ »ouvrir un dossier disciplinaire à charge de membres de son cabinet mis en cause dans ce rapport », « suspendre son directeur de cabinet », Vital Kamerhe, et « le mettre à la disposition de la justice » et ordonner la poursuite des investigations de l’IGF « à la Présidence et aux ministères » visés.

Représailles contre la xénophonie sud-africaine au Nigeria et à Lubumbashi

Marie-France Cros -La Libre – le 5 septembre 2019

Lubumbashi a été jeudi le théâtre de violences contre les intérêts sud-africains, violences qui auraient fait deux tués par balles perdues, selon une des sources de La Libre Afrique.be. De son côté l ’Afrique du Sud a fermé “temporairement” ses missions diplomatiques au Nigeria après des pillages de commerces sud-africains. Ces représailles font suite à trois jours de violences xénophobes en Afrique du Sud, cette semaine, qui ont fait sept morts.

A Johannesburg, depuis dimanche, des groupes de personnes ont brûlé des véhicules et des commerces, pillé des magasins. Nombre d’entre eux, mais pas tous, appartenaient à des étrangers, ce qui a poussé certains officiels sud-africains à parler de “criminalité” plutôt que de xénophobie. Cela a hérissé le public dans plusieurs pays du continent, en particulier les Nigérians: l’ancien pays de l’apartheid s’est en effet illustré par plusieurs épisodes d’émeutes xénophobes, en 2008 (62 morts), 2015 (7 morts) et 2017.

L’Afrique du Sud est frappée par un chômage de 27% mais attire des travailleurs de pays du continent plus pauvres; ceux-ci sont alors accusés par les jeunes Sud-Africains de leur “voler” les emplois. L’Afrique du Sud est aussi le pays le plus violent du continent (57 meurtres/jour) et le 5ème au monde; le taux de meurtres actuel est cependant la moitié de ce qu’il était en 1993, juste avant la suppression de l’apartheid.

Une rivalité Nigeria-Afrique du Sud

Les migrants sont officiellement 3,6 millions en Afrique du Sud (pour 50 millions de Sud-Africains), dont 30 000 Nigérians; la presse nigériane considère cependant ce chiffre largement sous-estimé. Une rivalité certaine existe entre les deux pays, le Nigeria étant la seule nation d’Afrique sub-saharienne à pouvoir se mesurer à l’Afrique du Sud en termes de puissance économique, même s’il est encore loin derrière l’ex-pays de l’apartheid. Cette rivalité existe aussi au niveau des individus: les Sud-Africains, disent les Nigérians, les accusent d’être “arrogants”, trop « showy » (extravertis) et de “voler leurs femmes”; les Nigérians disent les Sud-Africains “jaloux” de leurs succès et de leur confiance en eux.

Ce nouvel épisode de violence xénophobe à Johannesburg survient en outre après que la justice sud-africaine eut ordonné, le mois dernier, l’expulsion de 489 étrangers illégaux; quelque 650 personnes avaient été arrêtées lors de rafles dans la grande ville minière.

En représailles, le Nigéria a renoncé mercredi à participer au Forum économique africain du Cap, qui s’ouvrait le même jour. L’ambassadeur sud-africain a été convoqué à Abuja pour s’expliquer et le président Buhari s’est dit publiquement “mécontent du traitement infligé à ses concitoyens” .

A Lubumbashi aussi

On ignorait encore, jeudi, la nationalité des victimes de Johannesburg mais les émeutes visaient essentiellement des migrants africains et des commerces possédés par des étrangers. L’ambassadeur du Kenya en Afrique du Sud affirme que certaines des personnes lésées sont kényanes; le président zambien a appleé Pretoria à « mettre fin au carnage » avant que « cette xénophobie dégénère en un génocide à grande échelle ».

Dans plusieurs pays, des protestations ont été lancées sur les réseaux sociaux contre l’Afrique du Sud, notamment en RDCongo, où les locaux de l’entreprise sud-africaine Vodacom ont été attaqués jeudi matin à Lubumbashi, ainsi que le consulat sud-africain et des magasins possédés par des Sud-Africains – qui ont été pillés – alors que la police avait mis des barrages pour les protéger.

Ebola en RDC: 2.050 morts dont 52 en huit jours

AFP/RTBF – le jeudi 05 septembre

L’épidémie d’Ebola poursuit sa progression dans l’est de la République démocratique du Congo avec 2.050 morts depuis sa déclaration le 1er août 2018 dont 52 rien qu’en huit jours, ont indiqué jeudi des sources sanitaires congolaises.

Le dernier bilan en date de mercredi fait état de 2.050 décès d’Ebola pour 3.049 cas, détaille le comité national multisectoriel de la riposte à la maladie à virus Ebola dans son bulletin quotidien.

Cela représente une progression de 52 décès par rapport au mardi 27 août et de 44 décès par rapport au mercredi 28 août, date à laquelle la barre des 2.000 morts avaient été franchie.

200.000 personnes vaccinées

Plus de 200.000 personnes ont été vaccinées au fil de cette dixième épidémie sur le sol congolais, de loin la plus grave. C’est la deuxième plus mortelle après celle qui a ravagé l’Afrique de l’Ouest en 2014 (Guinée, Liberia, Sierra Leone, 11.000 morts).

L’épidémie touche actuellement trois provinces de l’est de la RDC: le Nord-Kivu d’où elle est partie, l’Ituri et le Sud-Kivu. Elle a également touché l’Ouganda voisin.

La lutte contre l’épidémie est confrontée aux résistances d’une partie de la population mais aussi aux violences liées à l’activisme de nombreux groupes armées dans la région (130, selon les experts du Groupe d’études sur le Congo de l’Université de New York).

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a effectué le weekend dernier une visite de solidarité et de soutien aux populations de la région touchées par ces fléaux.

13 militants pro-démocratie interpellés à Kinshasa

La Libre/ AFP – le 6 septembre 2019

Treize militants du mouvement Lutte pour le changement (Lucha) ont été interpellés vendredi à Kinshasa alors qu’ils manifestaient pour exiger la lumière sur une affaire de disparition présumée de 15 millions de dollars du trésor public en République démocratique du Congo, a-t-on appris de leur organisation. Le mouvement citoyen Lucha avait appelé à « une marche pacifique vendredi pour demander des comptes » la présidence de RDC. La manifestation avait été interdite par les autorités.

Depuis quelques jours, une affaire de disparition présumée d’argent public d’un montant de 15 millions de dollars qui viserait des officiels, dont le directeur du cabinet du chef de l’État, Vital Kamerhe, secoue la présidence de la République.

Selon plusieurs correspondances consultés par l’AFP, le Trésor public a versé 100 millions de dollars à des sociétés pétrolières pour compenser leur manque à gagner. L’état devait récupérer une « décote » de 15% de cette somme. Mais cette « décote n’a pas bénéficié à l’État », note l’Inspection générale des finances (IGF) dans un rapport daté du 17 juillet. La décote de 15 millions a été versée sur le compte d’un « comité de suivi des prix des produits pétroliers », « une irrégularité » dont le rapport attribue la responsabilité à plusieurs officiels, parmi lesquels M. Kamerhe.

Violences xénophobes: consulat et magasin sud-africains attaqués en RDC

AFP- le 6 septembre 2019

Un consulat d’Afrique du Sud et des magasins sud-africains ont été pris pour cible jeudi en République démocratique du Congo (RDC), où la police a prévenu qu’elle interdirait vendredi toute manifestation contre les violences xénophobes à Johannesburg (Afrique du Sud).

En début de soirée à Kinshasa, des jeunes ont tenté d’attaquer le supermarché Shoprite, une enseigne sud-africaine de la grande distribution.

Joint par l’AFP, le patron de la police de Kinshasa Sylvano Kasongo a dénoncé « 300 jeunes drogués, des voyoux qui sont venus à Shoprite avec l’envie de piller ».

« On les a repoussés. On a arrêté 16 personnes », a-t-il ajouté.

Plus tôt dans la journée, un magasin de l’enseigne MRP/Mister Price a été pillé à Lubumbashi (sud-est), deuxième ville congolaise.

Plusieurs dizaines de personnes se sont aussi rassemblées devant le consulat d’Afrique du Sud de Lubumbashi à l’appel d’ONG. Des manifestants ont ensuite caillassé les vitrines du consulat, d’après un correspondant de l’AFP.

« On ne dénonce pas la violence par la violence! Nous appelons la police à stopper les pillards sans force excessive/létale », a réagi le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) sur Twitter.

La police congolaise a prévenu qu’elle empêcherait toute manifestation vendredi.

« On va sécuriser l’ambassade et tous les intérêts sud-africains. Le gouverneur a interdit toutes ces manifestations », a déclaré le patron de la police dans la capitale congolaise.

Mercredi, l’ambassade de RDC à Pretoria avait invité les Congolais résidant en Afrique du Sud à « une prudence accrue dans leurs déplacements », voire à « s’abstenir momentanément de toute activité, si nécessaire ».

Au moins 10 personnes, dont un ressortissant étranger, ont été tuées dans les violences xénophobes cette semaine en Afrique du Sud.

Cette flambée de violences a suscité inquiétude et colère dans plusieurs pays africains qui comptent de nombreux ressortissants en Afrique du Sud, dont la RDC et le Nigeria.

Lawrence Kitoko : « le PPRD va reconquérir le pouvoir en 2023 »

Matin Info – le 07.09.2019,

Dans une interview, le Secrétaire Exécutif de la fédération du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie du Canada (PPRD/Canada) scrute l’actualité politique actuelle de la République Démocratique du Congo. De la période électorale jusqu’à la formation de l’équipe du gouvernement Ilumkamba, Lawrence Kitoko Lubula, estime que sa formation politique avait sous-estimé ses adversaires, ce qui explique son échec à la Présidentielle du 28 décembre 2018. Cela, bien que le bilan de Joseph Kabila pouvait être bien défendu. « Aujourd’hui, nous en tirons encore des leçons pour mieux préparer 2023 dans le but de reconquérir pouvoir », rassure-t-il. Ci-dessous l’intégralité de l’interview :

Matinonfos.net : Le gouvernement vient d’être publié, 7 mois après le changement à la tête de la République. Certains disent que c’est un enfant prématuré, quel est votre point de vue?

Lawrence Kitoko : Tout d’abord, c’est insultant pour les enfants prématurés et c’est très injuste d’entendre toutes ces épithètes envers le travail que les deux parties ont fait. Certains fils du pays oublient très vite. Nous sommes devant deux personnes qui ne se parlaient pas il y’a un an. Alors maintenant, lorsqu’elles décident de former une coalition pour diriger notre pays, il faut avoir beaucoup de respect pour ce gouvernement car il fallait faire converger les idées qui s’opposaient hier en une plateforme gouvernementale aujourd’hui. Moi, je ne tolère pas qu’on donne des épithètes sur les résultats d’un travail acharné sur la conciliation des vues et d’objectifs.

M.I : Le FCC avait proposé plus de 200 noms pour 42 postes, est-ce que votre nom était parmi les personnes proposée en tant que candidat du FCC aux élections passées?

Lawrence Kitoko : Non à ce que je sache. Les noms qui ont été proposé ont du faire un consensus au sein de notre plateforme politique le FCC. Si je n’étais pas proposé, ce n’est pas que j’ai démérité ou que j’ai été désavoué. Je suis un cadre au sein de ma formation politique et je pense que c’est pour répondre à l’équilibre au niveau du FCC que cela a été ainsi concocté. La situation ne me retire rien. Au contraire, cela me pousse à montrer d’avantages mes compétences sur terrain, proche de la population comme toujours au service de la nation. Et au-delà du gouvernement, le Congo n’a pas que besoin des ministres, notre pays est un chantier à ciel ouvert. Comme je l’ai toujours dit, je n’ai pas attendu d’être dans la politique pour travailler pour mon pays et le jour où ma formation politique aura besoin de moi au-devant de la scène, je répondrai présent.

M.I : La coalition FCC-CACH est décriée par les membres de LAMUKA et certains éléments du CACH, quel est votre point vu sur ce mariage ?

Lawrence Kitoko : Le mariage FCC-CACH est un mariage de raison, dont la seule substance est le bien être de la population congolaise. « Le peuple d’abord », comme disent nos partenaires. Nous aurions pu vivre une cohabitation à la française où le président n’a pas la majorité parlementaire (Mitterrand-Chirac ou encore Chirac-Jospin). Là encore, l’autorité morale du FCC et le chef de l’Etat ont jugé que ça serait plus profitable à la nation congolaise une coalition qu’une cohabitation. Vous savez, c’est souvent ce type de mariage qui dure et qui produit des résultats positifs. Je voudrai souligner quelque chose d’important concernant l’autorité morale, sans rien retirer au Chef de l’État congolais. Le FCC aurait pu former le gouvernement seul car nous avions déjà une majorité au parlement et, accepter cette coalition n’était pas un signe de faiblesse de la part du FCC. Le FCC a choisi l’intérêt suprême du peuple congolais et de faire contribuer toutes les formations politiques à la place de n’avoir que des ministres du FCC.

M.I : Revenons un peu par rapports aux élections, comment expliquez-vous que le Dauphin, M. Shadary perd à la présidence mais sa formation gagne les élections à tous les niveaux?

Lawrence Kitoko : Pour moi, c’était une première comme candidat aux législatives. Nous avons sous-estimé nos adversaires et nous avions manqué des communicateurs durant la campagne pour vulgariser notre projet et défendre notre bilan. Le bilan du Président Kabila peut être défendu. Mais force est de reconnaitre que nous avions encore beaucoup à faire. Aujourd’hui, nous en tirons encore des leçons pour mieux préparer 2023 dans le but de reconquérir pouvoir.

M.I : Pensez-vous qu’en 2023, le FCC gagnera les élections?

Lawrence Kitoko : Pourquoi pas ! Ce que je peux dire, c’est en lien avec le statut de mon parti qui est le PPRD dans son article 5 qui stipule : « le PPRD poursuit comme objectif principal la conquête, l’exercice et la conservation du pouvoir d’État par les voies démocratiques ». En politique, les alliances se font et se brisent, je ne peux pas prédire les forces qui seront là en 2023. Cependant nous, nous y serons pour reconquérir le pouvoir. Et il est important de savoir que la conquête du pouvoir est l’objet de toutes les formations politique.

M.I : Votre formation politique a 16 ministères avec de nouvelles figures, certains disent que Kabila n’est pas juste par rapport aux autres partis qui sont dans le FCC et que les nouveaux ministres ne sont pas qualifiés ?

Lawrence Kitoko : C’est mal connaitre la personne de Kabila et les leaders qui composent le FCC. Le partage des responsabilités au sein du gouvernement entre les 21 regroupements et partis politiques qui composent FCC devait se faire selon une clé de répartition et le poids politique des regroupements ou partis politiques membres prétendants à un poste ministériel. C’est-à-dire réunir au moins 8 députés pour un poste ministériel au lieu de 10 comme initialement prévue et 4 pour le poste de vice-ministre au lieu de 6. Mais nous avons aujourd’hui le parti comme Le Centre de Germain Kambinga qui n’a aucun député mais qui a un vice-ministre. Et je pense, s’il est ministre, le poids de son apport pour le peuple a été pris en considération de sorte que les autorités de FCC ont pensé qu’il soit en mesure de jouer un rôle considérable avec par exemple « le consommons congolais ». Ce qui veut dire que les ministres qui sont là, sont des personnes que les autorités du FCC ont jugé être à même de relever les défis qui se présentent à l’exécutif pour le bien être de notre peuple. Dire qu’ils ne sont pas qualifiés c’est un peu aller vite en besogne, voyons voir, si les résultats ne sont pas là au rendez-vous, alors le chef de l’État pourrait faire un remaniement ministériel en accord avec son partenaire FCC pour l’émergence du Congo et le bien-être de la population.

M.I : En dehors de la vie politique, qui est Lawrence Kitoko?

Lawrence Kitoko : Je suis un congolais comme tant d’autres qui aime le Congo et entreprendre, je suis l’éditeur du magazine Congo Business. Je suis le Président et initiateur de la Chambre de Commerce Congolaise au Canada, Président d’honneur de l’académie de football à Kisangani « ECOFUTA », propriétaire du centre de physiothérapie « PHYSIO KIN, » l’initiateur du concours entrepreneurial « le Défi Kinois » et l’un des initiateurs de la plateforme des réflexions « Coalition pour l’avenir du Congo ».

M.I : que recommandez-vous aux nouveaux membres du gouvernement ?

Lawrence Kitoko : Que leurs actions soient palpables pour éviter ce qu’on avait reproché au premier ministre Matata car la croissance dont il parlait, n’était pas perceptible dans le quotidien de la population.

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 © CongoForum, le samedi 37 septembre 2019

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