24.10.19 Sommet Russie-Afrique : les raisons de la présence de Fatshi chez Poutine (Le Phare)

Le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, est arrivé hier matin dans la ville de Sotchi, en compagnie de son épouse, Denise Nyakeru, en vue de sa participation au Sommet Russie- Afrique qui s’est ouvert hier mercredi 23 octobre 2019 dans cette station balnéaire située sur les bords de la Mer Noire. Parmi les membres de la délégation congolaise figurent la ministre d’Etat et ministre des Affaires Etrangères, Marie Tumba Nzeza, et le ministre de la Santé, Dr Eteni Longondo.

Quelques heures après son arrivée, il a eu un tête-à-tête avec son homologue russe, Vladimir Poutine. La rencontre était hautement symbolique car le président russe était la toute première personnalité étrangère occidentale à prendre acte de l’investiture de Félix Antoine Tshisekedi, le 24 janvier 2019, par le biais de son ambassadeur à Kinshasa. Ce geste spontané du maître du Kremlin, au moment où certaines capitales occidentales marquaient un temps d’hésitation avant de reconnaître la légitimité du nouveau Président congolais, était allé droit au cœur de celui-ci. Les observateurs ont retenu la déclaration suivante faite à chaud par l’homme d’Etat congolais : «Je sais que par le biais de votre ambassadeur, vous avez été la première personnalité, le premier leader politique mondial à féliciter mon accession au pouvoir. Ça, c’est la preuve que, comme vous le dites, vous étiez déjà à nos côtés aux premières heures de notre indépendance. C’est la preuve que vous serez toujours là à nos côtés parce que vous l’avez été lorsque nous avions eu la première alternance politique  dans notre pays. Merci pour les efforts que vous fournissez aux Nations Unies à chaque fois que le dossier Congo arrive sur la table du Conseil de Sécurité. La Russie a toujours pris partie pour la position officielle de notre pays. Nous souhaitons évidemment que cela continue et c’est la raison pour laquelle nous sommes ici présent en Russie, parce que nous tenons à accentuer les relations entre nos deux pays.

Vous avez parlé d’investissements qui doivent encore s’accroître. Nous sommes preneurs. Nous sommes ici pour susciter davantage l’intérêt de la Russie d’aller ensemble avec nous dans les efforts que nous fournissons pour développer notre pays. Notre programme s’axe principalement sur l’homme congolais. Nous voulons que l’homme congolais puisse quand même connaître un essor, une sorte de progrès dans son évolution, parce que l’homme est l’outil par lequel le développement va arriver. Si l’homme n’est pas épanoui, ce n’est pas possible. Donc l’épanouissement de l’homme pour nous passe par son éducation, sa santé et ensuite par la production. Donc, il doit trouver du travail pour pouvoir participer à l’accroissement de la richesse».

On laisse entendre que les deux personnalités, qui en étaient hier à leur premier round de prise de contact, pourraient avoir des entretiens plus approfondis sur les questions d’intérêt commun. Une séance de travail a réuni, peu après, les officiels russes et congolais autour des questions de coopération économique, sanitaire, culturelle, etc.
S’agissant de ce premier Sommet Russie-Afrique proprement dit, qui se tient du 23 au 24 octobre à Sotchi, il sera sanctionné par une «Déclaration commune ».

On signale qu’il se déroule sous la double présidence du Russe Vladimir Poutine et de l’Egyptien Abdel Fatah al-Sisi. La quasi-totalité des Chefs d’Etat africains y sont présents, notamment Lourenço d’Angola, Sassou Nguesso du Congo/Brazzaville, Kaboré du Burkina Faso, Faustin Twagera de Centrafrique.
Dans son discours d’ouverture, Vladimir Poutine a souhaité que son pays et l’Afrique puissent s’engager rapidement dans un partenariat gagnant-gagnant. Il a fait savoir que le vœu de la Russie est de voir ses échanges avec le continent africain doubler dans les cinq prochaines années.
Dans la perspective de la conclusion d’un nouveau partenariat entre la Russie et l’Afrique, les échanges entre les deux parties devraient porter sur la politique, l’économie, l’assistance humanitaire, la culture, l’agriculture, la sécurité mondiale et régionale, la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière, etc.

On apprend qu’un Forum économiques entre milieux d’affaires russes et africains, aussi bien privés que publics, se tient parallèlement aux échanges entre Chefs d’Etat. Ici aussi, il est question, entre
opérateurs économiques de Russie et d’Afrique, d’explorer les pistes d’échanges commerciaux et d’investissements plus intenses.

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