L’ONG PAIF recense environ 30 lieux d’exploitation sexuelle des mineurs à Goma (Radio Okapi)

GOMA – Le phénomène d’exploitation sexuelle des mineurs dans certains quartiers de Goma a atteint un niveau inquiétant, a indiqué l’ONG PAIF (Programme d’appui aux initiatives féminines) au cours d’une rencontre mardi 22 octobre dans cette ville du Nord-Kivu. A cette occasion, PAIF a présenté un rapport d’enquête sur l’exploitation sexuelle des mineurs dans une trentaine des lieux « exerçant, apparemment, du commerce normal », à travers la ville.

L’enquête a été menée, d’après PAIF, dans cinq quartiers périphériques de Goma ainsi que dans le territoire de Nyiragongo, entre mars et octobre 2019. Ce rapport fait état d’une trentaine des « lieux d’exploitation sexuelle » des mineurs. Il cite notamment des ‘’Maisons de tolérance’’ des bistrots, boutiques ou salles de cinéma derrière lesquelles se cachent des activités d’exploitation sexuelle des mineurs et des viols.

Pour Immaculée Bireheka, coordinatrice de PAIF, la situation est inquiétante. Elle parle des conséquences néfastes de ce phénomène dans la société et demande aux autorités d’agir rapidement :

« Nous avons découvert qu’il y a beaucoup des maisons de tolérance, qui sont éparpillées dans la ville de Goma et ses environs. Nous voulons aboutir à la fermeture de ces maisons-là, soit que ces maisons prennent l’engagement de ne plus pratiquer cette destruction de petites filles puisque nous trouvons des petites filles même de 12 ans, avec les cahiers au dos, avec l’uniforme. »

Selon lui, « même les femmes le pratiquent malheureusement. Alors, nous avons trouvé qu’il y a des adultes qui sont en train de vivre sur le dos de l’exploitation sexuelle des enfants. »

Tout en appréciant ce rapport, nombreux acteurs invités à la rencontre ont démontré en revanche, au cours du débat, que cette question comporte plusieurs défis notamment l’identification de ces lieux, la non-implication des familles ou des victimes dans l’ouverture des procédures judiciaires. Ils ajoutent que seulement 1 à 2% de ces infractions sont réprimées par la justice.

© Radio Okapi, 24.10.19

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