07 12 19/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (Dialogue)

Les médias en ligne consultés en ce samedi 7 décembre 2019 reviennent sur un large éventail des sujets d’actualités. Il est largement question de l’insécurité à l’Est et de la Monusco. Il est aussi question des sujets abordés au Conseil des ministres où le gouvernement veut institutionnaliser la journée du « 24 janvier » dite de « l’alternance démocratique ».

Politique

Actualité.cd se penche sur les tensions qui se vivent dans certaines Assemblées provinciales et titre : « Tensions entre exécutifs et parlements provinciaux : le gouvernement craint que la crise dépasse le cadre ».

Félix Tshisekedi a demandé au Gouvernement de se saisir sans délai de la situation dl’instabilité dans les institutions provinciales en instituant une commission qui doit se réunir autour du Premier Ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba à l’effet de faire des propositions au Conseil des Ministres pour ramener la paix dans les provinces, écrit ce média en ligne. « C’était au cours de la treizième Réunion ordinaire du Conseil des Ministres qui s’est tenue à la Cité de l’Union Africaine à Kinshasa le vendredi 6 décembre 2019. », rappelle ce site d’information. Le gouvernement a particulièrement noté le cas du Kongo-Central, ajoute-t-il.

QUr un autre sujet mais débattu lors de ce même conseil des ministres, Actualité.cd note que « le gouvernement veut institutionnaliser la date du 24 janvier, ‘‘journée de l’alternance’’».

Ce média rappelle que le gouvernement a adopté, après débats et délibérations, la proposition d’institutionnalisation de la date du 24 janvier. « C’est le Ministre près le Président de la République, André Kabanda Kana, qui a fait cette proposition en prévision de la célébration institutionnelle de l’An 1 de l’alternance démocratique, le 24 janvier 2020 », fait remarquer ACTUALITE.CD. Avant d’ajouter que jusque-là, aucun détail n’a été donné sur les contours de ladite journée ou si elle sera déclarée désormais ouverte, chômée et/ou payée.

De son côté, 7/7.cd examine la hausse du budget national avec le FMI et titre : « Budget de 10 milliards $ : Pour le FMI, une augmentation des recettes de 50 à 60% n’est pas réaliste ». Le Fonds monétaire international (FMI), tout en saluant le volontarisme du gouvernement dans sa quête à mobiliser plus des recettes publiques internes, estime qu’une augmentation de 50 à 60% d’une année à une autre n’est pas réaliste, écrit ce média.  » On ne pense pas qu’une augmentation de 50 à 60% soit réaliste. Il y a très peu de pays où d’une année à une autre on augmente des recettes de 50 à 60%. Mais on comprend très bien que le gouvernement veut être volontariste », a dit vendredi Philippe Egoumé, représentant résident du FMI en RDC, au cours d’un point presse tenu à Kinshasa au siège de cette institution de Breton Wood.

Mediacongo.net relate « Assemblée nationale : les parlementaires ont adopté,à l’unanimité, le règlement d’ordre intérieur du Congrès

« Les députés et les sénateurs étaient réunis en congrès ce vendredi 06 décembre dans la salle des plénières de la Chambre basse du Parlement, sous la direction du président du Sénat, Alexis Tambwe Mwamba. A cette occasion, ils ont examiné et adopté le règlement d’ordre intérieur du Congrès, qui comprend 51 articles.

Ce règlement d’ordre intérieur a été élaboré par une Commission spéciale, composée de 13 membres et dirigée par le député Lucain Kasongo Mwadianvita. La commission a travaillé su 30 novembre au 4 décembre 2019 pour élaborer ce règlement d’ordre intérieur. Ce dernier remplace celui adopté en 2007.

Le congrès est compétent sur plusieurs matières: la révision de la Constitution;l’autorisation de l’état d’urgence et de l’état de siège;la mise en accusation du président de la République ainsi que la désignation des 9 membres de la Cour constitutionnelle.

Le congrès est composé des organes ci- après : l’assemblée plénière;le bureau du Congrès; la conférence des présidents et les commissions.

Le Congrès est présidé,de façon alternative, par le président de l’Assemblée nationale et celui du Sénat.

Le nouveau règlement d’ordre intérieur sera envoyé à la Cour constitutionnelle pour sa validation,conformément à la Constitution ».

Est

Cas Info ca fait un focus sur la tragédie de la région de Beni, au Nord-Kivu. Ce site a donc reproduit la réflexion de l’acteur politique Corneille Mulumba – co-fondateur de l’UDPS – au sujet de la dégradation de la situation sécuritaire dans la région de Beni, à l’Est du pays. Co-fondateur de l’UDPS, M. Mulumba connu pour ses positions anti-impérialistes propose également des pistes de solution pour sortir de cette spirale infernale. « Beni est en train de partir, chers compatriotes », alerte Corneille Mulumba sur la page de Cas Info ca f.

Les massacres des populations civiles, avec une très large diffusion d’images de corps sauvagement mutilés, n’a pour objectif final que de créer une psychose, de terroriser les populations locales en vue de les faire déguerpir, pense ce politicien. « Les espaces ainsi dégagés vont progressivement être repeuplés par des populations rwandaises, parmi lesquelles de nombreux militaires des FPR. », écrit-il. Avant de lancer un cri en direction de ses compatriotes : « Ressaisissons-nous, peuple congolais. Il n’y a pas de miracles. Seule une action volontariste peut permettre d’épargner la vie de nos compatriotes et préserver l’intégrité du territoire national. Nous sommes dans une course contre la montre. »

Beni-Lubero online publie «  Révolte à Beni: La Monusco paie le prix de sa recréation au Congo, et bientôt le tour des FARDC ,,,é

« Un massacre en pleine ville de Beni, malgré la présence massive des FARDC et de la MONUSCO. Est-il possible que les ADF quittent la brousse pour massacrer en ville sans être aperçus au passage???

Déjà environ dix jours, jour pour jour, depuis que la population de Beni-Lubero s’est levée pour changer le cours de son histoire. On aura trop attendu, trop patienté, endormi par un espoir béant d’un gouvernement et d’une communauté internationale qui, en tout, n’auront que affiché une complaisance devant des faits maccabres, tragédie affreuse, qui ont décimé – et continuent à décimer – des multitudes de vies humaines.

Devant l’ampleur que prend la détermination des manifestant, il n’est absolument plus besoin de rechercher de boucs émissaires ça et là. Car, sans nier les mains noires des manipulateurs politiques qui viennent dénaturer la véritable motivation des populations pour la manifestation, la révolte déclenchée reste pourtant une conséquence très logique de ce qu’a été le comportement de la mission onusienne en RDC en général, et dans le contexte des massacres et insécurité dans l’est en particulier, en l’occurrence dans le cas précis de la région de Beni et en Ituri. Le bienfait que pourrait en tirer la MONUSCO, voire la communauté internationale, c’est de trouver dans cette circonstance une occasion de faire une auto-critique, une évaluation systématique des actions menées sur terrain par la mission onusienne en rapport avec le mandat lui échu, en particulier regarder en profondeur si la mission de la protection des civils, cas précis de Beni, a été accomplie ou pas, et aussi démontrer l’exécution du manat de sa brigade d’intervention à Beni, à l’instar de ses brillantes actions contre le M23 en 2013, dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo. Cette évaluation ne devrait pas être complaisante ni sentimentale, mais plutôt honnête.

Il est impérieux de souligner en grand trait que les FARDC ne sont pas non plus excusables. En effet, d’une certaine manière, la Monusco est aussi tombée victime des multiples pièges lui tendu à la fois par un régime politique des fourbes et une armée nationale transformée en une bande de terroristes. Mais, étant donné que la population ne peut engager deux guerres à la fois, elle a préféré se débarrasser avant de la charge extérieure, pour s’occuper ensuite, et peut-être três bientôt s’ils ne se convertissent pas en temps, des propres fils du pays, c’est-à-dire ce système politique et cette armée acquis au service des occupants et envahisseurs.

Qu’y a-t-il à reprocher à la Monusco?

Il est défini sans ambiguïté que la raison d’être de la Mission des Nations Unies en RDCongo est le maintien de la paix, la protection des civils et finalement la stabilisation du pays. En conséquence, cette mission se trouve garnie de l’effectif le plus élevé de casques bleus par rapport à toutes les autres missions des Nations Unies au monde. Elle dispose d’une logistique et d’une technologie militaire les plus sophistiquées, ayant un budget annuel rivalisant le budget national de l’Etat congolais même.

Qu’a-t-on obtenu comme résultat de tous ces moyens, cinq ans durant, pour voir le massacre des civils s’amplifier au quotidien dans la région de Beni. L’intervention des casques bleux onusiens aux côtés des FARDC en 2013 avait promptement conduit à anéantir une fois pour toutes le M23 qui comptait des milliers de soldats dans ses rangs et qui disposait d’un arsenal militaire modrene et très sophistiqué, tel qu’on l’a constaté avec les armes ramassées sur les traces de cette rébellion.

Pourtant, dans la région de Beni ce sont des rebelles que le feu colonel Mamadou et le feu général Bahuma avaient réduit à quelques dizaines de combattants (moins de cents personnes) déjà au cours de la première moité de l’année 2014, qui sèment inlassablement la désolation, et de manière irréductible, malgré la presence opérationnelle d’au moins 20 milles militaires gouvernementaux et des milliers de casques bleus onusiens. Quel mystère!

Voici aussi le temps favorable où la Monusco, de par ses services d’observatoire, devrait également justifier son silence sur les preuves d’identité étrangère des présumés ADF en action à Beni, tels qu’il s’y trouve des rwandais, des Kenyans, des Tanzaniens, des Erythréens, des Ougandais etc.

Un autre silence condamnable est celui que la Monusco a constamment observé au sujet de la complicité avérée des militaires FARDC en faveur des présumés ADF et la confusion délibérément entretenue dans ce cadre par la hiérarchie de l’armée congolaise.

D’ailleurs, la base de la Monusco de Semuliki (Kamango) avait été attaquée une fois par des soldats qui s”étaient présentés dans l’apparence des FARDC, trompant qu’ils venaient se ravitailler en carburant à la reserve de la Monusco comme ils avaient l’habitude de le faire. La Monusco dispose de telle si belle preuve de la complicité des FARDC dans les tueries de Beni, mais n’a jamais voulu en édifier les opinions. S’agirait-il d’une complicité tacite de sa part?

Certes, il ne s’agit pas ici d’une liste exhaustive des faits dont la Monusco devrait rendre compte en rapport avec sa mission et son mandat.

Sauf qu’on ne saurait passer sous silence de nombreux cas des massacres de civils opérés dans le périmètre rapproché des bases de la Monusco, sans que cette dernière n’engage une action dissuasive. On se rappelera entre autre de cas des massacres d’Eringeti du 11 au 12 mai 2016…

Eu égard à tout ce qui précède, si le rôle de la Monusco a été réellement réduit au comptage des cadacres des civils innocents sauvagement massacrés en sa présence passive, alors sa mission et sa raison d’être en RD Congo sont vraiment à re-penser.

Bientôt le tour des FARDC, s’ils ne renoncent pas à la manipulation de Kabila et s’ils ne se convertissent pas!

La population congolaise en général, et ceux de Beni-Lubero en particulier, ignore un peu trop le véritable enjeu des actions populaires atuelles. Elle ignore lamentablement que, par ce fait, elle est en voie d’accomplir inconsciemment la volonté et le souhait le plus profond de Joseph Kabila qui a un plan machiavélique sur la région de Beni-Lubero et l’Ituri.

L’ex-président Kabila, on l’aura suivi dans ses discours depuis 2018, ne jure que par le départ de la MONUSCO, dont la présence est perçu comme un regard dérangeant de la communauté internationale sur les crimes qu’il a organisé et fait exécuter comme voie obligée pour atteindre l’occupation de cette région par des rwandais à son service.

Les congolais n’oublient pas que l’armée nationale dite les FARDC méritent une surveillance accrue dans toutes ses actions, car non seulement infiltrée par des occupants qui tuent les autochtones, mais surtout placée sous le haut commandement hiérarchique des terroristes qui ont la mission d’anéantir toute la capacité d’une défense nationale, en vue d’aider les ennemis, envahisseurs, à s’installer sans plus d’effort.

Nulle part au monde, on n’aura vu une armée nationale rangeant dans le front de l’opération plus de 20 mille soldats lourdement équipés échouer de maîtriser quelques inciviques réduits à moins de cent personnes pendant plus de 5 ans, dans une région aussi petite que celle de Beni, et c’est avec l’appui d’une force multinationale onusienne constituée des milliers de casques aussi énormément équipés pour des combats terrestres et aériens.

La complicité de l’armée nationale n’est vraiment plus à démontrer, car elle est plus qu’évidente aussi bien de par sa stratégie que par ses tactiques de combats. Partout au monde, on cannaît que la tactique d’attaque d’une armée demeure un grand secret que seul le commandement gère. Or, lorsque les FARDC doivent amorcer une soi-disant opération de grande envergure, il faut au préalable un tapage sur les médias pendant un mois entier. Ceci n’est rien d’autre qu’une manière de demander aux ennemis de prendre de disposition pour se soustraire à la traque en perspective.

D’où, même les localités que les FARDC révediquent actuellement avoir conquises au dépens des présumés ADF à Mwalika, Kididiwe, Madina etc. ne le sont pas en réalité; ce sont plutôt des sites qui sont temporairement abandonnés par lesdits maquisards sur consignes des véritables commanditaires de leurs ations, ces commanditaires n’étant autre que la hiérarchie des FARDC elle-même en la personne d’un général Gabriel Amisi Tango Four, d’un général Delphin Kahimbi et tant d’autres criminelles prenant en otage la défense nationale congolaise.

La population de Beni connaît très bien que c’est la même personne qui dirige à la fois les FARDC dites de l’opération Sokola 1 et les présumés rebelles ADF.

D’où, logiquement parlant, c’est vraiment injuste de s’en prendre uniquement à la MONUSCO; car une action véritablement corrective devrait avant tout s’engager à purifier les saletés qui pourrissent l’armée nationale, les FARDC.

S’est-on vraiment interrogé comment se fait-il que des rebelles traqués en brousse retournent massacrer en pleine ville et de manière fraccaquante, au moment où sur les ondes les FARDC chantent, tambour battant, victoire! victoire!!… Les rebelles battu à Mwalika et ailleurs ont opéré quel miracle pour se retrouver au coeur de la ville de Beni pour massacrer un si grand nombre de civil le 23-24 novembre 2019?

La vérité est telle que les personnes dites des ADF sont au sein des FARDC, elles sont parmi la population, habillées en uniformes de l’armée nationale et de la police congolaise. Leurs chefs partagent le même état-major avec les commandants de l’opération Sokola 1, précisément à l’OZACAF/Beni. Leurs éléments sont déployés partout où apparemment nous voyons des militaires que nous appelons FARDC, à Oicha, à Mayi-moya, à Mbau, à Eringeti, à Semuliki, bref sur tous les axes Beni-Komanda, Mbau-Kamango et Beni-Kasindi, et déjà en voie d’assiéger l’axe Beni-Mangina-Biakato-Mambasa.

Voilà pourquoi, sans trouver les traces des passages venant des brousses, on est surpris chaque matin des massacres nocturnes dans différentes cités et agglomérations, jusqu’au coeur de la ville même de beni.

Conclusion

La population de Beni aurait certes raison de condamner les failles de la MONUSCO, à cause des faits repréhansibles évidents en sa charge, en considération de son mandat.

Cependant, cet acharnement risquerait de distraire la masse de manière à identifier le vrai et le plus grand problème qui demeure le système d’occupation piloté par Kabila instrumentalisant les FARDC en défaveur de la population locale et de la nation.

Mais une réelle volonté de voir changer la situation sécuritaire ne se passerait de vue la nécessité primordiale de se débarrasser avant tout de la pourriture du sein des FARDC sur lequel le président déchu et son système maléfique continuera à s’appuyer pour asservir et exterminer les congolais à Beni et ailleurs.

On semble trop ignorer que c’est par cette pourriture imbibée dans l’armée et tout le système de sécurité que les boutons sont appuyés pour exciter au déguerpissement de la MONUSCO aussi bien que pour mener à son terme le génocide des Yira en cours.

En effet, la MONUSCO peut partir n’importe quand. Mais en fin de compte c’est Kabila qui en profitera pour son plan satanique. Car il pourra dès lors faire massacrer à son gré sans la présence de ces témoins indésirables (MONUSCO), oeil de la communauté internationale, vu que son objectif est de ramener ces égorgeurs de la brousse pour s’installer ouvertement dans les villes et localités de la région de Beni, et ainsi implanter officiellement un régime d’occupation. Ceci sera certainement pire que la MONUSCO qu’on s’encharne à chasser aujourd’hui. On aura donc travaillé inconsciemment pour aider Joseph Kabila et Kagame à réaliser leur rêve sur la région ».

Ouragan Fm rapporte « Crimes commis en RDC : M.Fayulu salue l’initiative de D. Mukwege de ressusciter le rapport Mapping »

« Le colloque a été voulu et soutenu par le Prix Nobel de la paix, le chirurgien congolais Dénis Mukwege.

Le président de l’Engagement pour la Citoyennété et le Développement (Ecidé), Martin Fayulu a remercié son compatriote Dénis Mukwege pour avoir ressusciter ce rapport. D’après l’opposant farouche de Félix Tshisekedi, tous les auteurs de ces crimes doivent être jugés.

 » Merci au Dr Denis Mukwege d’avoir ressuscité le rapport Mapping sur les atrocités commises au Congo entre mars 1993 et juin 2003. Ces violations graves des droits humains réclament justice », a rappelé le challenger de Félix Tshisekedi à la dernière présidentielle

Dans son intervention devant l’Assemblée nationale française, le Prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege avait dénoncé la complicité de certains hauts gradés des services de sécurité de la RDC.

« Après 20 ans de présence de la plus grande Mission de maintien de la paix des Nations Unies, si la stabilité n’est toujours pas assurée, si les initiatives de paix sont bloquées, si les massacres continuent dans l’impunité en Ituri, dans les Kivus, ou au Mamiema, c’est tout simplement parce que les criminels sont protégés au plus haut niveau de l’Etat et au plus haut niveau de la hiérarchie de nos forces de sécurité et de défense ».

Signalons que le rapport Mapping avait recensé plus de 600 crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis entre 1993 et 2003. Selon ce rapport, ces crimes ont été commis par les armées étrangères et leurs alliés congolais ».

Presse et documents étrangers

Un collaborateur du président Tshisekedi en prison

Marie France Cros – La Libre -le 2 décembre 2019

La presse congolaise relatait lundi l’arrestation d’un proche collaborateur du président Félix Tshisekedi, issu lui aussi de la diaspora en Belgique, accusé d’avoir octroyé, de son propre chef, un mandat d’exploitation du diamant à une entreprise canadienne, en échange de commissions pour un montant de « 2 millions de dollars ».

Selon la presse congolaise, le scandale a été découvert grâce à un courrier du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba (FCC, coalition kabiliste), il y a un mois, au directeur de cabinet du chef de l’Etat, Vital Kamerhe. Selon cette lettre, datée du 26 octobre, Dieudonné Lobo, « ami intime et coordonnateur administratif des services personnels de Félix Tshisekedi » précise AfricaNews, a accordé, sans en avoir le droit, un mandat spécial à la compagnie canadienne Saint Louis BGM – une sarl – l’autorisant à effectuer à Mbuji Mayi « des études liées notamment à l’exploitation industrielle du diamant à la Miba », la société mixte d’extraction du diamant.

Usurpation de pouvoir

Selon AfricaNews, Dieudonné Lobo a été entendu le 26 novembre pour usurpation de pouvoir et transféré le 28, soit jeudi dernier, à la prison de Makala, à Kinshasa. Ce journal précise que Dieudonné Lobo est un « ancien fonctionnaire à la Sécurité sociale en Belgique ».

Selon L’interview.cd, la firme canadienne aurait déjà payé des « agents et cadres de la Miba ». On peut en retrouver la trace dans Cas-info.ca du 7 octobre dernier, qui célébrait la renaissance de la Miba « grâce à la volonté du nouveau Président, Félix Tshisekedi », alors que 2290 agents de la Miba venaient d’être payés. « La Miba tente de tourner cette page sombre de son histoire grâce à la société Saint Louis BGM, une firme électro-mécanique canadienne, spécialisée dans le développement de l’industrie et la protection de la couche d’ozone », précisait le site congolais, ajoutant qu’il s’agissait « d’une prime » et non de salaires.

La société canadienne a déjà produits des carats

Selon le même article, Saint Louis BGM aurait également « financé l’opération d’identification biométrique du personnel actif » et la société canadienne aurait annoncé avoir produit « 3500 carats » en une semaine.

Lors de sa campagne électorale, Félix Tshisekedi avait promis de relancer la Miba. Selon Cas-info.ca, « plusieurs engins ont été achetés puis acheminés sur place dans le cadre du programme des 100 jours » lancé par le nouveau chef de l’Etat après son arrivée au pouvoir, pour tenter de convaincre les Congolais que le changement était en cours.

Brusque sortie : Twagiramungu, n0 2 du MRCD, accuse la RDC et le Rwanda de prétendue chasse aux réfugiés

Jovin Ndayishimiye-Igihe (RW) – Le 2 décembre 2019

Le vieux politicien Faustin Twagiramungu aura, durant toute sa vie de politicien, fait tout dans une brusquerie irréfléchie. Au moment où d’autres politiciens rwandais de l’opposition non encore agréée y vont mollo mollo et mesurent leurs déclarations de peur d’être taxés d’opposants armés, Twagiramungu Faustin, ex-Premier Ministre rwandais, le premier après le génocide des Tutsi de 1994, actuellement Vice Président de la plateforme de l’opposition en exil et porte-parole, le MRCD/Mouvement Rwandais pour le Changement et la Démocratie, n’y va pas par quatre chemins. Il accuse à la VOA de ce lundi 2 décembre, le Président congolais Tshisekedi et Paul Kagame le Rwandais de tirer sur les « pauvres réfugiés rwandais » armés et opérant dans plusieurs localités des provinces du Nord et Sud Kivu de la RDC.

Il part de l’opération Sukola 2 lancée par les Forces Armées de la RDC le 25 novembre dernier à laquelle se joint la Monusco pour tenter de démanteler les groupes armés tant nationaux qu’étranger opérant dans les brousses et forêts de l’est de la RDC.

Pour lui, cela ne fait aucun doute qu’il y a des éléments rwandais dans cet exercice.

« Les Rwandais qui sont tués ne sont pas ceux qui se préparent à attaquer le Rwanda. Et même si c’étaient eux, il doit y avoir une procédure à suivre. Ils ont tiré sur les gens. Ce qui est malheureux, c’est qu’on tire sur eux comme sur du gibier. (…) Ils prétextent que ce sont des gens armés près à attaquer le Rwanda. Cela n’est pas vrai. (…)

Ces gens-là qui tirent sur les Rwandais ce sont des Rwandais en uniforme congolais. Kagame s’est entendu là-dessus avec son homologue congolais », a dit Twagiramungu prié par le journaliste de justifier comment des Rwandais portent l’uniforme militaire congolais.

« Cela nous a été rapporté par nos gens. Tenez ! Ce n’est pas seulement Kagame qui a des agents de renseignement. Nous aussi nous en avons. Laisse-moi te dire la vérité, journaliste. (…) S’il faut prendre les armes, elles doivent être prises. Nous ne devons pas assister impuissants dans l’attente de secours de la communauté internationale. Elle a aidé qui ? Ce président congolais qui a fait appel à Kagame doit ne pas comprendre la politique ou la géopolitique. Cela fait 28 ans que nous sommes tués, que nous voyons les nôtres mourir. … Pour nous battre, là c’est sûr nous nous battrons. Je ne vois personne pour arrêter ce mouvement. Ça c’est du pur dénigrement. C’est nous prendre pour des nains », a dit Twagiramungu qui est accusé par la société civile rwandaise de surenchère guerrière. Cette société civile demande à la justice belge de poursuivre ce politicien qui ne rêve que de la démocratie lourdement armée et ensanglantée.

Mais qui sont ces « nous » ?

Pour lui, sur ce ruban qui va de Beni au Nord Kivu au Mulenge du Sud Kivu, il n’y a ni FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda, ces ex-ALIR terroristes Armée de Libération du Rwanda. Il n’y a pas ces RUD Urunana/Rassemblement pour l’Unité des Rwandais ni FLN (Forces de Libération Nationale), branche armée des MRCD. Il n’y a, d’après lui, que de paisibles réfugiés rwandais. Même s’il s’avérait qu’ils existaient, Twagiramungu est viscéralement ethnocentriste au point qu’il pense que c’est le peuple hutu dont il aspire à être le tribun pour mieux pouvoir jouer la carte de la majorité ethnico démocratique.

« Nous allons faire comme Kagame. Nous allons prendre les armes et le combattre. Après tout lui non plus n’a pas d’industrie de l’armement. Nous aussi nous allons nous procurer les armes. Au fait pour se jucher au pouvoir, n’est-il pas venu les armes à la main ? La Communauté internationale a fait de lui un superpuissant !!! », a dit à la VOA ce septuagénaire qui n’aura cessé d’être un opposant trempant dans la confrontation politique radicale depuis les années 1991..

Il fonctionne dans la logique, « avec moi et après moi le déluge ». Mais au fond, lui, il ne fait qu’échauffer les esprits. Il est tellement loin, bien au chaud dans cette lointaine Belgique qu’il nargue, à dix mille lieues de la Région des Grands Lacs qu’il veut transformer en brasier.

Pour son 20e anniversaire, la Monusco est conspuée

Colette Braeckman – Le Soir – le 3 décembre 2019

C’est avec des images de véhicules en flammes, de bases attaquées et détruites par la foule en furie, de manifestants réclamant le départ des Casques bleus que la Monusco a « célébré » le 20eme anniversaire de son intervention en République démocratique du Congo.

Dans le périmètre que les Congolais appellent désormais le « triangle de la mort » et qui s’étend désormais de Beni en Ituri jusqu’à Goma, au Nord Kivu, l’opinion accuse, en vrac, la Monusco de non assistance à civils en danger, d’inefficacité voire de complicités diverses avec les groupes armés. A l’occasion d’une rapide visite à Beni, menée sous très haute surveillance, le sous secrétaire général de l’ONU Jean-Pierre Lacroix, chargé des opérations de maintien de la paix, a défendu la Monusco et répété qu’elle assisterait l’armée congolaise dans son offensive dirigée contre les groupes rebelles ADF d’origine ougandaise. Il a aussi demandé à la population « de ne pas se tromper d’ennemi ».

1. Comment expliquer un mois de massacres ?

Les tueries de civils qui ont fait plus de 100 morts autour de Beni, coïncident avec le début des opérations, menées par l’armée congolaise, désireuse de supprimer les bases des rebelles établies dans les forêts et aux abords du parc des Virunga. Cette opération avait été décidée par le président Tshisekedi qui avait même promis d’installer son gouvernement à Beni ( !) et l’offensive annoncée longtemps à l’avance a permis aux groupes armés d’organiser des manœuvres de dissuasion. La première d’entre elles a été de ramener la guerre, et donc l’armée, vers les villes : c’est dans la périphérie de Beni, à Oicha, à Kamanda qu’ont eu lieu des pires tueries. Ces massacres ont permis de saper la confiance en l’armée mais surtout de désigner la Monusco, et derrière elle, la « communauté internationale » comme bouc émissaire.

2. Qui sont les rebelles ADF ?

Installés en Ituri depuis un quart de siècles, les ADF (Allied democratic forces) étaient initialement composés de réfugiés ougandais hostiles au président Museveni. Depuis lors, ce dernier s’est ostensiblement désintéressé de ces opposants considérant qu’il s’agissait d’un problème « congolais » ! De fait, au fil, des années, les ADF ont conclu des alliances diverses avec les populations locales : des mariages, des accords commerciaux portant sur l’exploitation des ressources (l’or, le bois, les minerais…), alliances scellées aussi par des politiciens congolais désireux de pouvoir ainsi conquérir ainsi une place au sein des pouvoirs locaux voire nationaux. Les ADF sont aussi devenus les avant postes de groupes jihadistes opérant depuis le Kenya et la Tanzanie.

3.Quelles sont les faiblesses de la Monusco ?

Les détachements opérant en Ituri et originaires du sous continent indien font face à de nombreuses accusations : accointances d’ordre religieux avec des groupes armés musulmans, prosélytisme passant par le financement de mosquées et la distribution de bourses permettant d’étudier dans des pays musulmans, complicités diverses avec des trafiquants de minerais. Le plus lourd reproche est la passivité face aux massacres et désormais, militants de Lucha en tête, les manifestations se multiplient réclamant le départ de la Monusco. Quant à la Brigade d’intervention rapide, composée de 3000 soldats africains (Tanzanie, Malawi, Afrique du Sud) elle semble avoir été gagnée par l’inefficience généralisée.

3. Les Forces armées congolaises sont elles efficaces ?

Menant seule, sans le soutien des Casques bleus, des opérations très difficiles et déplorant de nombreuses pertes, l’armée congolaise est elle-même minée par la défiance : elle est accusée de trafics divers et surtout, les opérations sont dirigées par des officiers jugés proches de Joseph Kabila et potentiellement dangereux pour Félix Tshisekedi ! Seules les unités jadis formées par les Belges à Kindu sont considérées comme fiables et le retour de la coopération belge est vivement souhaité. Cependant, dans une atmosphère extrêmement tendue, les opérations militaires conjointes ( MONUSCO/PARDC ) ont enregistré de notables succès et plus de 80 ADF ont été neutralisés, leurs bases détruites et leurs accointances avec le mouvement jihadiste mondial dûment démasquées…

4. Une nouvelle opération de type Artemis (intervention limitée de l’armée française en soutien à la Monusco) représente-t-elle une solution ?

Cette hypothèse est examinée à Paris, entre autres à l’Elysée et soutenue par le Docteur Mukwege. Mais elle suscite l’inquiétude du Rwanda qui a entrepris d’éliminer définitivement ses propres opposants FDLR encore présents au Kivu tandis que les financements, la durée et l’envergure d’une telle opération risquent de dépasser les moyens de la France déjà engagée au Sahel. Dans l’atmosphère de défiance généralisée qui caractérise la région, une intervention de soldats européens risquerait d’aggraver encore tous les soupçons et la meilleure solution demeure une offensive de l’armée nationale, à condition… qu’elle s oit couronnée de succès…A noter que les équipes de riposte à l’épidémie Ebola, visées par la méfiance générale, ont également été attaquées par la population…

Next Einstein forum : Joséphine Ndeze Uwase, nouvelle ambassadrice pour la RDC

Patrick Ndungidi – http://www.adiac-congo.com/content/next-einstein-forum-josephine-ndeze-uwase-nouvelle-ambassadrice-pour-la-rdc-109544 – le 3 décembre 2019

La jeune congolaise fait partie des quarante-cinq nouveaux ambassadeurs de l’organisation, sélectionnés dans qurante-cinq pays, dont la liste a été publiée le 2 décembre.

Les ambassadeurs du Next Einstein forum (NEF) représenteront leur pays lors de la troisième rencontre de cette organisation consacrée à la science et à l’innovation, qui aura lieu du 10 au 13 mars prochain à Nairobi, au Kenya. Ils auront la possibilité d’interagir avec d’autres membres de la communauté et de tisser des réseaux avec des scientifiques et des dirigeants d’entreprise de premier plan.

Cette troisième promotion d’ambassadeurs, indique-t-on, compte de jeunes figures brillantes des sciences et des technologies de toute l’Afrique. Ces ambassadeurs, un par pays africain, dirigeront les activités d’engagement du public afin d’encourager l’enseignement, la recherche et l’innovation scientifiques et technologiques dans leurs pays respectifs.

Le Dr Youssef Travaly, vice-président pour la science, l’innovation et les partenariats institutionnels du NEF, a expliqué : «Cette sélection intervient à un moment où nous œuvrons à accélérer la diplomatie et la collaboration scientifique pour relever les grands défis auxquels sont confrontés l’Afrique et le monde. Cette nouvelle cohorte travaille d’ores et déjà à repousser les limites de la science et de la technologie, afin de résoudre des problèmes de société par le biais de la recherche et des programmes de sensibilisation. En tirant parti de leur dynamisme et de la communauté scientifique du NEF dans son ensemble, nous espérons susciter un changement clair des politiques et de l’opinion publique, en incitant à l’action et à l’investissement. Nous félicitons tous les ambassadeurs ».

Les ambassadeurs du NEF sont sélectionnés à l’issue d’un processus rigoureux qui englobe un examen des parcours universitaires, des capacités entrepreneuriales et du bilan des efforts déployés en matière de mobilisation du public. Ces ambassadeurs doivent également faire preuve de passion pour les initiatives scientifiques de terrain dans leur pays et être une source d’inspiration pour la prochaine génération de scientifiques.

Nathalie Munyampenda, directrice générale du NEF, a souligné : « Nous avons pour ambition de multiplier le nombre de modèles de comportement en construisant une forte communauté de scientifiques actifs dans leurs propres communautés. Cela permettra d’améliorer la coordination et d’accélérer les retombées. Les ambassadeurs, en particulier, contribuent à la réalisation de l’objectif du NEF, lequel consiste à faire de la science et de la technologie un élément central du développement régional et local, via l’organisation de la Semaine africaine des sciences dans leurs pays. Nous avons hâte de travailler avec chacun d’entre eux ».

Miss Geek Africa

Joséphine Ndeze Uwase a été élue Miss Geek Africa 2019, grâce à son projet visant à réduire le taux de mortalité maternelle dans les zones rurales de la République démocratique du Congo (RDC), à l’aide des technologies de téléphonie mobile. Graduée en informatique à l’Institut supérieur d’informatique et de gestion, à Goma (partie est du pays), elle poursuit actuellement ses études dans le même institut en vue d’obtenir sa licence en 2021. Elle a conçu une plate-forme mobile qui permet aux femmes enceintes de surveiller leur état de santé pendant la période de grossesse. Cette plate-forme est connectée à un bracelet intelligent qui vérifie les signes vitaux de l’état de santé de la femme qui la porte et les envoie, en temps réel, à un fournisseur de services d’urgence. L’objectif est de réduire la mortalité liée à la grossesse, en connectant en temps réel les femmes à leurs centres de soins de santé ou à leurs médecins et, en cas de problème, réagir en urgence.

Joséphine Ndeze Uwase ambitionne de devenir une ingénieure de premier plan en intelligence artificielle. Elle souhaite devenir un modèle pour les jeunes filles africaines s’intéressant aux sciences et à la technologie et aussi promouvoir la science en RDC. Grâce à son élection comme Miss Geek Africa, elle est devenue membre de l’Institute of electrical and electronics engineers, basé à New York, et où elle a accès à des informations techniques de haut niveau et aux opportunités de réseautage au niveau international.

Tension au gouvernement: le Premier ministre demande des explications à Gilbert Kankonde

Marie-France Cros – La Libre – le 5 décembre 2019

Le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a demandé à son ministre de l’Intérieur, Gilbert Kankonde, de lui fournir des explications sur sa décision de réhabiliter le gouverneur du Kongo-central et son adjoint.

Le gouverneur du Kongo-central, Atou Matubuana Nkuluki, avait été suspendu pour son implication dans le scandale sexuel qui avait secoué sa province, en août dernier, et qui avait vu le vice-gouverneur Justin Luemba accusé d’avoir violé une assistante du gouverneur.

La décision du ministre de l’Intérieur de réhabiliter le gouverneur suspendu a provoqué la colère de certains députés – et celle du Premier ministre. Selon notre confrère kinois Stanis Bujakera, M. Ilunga a appris la nouvelle de la réhabilitation … par la télévision. Il a estimé que cet acte « bafoue l’autorité du Premier ministre, nuit à l’unité et à la cohésion gouvernementale ».

Hostilité de plus en plus visible entre le FCC et l’UDPS

La dispute apparaît comme une nouvelle manifestation de l’hostilité de plus en plus visible entre les principales formations de la coalition au pouvoir, le PPRD, parti de Joseph Kabila, et l’UDPS, celui de son successeur Félix Tshisekedi. Le Premier ministre est en effet issu de la coalition kabiliste FCC (Front commun pour le Congo), tandis que le ministre de l’Intérieur est UDPS.

On sait que M. Tshisekedi n’a pas été élu à la Présidence mais que son accession à la magistrature suprême résulte d’un accord passé entre lui et M. Kabila, aux termes duquel ce dernier garde la main mise sur les assemblées et domine le gouvernement. Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du PPRD n’a-t-il pas déclaré devant ses troupes à Lubumbashi, en octobre dernier (voir Le Potentiel du 29 oct. 19): « Kabila est le propriétaire de l’Etat, il est l’acteur majeur et principal de la RDC »?

Les sorties de Ramazani Shadary avaient ulcéré le camp UDPS. Avaient suivi des déclarations offensives, voire offensantes, et des destructions mutuelles d’affiches de Kabila et de Tshisekedi par des groupes adverses. Le secrétaire permanent du PPRD en avait remis une couche (on peut difficilement croire que ce soit sans l’assentiment de M. Kabila) en apparaissant, le dimanche 24 novembre, en…kimono de ju-jitsu, à une réunion de la Ligue des jeunes du PPRD – qui ressemble de plus en plus à une milice – pour leur dire: « Notre Ligue des jeunes et une ligue d’un parti civilisé mais si on vous attaque, nous allons réciproquer ».

Le gouvernement parallèle de Tshisekedi

Tshisekedi avait gardé le silence. Il essaie, depuis son arrivée sur le fauteuil présidentiel, de grignoter du pouvoir. Notamment au moyen d’un cabinet pléthorique, qui lui permet de dédoubler (la Présidence récuse le terme sans convaincre) certains ministères en créant, avec ses fidèles, des agences directement rattachées au chef de l’Etat, soulignait l’agence APA le 28 novembre: celle de Coordination des ressources extérieures et de suivi des projets; la Cellule d’appui aux programmes d’urgence intégrés de développpement communautaire, la Coordination pour le changement des mentalités, l’agence de Transition écologique, l’agence pour l’Amélioration du climat des affaires.

Pendant ce temps, les Congolais attendent que leur sort s’améliore.

Brussels Airport: de la viande de brousse dans les bagages

Patrick Michalle et Lucie Dendooven – RTBF – le 03 décembre 2019 à 17h00

Des passagers issus d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale importent régulièrement de la viande de brousse au sein de l’Union Européenne. Une étude récente du SPF Santé Publique indique que ces entrées de viandes interdites sur le sol européen présentent des dangers pour la santé humaine.

Au total, selon les chiffres communiqués par la Santé Publique, plus de 40 tonnes de ces viandes arrivent ou transitent chaque année à Brussels Airport.

Quatre animaux sur dix sont des espèces protégées

Les tests génétiques réalisés lors des saisies à l’aéroport montrent que 55% de la viande de brousse proviennent d’animaux domestiques (bovins, chèvres ou porc), 38% sont issus d’espèces protégées (pangolin, babouin, antilope, python, crocodile ou varan), 6% des tests n’ont pas montré de résultats.

Selon le dernier Rapport Planète Vivante du WWF, la chasse non durable et la consommation de viande de brousse conduisent potentiellement à l’extinction locale des animaux sauvages.

Depuis 1970, un peu plus de 60% des vertébrés ont disparu. En vidant les forêts et les savanes africaines de ces animaux, c’est tout l’écosystème qui s’en trouve fragilisé.

Le secteur aérien doit mieux collaborer

Le commerce illégal des espèces animales et végétales sauvages fait partie des dix secteurs criminels transfrontaliers les plus rentables au monde, au même titre que la drogue, les armes, la contrefaçon et le trafic d’êtres humains.

Pour préserver la sécurité sanitaire et la biodiversité, il est vital estime le WWF d’impliquer le secteur aérien contre l’importation illégale de viande de brousse et plus généralement, contre le trafic d’espèces sauvages.

L’ONG demande également au gouvernement belge et aux compagnies aériennes de renforcer à la fois les contrôles douaniers et les opérations destinées à sensibiliser les voyageurs.

L’endroit idéal pour arrêter ce trafic, c’est évidemment à l’arrivée à l’aéroport de Bruxelles. Mais les contrôles sont loin d’être systématiques. Pour un passager contrôlé, 200 passent sans être inquiétés.

Les risques sanitaires liés au transport

Si la viande de brousse est considérée comme une « délicatesse » en Europe pour les ressortissants des pays d’origine de ces produits, c’est par contre, un élément de survie essentielle en brousse et dans des régions d’Afrique comme Kisangani au Congo. Le problème est moins sa consommation locale que son exportation de plus en plus massive.

La viande est acheminée dans des frigobox et elle a largement le temps de dégeler pendant le très long voyage en avion entre l’Afrique et l’Europe.

Sur le plan de la santé humaine, la viande de brousse est un vecteur de maladie grave comme Ebola ou encore la variole du singe, une variole mortelle pour l’homme dans 10% des cas.

Bruxelles: L’affaire Thambwe Mwamba de retour devant la justice belge

La Libre – le 07.12.2019,

Tout le débat du jeudi, devant la chambre des mises en accusation de Bruxelles, porte sur la résidence en Belgique du président du sénat congolais.

La chambre des mises en accusation de Bruxelles a entendu ce jeudi 5 décembre les parties concernées par le dossier « Thambwe Mwamba ». Le président du Sénat doit faire face en Belgique à une plainte pour crime de droit humanitaire mais aussi pour faux, corruption et blanchiment.

Le dossier le plus lourd concerne la responsabilité de M. Thambwe Mwamba dans le tir d’un missile contre un avion transportant des civils dans le Maniema, en 1998, en République démocratique du Congo. M. Thambwe Mwamba était alors un des responsables de Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), un mouvement rebelle, actif dans l’est de la RDC, opposé à la prise de pouvoir à Kinshasa par Laurent-Désiré Kabila.

Ce jour-là, Alexis Thambwe Mwamba n’a pas hésité à revendiquer cet attentat sur des chaînes de radio. Mais pour Maître Laurent Kennes, l’avocat de M. Thambwe, interviewé en septembre dernier lorsque son client avait accepté d’être entendu longuement par le juge d’instruction bruxellois Michel Claise, « mon client n’a participé à aucune décision de tirer sur un avion, certainement pas contre un avion civil ».

Pour Me Kennes, qui plus est, la Belgique n’est pas compétente pour ce dossier, ni pour les autres charges car son client n’a aucun lien avec la Belgique. « Le dossier doit être définitivement oublié », expliquait-il.

Le parquet fédéral belge donne en partie raison à Me Kennes. Pour le parquet belge, Monsieur Thambwe ne peut être poursuivi pour ce crime de droit humanitaire car la plainte déposée est basée sur l’article 6 du Titre préliminaire du Code d’instruction criminelle de la Belgique qui nécessite la résidence principale de l’auteur présumé sur le territoire belge. Or, pour le parquet fédéral, ce n’est pas le cas. Le président du Sénat, n°2 dans l’ordre protocolaire de l’État congolais et ancien ministre de la Justice, ne peut avoir sa résidence en Belgique. Aux oubliettes donc le dossier le plus explosif, mais le parquet fédéral, contrairement au clan Thambwe, ne demande pas aujourd’hui de classer définitivement la plainte.

Les dossiers à sa charge et à celle de sa fille, résidente en Belgique et de nationalité belge, pour des faits de corruption ou de détournement d’argent, doivent continuer à être instruits par le juge Claise. Pour le parquet fédéral, il est donc trop tôt pour se prononcer sur la suite à donner sur ces faits de droit commun.

Résidence en Belgique ?

Les plaignants, eux, ne partagent pas cet avis. Leur avocat, Me Alexis Deswaef, a plaidé en ce sens ce jeudi devant la chambre des mises en accusation. Pour eux, il ne fait aucun doute que M. Thambwe est résident belge, quelles que soient ses fonctions en RD Congo. Et l’avocat de faire défiler toute une série de points qui démontrent selon lui que le second personnage de l’État congolais, homme particulièrement proche de Joseph Kabila, le président honoraire qui a conservé bien des rênes du pouvoir, est bien résident en Belgique.

Alexis Thambwe Mwamba a ainsi toujours conservé un domicile en Belgique, il dispose toujours d’un titre de séjour illimité, d’une voiture immatriculée dans notre pays, d’un appartement, qu’il fait entretenir (il déclare d’ailleurs les titres services aux impôts), sa femme et ses enfants (dont plusieurs résident en Belgique) ont la nationalité belge.

L’avocat brandit alors la « notion d’absence temporaire », prévue par la loi et qui doit, selon lui, être retenue car malgré sa charge ministérielle en RDC Thambwe Mwamba a conservé « sa résidence principale en Belgique au sens de la loi ».

Si la justice belge décide de suivre la position de l’avocat des parties civiles, l’instruction du dossier pour crime de droit humanitaire pourrait se poursuivre en Belgique. C’est d’ailleurs le seul endroit où il pourrait encore être examiné, tant il est peu crédible qu’un juge congolais puisse se saisir de ce dossier. La chambre des mises doit se prononcer le 9 janvier.

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