Goma: le manque de marchés publics force les femmes à être inventives (CongoForum)

GOMA – La ville de Goma au Nord-Kivu ne dispose pas d’un nombre suffisant de marchés publics. Une situation que l’on constate dans pas mal de villes en RDC. Le manque de marchés publics force les femmes commerçantes à être inventives. Elles vendent leurs marchandises le long des routes principales, même si ce n’est pas sans danger.

A Goma, on voit pas mal de femmes mais aussi des hommes qui sont actifs le long des artères de la ville, pour vendre des vivres, des habits, des chaussures. Certain(e)s commerçant(e)s sont là toute la journée, et même le soir. Les risques sont variés: des accidents de circulation, des vols par des Mai-Bobo – des enfants de la rue. Chaque jour les vendeuses sont exposées aussi aux tracasseries de certains policiers; ces policiers viennent leur dire de ne pas étaler les marchandises aux alentours de la route et d’aller aux marchés publics.

Hélène Kavira est une des commerçantes en question. Elle raconte son vécu: “Nous sommes conscientes que nous travaillons dans de mauvaises conditions. Mais notre capital est trop modeste pour aller aux grands marchés qui sont connus par l’état. Sur ces marchés il faut payer trop de taxes”.

Hélène dit ne pas pouvoir quitter le lieu où elle vend ses marchandises. “Nous n’avons pas de choix”, explique-t-elle. “Un grand commerçant sait payer les taxes exigées sur le marché, pour des gens comme moi c’est pas faisable”.

Parfois ces petites commerçantes sont tabassées par des policiers. Il arrive qu’elles perdent leurs marchandises. L’autorité urbaine ne fait rien, explique Claris Muhawenimana, âgée d’environs 20 ans. “Quand les policiers viennent, ils pratiquent une forte répression pour chasser les commerçantes. Même des femmes enceintes ne sont pas à l’abri”.

Cette situation est angoissante pour Claris et ses collègues. “Nous n’avons pas d’alternative. Il faut que les autorités nous construisent d’autres marchés où nous serons bien sécurisées. Evidemment les autorités doivent éviter des taxes interminables!”.

La vente aux alentours des routes principales permet à certaines femmes de payer le loyer, de scolariser leurs enfants, de payer des soins médicaux.

CongoForum a essaye d’obtenir le point de vue du maire de Goma, mais en vain.

Certains habitants de la ville pensent que les prix sont plus intéressants auprès des femmes qui vendent le long des artères que sur les marchés publics.

© CongoForum – rédaction, 09.01.20

Images – source: CongoForum / presse congolaise

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