La violence a forcé plus de 100.000 civils à fuir leur foyer ces deux derniers mois (Radio Okapi)

GENEVE – L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) est vivement préoccupée par l’aggravation de la situation dans le territoire de Beni, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où la violence a déjà forcé plus de 100 000 civils à fuir leur foyer ces deux derniers mois. C’est ce qu’a indiqué le porte-parole du HCR Andrej Mahecic, lors de la conférence de presse du mardi 11 février 2020 au Palais des Nations à Genève.

Les attaques menées par des groupes armés depuis décembre dernier contre un grand nombre de villes et de villages dans la chefferie de Watalinga, près de la frontière avec l’Ouganda, ont déplacé des femmes, des hommes et des enfants vers la ville de Nobili et ses environs, indique le HCR.

Beaucoup d’entre eux, rappelle l’agence onusienne, avaient déjà été déplacés et ils venaient tout juste de rentrer dans leurs villages en novembre 2019, après avoir fui la violence en avril dernier. Ils ont encore besoin d’une assistance vitale.

« Les civils, y compris les personnes déplacées en novembre et décembre, comptent parmi les cibles des groupes armés, y compris les ADF. Selon les autorités locales, environ 252 civils auraient été tués dans le territoire de Beni depuis décembre 2019. Beaucoup ont déclaré au personnel du HCR qu’ils vivent désormais dans la peur, après avoir été témoins de meurtres, de violences sexuelles et d’enlèvements à leur domicile et pendant leur fuite », rapporte le HCR.

Conditions de vie effroyables

Par ailleurs, note Andrej Mahecic, des milliers de civils vivent dans des conditions effroyables dans une centaine d’installations informelles, dormant dans des huttes fabriquées à l’aide de branchages. Ils sont exposés aux éléments et font face à de graves menaces pour leur sécurité et leur protection, notamment en raison du manque d’intimité.

La grande majorité des déplacés sont des femmes et des enfants qui, comme d’autres personnes déplacées internes, ont un besoin urgent d’assistance vitale et de protection. Leurs principaux besoins sont la nourriture, le logement, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, ainsi que l’accès à l’éducation.

Un grand nombre d’enfants déplacés ne sont pas scolarisés. Les écoles n’ont pas la capacité d’accueillir des élèves supplémentaires ou sont fermées car elles abritent désormais des déplacés internes, ce qui met à rude épreuve des infrastructures éducatives déjà insuffisantes, ont constaté les responsables du HCR.

Plus de 5 millions des déplacés

La semaine dernière, le HCR a d’urgence distribué des bâches en plastique pour aider 3000 familles déplacées. Afin de contribuer à améliorer la protection et la sécurité des personnes déplacées, le HCR soutient également le développement de trois structures communautaires effectuant des prestations de protection. Celles-ci contribueront à l’identification, la prévention et la réponse aux violations des droits de l’homme.

« Plus de cinq millions de personnes sont aujourd’hui déplacées en RDC, ce qui représente la plus importante situation de déplacement interne en Afrique. Notre personnel est actuellement présent dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Tanganyika et de l’Ituri, pour répondre aux vagues massives de déplacement », indique l’agence onusienne. 

Le HCR recherche 150 millions de dollars pour répondre aux besoins des réfugiés et des personnes déplacées en RDC en 2020, mais n’a reçu que 4% de ce montant à ce jour.

© Radio Okapi, 12.02.20

Image: Andrej Mahecic (UNHCR)

Source: UN Media

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