31 03 20/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MARDI (Dialogue)

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Hier, lundi 30 mars, nous ne sommes pas parvenus à faire parvenir la RP aux abonnés individuels. Impossible d’obtenir une réponse cohérente de Google. Un sabotage est donc possible. Mais vous pouvez toujours trouver la RP sur le site CongoForum. Ajoutez à cela que les difficultés créées par les mesures de lutte anti-épidémie rend le comportement des rédactions kinoises un peu erratique et que le décalage horaire du fait que Bruxelles est maintenant à l’heure d’été, n’y arrange rien. Il ressort de ce que nous avons pu capter des médias de Kinshasa, qu’il est toujours beaucoup question du coronavirus mais aussi que, de plus en plus, la politique s’y mélange allègrement avec les mesures de lutte anti-épidémie

Covid19 / « Courage ! Fuyons »

Le Bulletin de l’ACP titre «Rapatriement des belges en raison du Covid-19 : départ pour Bruxelles de certains officiels congolais ! »

« 231 personnes dont des officiels congolais ont pris place vendredi, à bord d’un avion affrété par le gouvernement belge à destination de Bruxelles, en Belgique, indique un document officiel parvenu lundi à l’ACP.

Du nombre de ces passagers, pour la majorité des sujets Belges, comprenaient également des résidents congolais en Belgique, dont des enfants de certaines personnalités congolaises, ainsi que des ressortissants d’autres nationalités, précise la source.

Cette vague d’expatriation est liée à la propagation de la pandémie du Coronavirus qui sévit dans le monde, particulièrement en RDC qui compte actuellement plus de 80 cas de personnes contaminées dont 8 décès ».

« Angoisse ! » titre La Prospérité

« Le Nombre de personnes atteintes de coronavirus ne fait qu’augmenter en RDC. Passant de 81 à 98 cas, selon les statistiques publiées par l’Institut national des recherches biomédicales (INRB), le pire est à craindre. Pourtant, lors de ses deux sorties médiatiques costauds, à l’image d’une déclaration de guerre, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, avait annoncé des mesures ‘’musclées’’ dans le cadre de la riposte et la limitation de la propagation du Coronavirus : Le confinement partiel observé, la fermeture des établissements scolaires, académiques, des bars, des restaurants, salles de fête et autres funérariums pendant quatre semaines durant. Aujourd’hui, une semaine après cette série de décisions, le bilan reste toujours alarmant. Ces mesures, visiblement démesurées par cette pandémie, donne matière à réfléchir à ceux qui sont censés prendre des décisions claires, et réfléchies pour empêcher la propagation de Covid-19.

La bataille contre le Covid-19, quoique les moyens font défaut à ce jour, et que des millions attendus par l’Etat arrivent à titubant, il y a eu de fustiger, néanmoins, la politique très fragile mise sur pied par le Gouvernement, qui ne rassure pas la majorité de sa population. Car, à cette étape, les décisions sur la riposte que prennent les autorités publiques contre le Covid-19 devraient, normalement, être précédées des études bien approfondies et adaptées aux réalités quotidiennes de la population, de façon que celles-ci ne se détournent pas de leurs visées. Ce n’est pas une galéjade, face à la propagation sauvage de coronavirus, le confinement total de la capitale Kinshasa s’avère nécessaire. Mais, sa réussite devrait forcement, passer par la prise en charge de certaines couches de la population par l’Etat, en termes d’approvisionnement en denrées alimentaires. Cette question angoisse le petit peuple. Avec son économie extravertie, ses multiples dettes à l’échelle mondiale et son Gouvernement éléphantesque qui absorbe 70% de son budget national, l’Etat congolais ne semble pas être prêt pour prendre ses responsabilités devant la gravité de la situation. Comment y arriver ? Certains analystes économiques sont montés au créneau pour livrer des pistes des solutions. De Matata Ponyo, en passant par Noël Tshiani et Adolphe Muzito, la question sur la réduction de train de vie des Institutions revient fréquemment sur table. Puisque la RDC est en guerre contre la pandémie, le Président de la République, le même qui vient de prendre une décision ferme contre Gédéon Kyungu et Cie, pour leur incursion dans quelques villes de l’ex- Katanga, ne peut-il pas secouer sa troupe face à la riposte contre le Covid-19, en réduisant consécutivement le train de vie des Institutions ? Ce faisant, même si la bataille sera longue, au moins, l’on avancerait vers la bonne direction ».

Covid-19 à Kinshasa

Le Maximum titre «  le mimétisme a ses limites »

« Entre confinement, quarantaine, distanciation sociale et État d’urgence, le Congolais lambda se perd en conjectures. Depuis la détection le 10 mars 2020 du premier cas testé positif au Coronavirus à Kinshasa les errements des acteurs politiques impliqués dans l’encadrement de l’équipe de la riposte ajoutent à la psychose ambiante. Il s’ensuit que les sentiments de négligence, de suspicion et de complotisme sont devenus des raccourcis pour la majorité des Congolais face aux contradictions et à l’inconséquence dans la communication sur la pandémie.

Alors que cette dernière poursuit son ascension exponentielle, les kinois s’abîment dans la recherche de raccourcis et le charlatanisme contribue à aggraver la propagation du virus. Bien qu’invisible, cet ennemi coriace peut être vaincu pourvu que chacun se fasse lui-même soldat dans sa propre tranchée (sa maison). C’est la recette utilisée par la Chine à Wuhan dont le succès a mondialement fait école. La recette est simple : l’État fixe les normes, les scientifiques et les professionnels cherchent des solutions de terrain.

On se souvient que présenté par le ministre de la Santé, le Dr. Eteni Longondo comme un sujet belge parti de Bruxelles pour un bref séjour à Kinshasa devenu quelques heures plus tard un citoyen congolais en provenance de France, le premier cas confirmé de Coronavirus a fait polémique. Un jour après son internement à l’hôpital de l’amitié sino-congolaise de Ndjili, ledit malade a fait sensation dans la presse locale et les réseaux sociaux en se présentant comme « non malade ».

L’affaire a pris des proportions tellement drôles que le député national Léon Nembalemba, promoteur de Molière TV et le chroniqueur Zacharie Bababaswe de Direk TV ont pu poser la question de savoir si le Coronavirus à Kinshasa n’était pas une astuce pour faire gagner de l’argent facile à l’État. Cette question entraînera une certaine indolence dans certaines couches de la population vis-à-vis des règles d’hygiène. D’aucuns se sont adonnés à cœur joie à des supputations irresponsables selon lesquelles l’homme noir serait résistant au virus et ne pouvait en mourir, que les plantes médicinales traditionnelles (Kongo Bololo etc.) ou l’alcool étaient susceptibles de protéger ceux qui les prennent…

Pendant ce temps, les statistiques macabres de la pandémie se sont égrainés à longueur de journées : 27.000 morts à travers le monde, pour plus de 590.000 cas confirmés recensés. Mais à partir de vendredi 27 mars, les États-Unis sont devenus le pays le plus touché par le Coronavirus, avec 104.837 cas confirmés, de loin plus que la Chine dont le président Trump se moquait quelques jours auparavant en évoquant « the chinese virus » pour parler du Covid-19 devant un parterre de journalistes éberlués.

Avec ses plus de 80 cas confirmés et 8 décès fin mars, la RDC n’a pour autant pas de quoi se réjouir car d’une part les dysfonctionnements des services sanitaires ne facilitent guère l’identification et la détection de tous les cas qui existent dans le pays et, d’autre part, la corruption endémique rend les frontières et les limites entre les provinces et la capitale, épicentre de la contagion, tellement poreuses.

Les pouvoirs publics semblent ébranlés et désemparés devant la menace incarnée par le Covid-19. Tout se passe comme si nos dirigeants n’ont pas encore appréhendé les possibilités qu’offre la solidarité de partenaires comme la Chine, Cuba ou la Russie et l’indispensable nécessité de prendre en compte les réalités locales qui rendent inopérantes certains types d’initiatives improvisées dans une mégapole de plus de 10 millions d’hommes et de femmes dont la grande majorité, incapable d’une autonomie alimentaire quotidienne en vase clos est loin de pouvoir y survivre sans dommages graves pour la sécurité et l’ordre public.

Le mimétisme a ses limites

Le gouvernement ferait mieux d’appliquer effectivement les bonnes mesures prises jusque-là, d’investir dans la multiplication des tests à l’instar des Sud-Coréens, d’acquérir des matériels de protection du personnel sanitaire et sécuritaire déployé à cette fin à pré-positionner à travers ses centrales de distribution de médicaments dans les 26 provinces et des molécules (chloroquine) ainsi que des respirateurs pouvant remédier aux cas les plus graves en subventionnant notamment l’industrie nationale (Pharmakina).

L’État ne doit ni paniquer, ni déprimer

Il lui revient de prendre les décisions qu’il faut et qui consiste, dans le désarroi des citoyens, de rester droit dans ses bottes pour réguler et contrôler notamment les prix des denrées d’usage courant pour la survie de la population, veiller à éradiquer les pratiques dangereuses dans les secteurs de l’alimentation, de la sécurité et des transports en commun, en équipant les distributeurs de produits d’alimentation, les agents de la police nationale, les chauffeurs, receveurs, convoyeurs et taxis-motos d’équipements appropriés (masques et gants lavables).

A ces mesures du premier cercle devraient s’ajouter d’autres consistant à faciliter l’approvisionnement des magasins d’alimentations et marchés, à réprimer sans faiblesse toute contrefaçon de produits pharmaceutiques et hygiéniques.

Ce sont de telles initiatives qui donnent toute sa substance à l’état d’urgence que le président de la République a eu raison de décréter. »

 Covid19 et fiscalité au Nord Kivu

Le Potentiel titre « Covid-19 : Le Nord-Kivu enregistre son tout premier cas positif »

« Il s’agit d’un homme âgé de 44 ans de nationalité nigériane, en isolement depuis le 23 mars 2020, à l’Hôpital général de Goma qui est testé positif à la pandémie de coronavirus.

L’information vient d’être confirmée ce mardi 31 mars, par le gouverneur du Nord-Kivu, Carly Nzanzu Kasivita, celui-là même qui avait démenti l’existence quelques jours plutôt, de Coronavirus dans la province. Ce, après les résultats publiés par l’Institut national de recherche biomédical (INRB) dans la nuit du 30 mars 2020 à Kinshasa.

« Il est parti du Nigeria, le 18 mars 2020 pour Goma via Kigali, au Rwanda où il avait passé nuit, le 19 mars. L’homme avait pris la route jusqu’à Goma, en passant par la grande barrière. Le 23 mars 2020, il se présente à l’hôpital pour toux et douleurs thoraciques. Et après prélèvement des échantillons, la personne est confirmée cas positif au Coronavirus », rapporte Carly Nzanzu Kasivita.

Il appelle ainsi la population du Nord-Kivu au respect des mesures hygiéniques pour éviter la propagation de cette pandémie dans les territoires de la province. « J’appelle la population à ne pas laisser place à la panique et à la psychose », a-t-il lancé. Devant la presse, le gouverneur Kasivita rassure que des mesures d’accompagnement socio-économiques sont mises en place durant cette période pour accompagner la population du Nord-Kivu, particulièrement celle de Goma.

« Depuis hier, il y a suppression des taxes sur les produits agricoles qui quittent Masisi et Rutshuru pour la ville de Goma », précise l’autorité provinciale qui annonce également que, le port reliant par voie lacustre la ville de Goma et celle de Bukavu où deux cas sont confirmés, sera aussi fermé dès ce mercredi 1 avril. « Seules les marchandises pourront se déplacer entre les deux villes », a précisé le gouverneur du Nord-Kivu.

Dans les rues de Goma, la nouvelle gagne du terrain et tout le monde est appelé à limiter le déplacement et le mouvement de masse ».

Prunelle RDC ajoute « Nord-Kivu : le Gouverneur confirme le cas de Coronavirus à Goma, et appelle ses contacts à se manifester (Point de presse)

« Le Gouverneur du Nord-Kivu vient de confirmer le cas de coronavirus dans la ville de Goma, comme rapporté ce lundi par l’INRB.

Au cours d’un point de presse tenu ce mardi 31 mars, Carly Nzanzu Kasivita affirme que ce cas de covid-19 est « un sujet Nigérian, qui est arrivé à Goma le 18 mars dernier, et isolé depuis le 23 mars. Il est, selon lui, un agent d’une organisation humanitaire de la place », a-t-il expliqué.

Le Gouverneur du Nord-Kivu, appelle tous ceux qui ont été en contact avec le patient à se manifester « au risque d’agrandir la propagation ».

Il a également demandé au Directeur de la DGM d’identifier tous les agents qui sont entrés en contact avec ce cas, à son arrivée, par la Grande Barrière, pour qu’ils soient isolés.

Carly Nzanzu affirme que d’autres cas suspects sont encore en quarantaine. Il appelle les habitants du Nord-Kivu à limiter les visites non urgentes, aux domiciles des familiers ».

Le Potentiel titre aussi « Nord-Kivu : Une motion incidentielle vise le gouverneur pour faire appliquer la retenue à la source »

« L’auteur de la motion incidentielle est le député provincial, Jean-Paul Lumbulumbu, vice-président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu qui l’a annoncé, ce lundi 30 Mars 2020 à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

La cérémonie officielle d’ouverture de la session de mars, prévue le 30 mars de chaque année, n’a pas eu lieu cette année au Nord-Kivu, comme dans d’autres provinces de la RDC suite au risque de propagation de la pandémie de coronavirus.

Le vice-président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu estime qu’après 8 mois d’impaiement des députés provinciaux et, face à la situation sanitaire critique que traverse la République démocratique du Congo, l’heure est arrivée à des actions concrètes qui vont contraindre le Gouverneur du Nord-Kivu à appliquer la retenue à la source, telle que voulue par la Constitution congolaise, pour permettre à la province de se doter des moyens de fonctionnement.

« Il est prévu par la loi que le Gouverneur de province doit retenir à la source, 40% des recettes produites chaque mois par la province pour répondre aux besoins urgents de la population de son entité. Malheureusement, le constat sur place est que cette loi n’est pas d’application, ce qui bloque sérieusement le développement des provinces de la RDC comme celui du Nord-Kivu qui est la 4ème province fiscale du Pays », note Jean-Paul Lumbulumbu.

Il ajoute que sa démarche est à la fois juridique et politique. Puisque la province est bloquée ainsi, vise-t-il que son action atteigne le Pouvoir central qui doit faire appliquer cette loi, tout en espérant qu’une solution pourra être trouvée.

Cet élu provincial de Lubero tire la sonnette d’alarme, affirmant que la gestion de Coronavirus sera très difficile au Nord-Kivu par manque des moyens nécessaires. Car, avance-t-il, le système de santé reste très fragile dans cette partie du pays et ne pourrait, selon ce député, faire face au Coronavirus.

« Le Nord-Kivu est aujourd’hui en situation d’étau parce que le Sud-Kivu, l’Ituri, le Rwanda et l’Ouganda qui sont les provinces et les pays qui l’entourent sont déjà touchés par le Coronavirus. Et à Goma où il y a déjà un cas de Coronavirus signalé, les capacités de résilience sont faibles faute des structures et matériels sanitaires adéquats pour y faire face. Tout doit être testé par l’INRB Kinshasa, il n’y a pas d’appareils respiratoires et cela bloque la machine sanitaire. D’où, il faut doter le Nord-Kivu des moyens de sa politique », conclut Jean-Paul Lumbulumbu.

Déjà en date du 7 février 2020, Adèle Bazizane, la Rapporteure de l’organe délibérant du Nord-Kivu, avait annoncé que les institutions de la province fermeraient les portes, au cas où la retenue à la source ne serait pas appliquée.

À défaut de l’application de cette retenue à la source, le Pouvoir central avait instauré depuis un moment, la rétrocession de 40% à la province sur les recettes qu’elle produit mensuellement. Cette exception qui entre malheureusement en contradiction avec la loi du pays, souffre également d’application ».

Covid19 et Politique

Forum des As titre « EU EGARD A LA PRECARITE AMBIANTE AMPLIFIEE PAR LE CORONAVIRUS / Samy Badibanga préconise un plan Marshall »

«  Le Premier ministre honoraire appelle, par ailleurs, le Gouvernement à porter à six, au lieu de 3 mois, la durée des mesures prises le jeudi 27 mars.

« Le virus Covid-19 a contaminé la population et l’économie mondiales. Il va frapper la santé de la population, nos entreprises, notre économie et nos finances publiques. Il faut impérativement venir au secours des entreprises menacées par la paralysie de leurs activités, en leur facilitant d’importer les biens alimentaires de première nécessité, les intrants et produits pharmaceutiques ainsi que les équipements médicaux. L’objectif est d’assurer le maintien des emplois et le bien de la population par une baisse notable des prix des biens de première nécessité sur le marché », déclare Samy Badibanga à la presse.

Tout en soutenant les mesures prises le jeudi 27 mars par le Gouvernement, le premier vice-Président du Bureau du Sénat invite, cependant, l’Exécutif national à aller plus loin. Le plus important dans le contexte actuel étant la protection de la population congolaise et des finances publiques. Aussi, Samy Badibanga suggère-t-il que ces mesures soient portées à six, en lieu et place des trois mois initialement requis par le Gouvernement.

Le Premier ministre honoraire est convaincu que dans l’état actuel de sa structure économique, la RD Congo ne peut pas prétendre mener seule, la transformation de son économie de façon à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). Partant, il plaide pour un véritable Plan Marshall pour arriver à un véritable développement et transformer ainsi l’alternance politique en un changement fort et durable.

« Le plan Marshall que je préconise doit être basé, au-delà de la résolution de la crise humanitaire, sur des réformes structurelles profondes, importantes et précises en matière de fiscalité, de gestion des finances publiques et contre la corruption, des politiques publiques essentielles ; des appuis forts aux investissements publics et privés d’ampleur susceptibles de transformer la RDC dans les quatre directions prévues par le Plan national stratégique de développement (PNSD) « , renchérit-il.

SOUTENIR L’ECONOMIE ET AGIR POUR LE SOCIAL

Réagissant aux mesures rendues publiques le jeudi 27 mars par le Gouvernement, Samy Badibanga se fait l’avocat de la population. Il part ainsi du principe que l’économie doit d’abord être au service du peuple. Pour le coup, les Congolais ne disposant pas de filets sociaux et qui passent déjà des moments difficiles, avec la flambée de prix des produits de première nécessité sur le marché de consommation, due à la rareté de ces denrées et à la spéculation.

Selon lui, il faudrait que le Gouvernement porte d’abord ces mesures à 6 mois et non trois. Il l’argumente. Première raison : tenir compte de plusieurs paramètres dont le ralentissement des activités au niveau mondial, les délais de livraison, la planification dans le chef des importateurs. La deuxième motivation est le fait que la partie orientale du pays n’a pas de port et dépend de ce fait, des ports des pays voisins. Ce qui, selon le numéro 2 du bureau de la Chambre haute du Parlement, aura le mérite de rallonger les délais de livraison estimés en moyenne de 45 jours.

Par ailleurs, le Premier vice-Président de la chambre haute du Parlement demande au Gouvernement de suspendre immédiatement et pour six mois, une série d’exigences afin de faciliter l’importation des produits de première nécessité. Il s’agit, selon lui, de surseoir le contrôle Bivac, la souscription d’une licence d’importation, le numéro d’import-export et l’obligation du numéro d’impôt. A cela, Samy Badibanga ajoute la mise sur pied d’un taux unique de taxation de 3% à l’entrée.

Les denrées de consommation courante concernées sont, entre autres, la farine de maïs locale ou importée, la farine de froment locale ou importée, le riz, le sucre local ou importé, les haricots, le poisson salés, les poissons surgelés, l’huile locale et importée, la volaille, le sel marin, la viande de bœuf, de porc, les tomates concentrées, les sardines à huile, la sardine pilchard, le lait en poudre, les boissons alcoolisées locales, les boissons gazeuses, l’eau minérale, les fruits, le savon, les détergents et les allumettes.

VIVEMENT UN APPUI FINANCIER INTERNATIONAL

Pour Samy Badibanga, les mesures de soutien à la population, aux entreprises et à l’économie vont coûter très cher aux finances publiques déjà faibles. Par conséquent, il appelle l’Exécutif national à se tourner rapidement vers les institutions financières de Bretton Woods. En l’occurrence le FMI et la Banque mondiale pour solliciter des prêts sans condition à hauteur de 10% du PIB. Soit, un montant minimal de 5 milliards de dollars américains.

Outre l’appui des institutions financières mondiales, le commandeur de la plateforme politique « Les Progressistes » suggère à l’équipe Ilunkamba de solliciter des emprunts et de l’aide auprès des partenaires bilatéraux ? Ce, dans l’objectif vital de faire face à la lutte contre la pandémie de Covid-19 en RD Congo. Selon Samy Badibanga, plusieurs raisons justifient l’octroi de ces prêts. Premièrement, la RD Congo considérée par les Nations Unies comme pays à haut risque, est en proie à une grave crise humanitaire, la deuxième du monde actuellement, avec entre 16 et 20 millions de personnes en besoin d’aide alimentaire et médicale d’urgence.

« En effet, il est à craindre que la crise sanitaire liée au Covid-19 n’aggrave cette crise humanitaire et ne l’étende sur l’ensemble du territoire national. Il y a actuellement, un risque de crise économique majeure en RD Congo découlant des facteurs endogènes et exogènes. L’économie congolaise n’est pas diversifiée et dépend essentiellement de l’exportation des matières premières d’une part et, de l’autre, la crise du Covid-19 est en train de plonger l’économie mondiale dans la récession », prévient Samy Badibanga qui, cependant, ne cède ni à la panique ni à la peur.

Par ailleurs, le prédécesseur du Premier ministre honoraire Bruno Tshibala note également que l’impact sur l’économie nationale pourrait s’avérer catastrophique pour l’Etat congolais, qui selon lui, peine à assurer la mobilisation des ressources. « Même si nous parvenions à éviter un désastre sanitaire et humain, Il est quasi-certain que la chute des prix des matières premières et le ralentissement de l’économie mondiale s’inscrira dans la durée et affaiblira le budget national », alerte Samy Badibanga.

Considérant le fait que l’économie congolaise soit à 90% dans le secteur informel qui fait vivre la majorité du peuple congolais, Samy Badibanga soutient qu’il faille, par conséquent envisager des stratégies adaptées à la situation actuelle du pays. Il conseille ainsi au Gouvernement d’aller au-delà de l’impératif du paiement des salaires des fonctionnaires, policiers et militaires, du financement massif l’éducation et la santé. Tout cela, dans le but de soulager le budget des familles et mettre en place des allocations « filets sociaux » pour atteindre les populations les plus démunies. A savoir les Congolais dont le revenu journalier est inférieur à 2 dollars américains et qui se chiffrent, rien que pour la ville province de Kinshasa, à plus de 7 millions sur les 15 millions d’habitants.

D’ores et déjà, Samy Badibanga estime qu’il est urgent de soutenir financièrement les plus vulnérables dont les moyens de survie auront disparu suite à la crise sanitaire, économique, sociale et financière qui se pointe à l’horizon.

Pour le leader de « Les Progressistes », le grand avantage de sa proposition sera, d’une part, de faciliter aux hommes d’affaires, aux Congolais de la diaspora ainsi qu’aux ONG, l’importer tous les produits importants dont le pays a besoin en ce moment crucial, pour maintenir l’activité économique, tout en allant chercher le soutien financier international. Question de résister à la « tempête » qui secoue actuellement les économies du monde en général, et celle de la RD Congo en particulier.

D’autre part, Samy Badibanga est convaincu que cette démarche aboutira à la réduction des coûts et, par ricochet, des prix sur le marché de ces denrées de première nécessité. L’idéal étant d’éviter une aggravation de l’insécurité alimentaire, voire des émeutes de la faim. « Ne nous voilons pas la face. Les difficultés budgétaires et le risque de faillite d’un Etat fragile pouvant entraîner des contestations sociales d’une ampleur inimaginable sont réels. Ils risquent d’avoir des conséquences sur la sécurité du pays », déclare M. Samy Badibanga.

On rappelle qu’au cours d’une séance de travail technique présidée le jeudi 27 mars, par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba avec des ministres sectoriels et le Gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo, une batterie de mesures avait été prise. Elles ont essentiellement porté sur l’exonération, pour une durée de six mois, de tout impôt, droit, taxe et redevance sur l’importation et la vente des intrants et produits pharmaceutiques ainsi que sur les matériels et équipements médicaux ; l’enlèvement d’urgence des intrants et produits pharmaceutiques actuellement sous douane.

Par ailleurs, l’Exécutif national avait également suspendu, pour une période de trois mois, l’application des pénalités en cas de retard dans le dédouanement des marchandises et des produits de première nécessité. A ces premières mesures s’ajoutent la suspension, pour une durée de trois mois, du paiement de l’impôt sur les revenus locatifs à charge des entreprises, le soutien pour la relance des activités des entreprises au moyen d’un financement du Fonds pour la Promotion de l’industrie (FPI) à taux zéro et la suspension durant une période de trois mois de certaines missions de contrôle fiscal, parafiscal et économique dans les entreprises ».

Gédéon

Mediacongo.net annonce « Felix Tshisekedi ordonne la traque de Kyungu Gedeon »

« Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo vient d’ordonner la traque et l’arrestation immédiate de Gédéon Kyungu, chef de la milice Bakata Katanga, en fuite après sa tentative insurrectionnelle manquée du dimanche 29 mars à Lubumbashi, chef lieu de la province du Haut-Katanga.

Préoccupé par la situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire National, et particulièrement dans le Haut Katanga, le Chef de l’État a réuni le Conseil Supérieur de la défense ce lundi 30 mars à la Cité de l’Union africaine.

Le ministre de la défense nationale, le Chef d’état-major général des FARDC, le conseiller spécial en matière de sécurité, le vice- Premier ministre en charge de l’intérieur, l’administrateur général de l’ANR, le DG de la DGM et le chef de la maison militaire ont pris part à cette importante réunion.

Le ministre de la défence nationale, Aimé Ngoy Mukena, a déclaré à la presse,au sortir de la réunion, que le Chef de l’État leur a fait part de sa plus grande consternation à la suite de l’insécurité créée, lundi à Lubumbashi, par Kyungu Gédéon et ses miliciens, causant la mort des innocents et paisibles citoyens.

« Nous avons besoin de l’adhésion de tout le monde pour dénoncer la cachette de ce récidiviste », a-t-il souligné.

Pour le ministre de la défense, Kyungu Gédéon ne peut pas fuir deux fois et continuer à défier l’État continuellement.

Aussi, a-t-il ajouté, le Chef de l’État a ordonné que soit immédiatement instituée une mission de haut niveau afin d’établir les responsabilités de tout un chacun dans cette affaire.

Par ailleurs, le ministre de la défense nationale a indiqué que le Président de la République a également déploré le désordre créé ce lundi à Kinshasa par les adeptes de Ne Mwanda Nsemi, chef de la secte politico-religieuse Bundu Dia Mayala.

Le Chef de l’État a ainsi ordonné que des dispositions soient prises afin que pareille situation ne se reproduise plus.

Il a déploré le fait que ces deux événements se soient déroulé dans un moment où le pays est en train de faire face à une guerre asymétrique qu’est le COVID19, qui décime nos populations.

Le Président de la république a décidé de l’envoi à Lubumbashi des responsables au plus haut niveau afin d’élucider cette affaire et d’établir les responsabilités ».

BDK

Ouragan FM titre « Affrontement entre la police et les adeptes de BDK : Joseph Olenghankoy joue au sapeur pompier »

« Le président du CNSA, Joseph Olenghankoy a acheminé lundi 30 mars 2020 à l’hôpital général de référence de Kinshasa – ex-Mama Yemo, les 11 adaptes de Ne Mwanda Nsemi blessés lors de heurts avec la police.

Ils n’ont pas attaqué la police mais c’est la police qui a dégainé le premier, témoigne l’un d’eux. Les partisans de BDK accusent la police de les avoir attaqués alors qu’ils chantaient l’hymne d’Afrique pour chasser le nouveau Coronavirus.

Alerté, Joseph Olenghankoy est descendu à la résidence du chef de BDK. Il a joué au sapeur pompier. Il a calmé les ardeurs des hommes du leader politico-religieux. Après sa rencontre avec Ne Mwanda Nsemi, le calme est revenu. Le blocus a été levé. Des policiers postés au niveau du rond-point Sakombi sont partis.

Depuis les premières heures du matin de ce lundi, les adeptes de Ne Mwanda Nsemi ont investi l’avenue Kasa-Vubu, devant la station ML, vers l’entrée du quartier Ma-Campagne. La police a tenté de les sommer en vain. Conséquence, la situation a dégénéré.

Les Makesa ont battu en retraite et ont été dispersés. Des coups de balles ont crépité fortement. Ils ont jeté des pierres sur les forces, affirme un témoin. Les policiers ont recouru à l’usage des gaz lacrymogènes pour stopper leur folie, assure une source sécuritaire qui parle d’une réaction conforme à la loi.

En cette période du Covid-19, un tel attroupement est interdit, a expliqué le chef de la police de Kinshasa. Le général Syĺvano Kasongo a rappelé qu’il était du devoir de la police de rétablir l’ordre troublé par les partisans de Ne Mwanda Nsemi.

A l’époque de l’ancien président Joseph Kabila, la police avait mis la main sur le leader de Bundu Dia Kongo. Ses hommes avaient été brutalement délogés et arrêtés aussi.

Ne Mwanda Nsemi avait été conduit à la prison centrale de Makala avant de s’évader et réapparaître à l’avènement de Félix Tshisekedi à la Magistrature suprême grâce au président du CNSA Joseph Olenghankoy.

Ne Mwanda Nsemi s’est auto-proclamé président de la république. Il s’était même permis de prêter serment. Un message de défi à la présidence de Fatshi.

Félix Tshisekedi ne veut plus que cela se reproduise

Le chef de l’État, Félix Tshisekedi a été clair. Il ne veut plus revoir le phénomène qui a été observé lundi dans la capitale avec les adeptes de Ne Mwanda Nsemi qui se sont permis de parader sur quelques avenues dans la capitale.

« Le chef de l’État aimerait également qu’une telle situation ne se répète plus dans les jours à venir », a prévenu le Ministre de la Défense, Aimé Ngoyi Mukena.

Selon la presse présidentielle, Félix Tshisekedi a déploré le désordre créé ce lundi à Kinshasa par les adeptes de Ne Mwanda Semi, chef de la secte mystico- religieux Bundu dia Mayala.

Il a désapprouvé surtout le fait que ces deux événements se déroulent au moment où le pays fait face à une guerre asymétrique qu’est COVID-19, qui décime nos populations.

La réunion servait de renforcement de capacité des responsables aux plus hauts niveaux, qui doivent se rendre sur le lieu pour établir toutes les responsabilités et tirer au clair ce qui s’est passé, a ajouté le Ministre de la Défense nationale »

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© Dialogue, le mardi 31 mars 2020.

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