Insécurité : un député fustige le comportement des politiques congolais (CongoForum)

KINSHASA – Lors de l’audition du Vice-ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, Gilbert Kankonde le mercredi 20 mai 2020 à l’Assemblée nationale, le député Tony Mwaba a dénoncé la prise de positions des politiques qui semblent en trouver leurs comptes.

L’élu de la Lukunga n’avait pas sa langue dans sa poche. Pour Tony Mwaba, les politiques sont les tireurs de ficelles des situations qui troublent l’ordre public en RDC. Quand le gouvernement met la main sur les chefs de milices, ces derniers s’érigent en défenseurs et haussent le ton.

« Je réalise que l’unité et la cohésion nationale dans notre pays sont menacées. Vous allez au Katanga, vous trouvez les Bakata Katanga avec un chef de milice. Vous allez au Kasaï, il y a Kamwina Nsapu. Vous allez au Bas-Congo, il y a les Bundu dia kongo. Il y a même les collègues membres ici qui ne réservent pas de se décliner. Mais, curieusement, on demande au vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières Kankonde de rétablir l’ordre et à chaque fois qu’on met la main sur un chef de milice, ce sont des politiques qui se lèvent pour faire des déclarations tribales et le soutenir. Les politiques sont derrière, et après, c’est le vice-premier ministre de l’Intérieur qu’on appelle ici », a-t-il fustigé au perchoir de la chambre basse du parlement comme pour exprimer son ras-le-bol. «  J’en appelle à la conscience de tous. Nous devons savoir ce que nous faisons. Parce que nous ne pouvons pas demander au vice-premier ministre de rétablir la sécurité mais, en même temps, nous rendre complices », a-t-il poursuivi.

Des responsabilités pénales désignées

Après avoir exhorté ses pairs à la conscience nationale, le député de l’UDPS n’a pas hésité de désigner le responsable pénal des évènements malheureux de Songololo au Kongo Central. Dans son intervention, il a émis le souhait de savoir ce que le VPM Kankonde ferait de récidivistes comme Ne Muanda Nsemi et Gédéon Kyungu.

« Je voudrais finir par deux questions. La responsabilité pénale de Ne Muanda Nsemi, le chef de milice de Bundu Dia Mayala. C’est lui qui est responsable de ces événements malheureux. Il a été reconnu instable mentalement au CNPP, mais, qu’avez-vous fait de lui ? Y’a-t-il une action en justice diligentée contre lui? C’est lui l’auteur intellectuel de ces incidents malheureux même si on n’en parle pas. Deuxièmement, je crois que ça sera le cas avec Gédéon Kyungu, ce sont des récidivistes. Demain, on va encore vous rappeler ici et vous désigner comme responsable alors que la vérité est ailleurs », a martelé Tony Mwaba.

L’intervention de Tony Mwaba faisait suite à d’autres interventions, entre autres, celles des honorables Collette Tshomba et Daniel Nsafu. Collette Tshomba a exprimé ses inquiétudes sur le rôle joué par la Police nationale congolaise (PCN) et a demandé à Gilbert Kankonde de privilégier une concertation entre les communautés afin d’apporter des réponses aux doléances soulevées par les adeptes de Ne Muanda Nsemi.

A son tour, le député Daniel Nsafu a voulu savoir de qui émanait véritablement l’ordre de tirer sur les adeptes de Bundu Dia Mayala. Pour cet élu de Mont-Amba à Kinshasa, la réaction de la PNC n’était pas proportionnelle à la menace.

Pour répondre aux préoccupations des uns et des autres sur le sujet, le patron de l’Intérieur a sollicité 48 heures afin d’apporter des réponses.

© CongoForum – Arnaud Kabeya, 21.05.20

Image – source: Actualité.cd

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