Affaire Ronsard Malonda: les six confessions religieuses réagissent à l’homélie du cardinal Fridolin Ambongo (CongoForum)

Le cardinal Ambongo avait souligné que l’Eglise catholique et l’ECC représentent une grande majorité des congolais. Chose qui n’a pas plus aux autres confessions religieuses. Source image : Vatican Media

KINSHASA – C’est un message qui est vraisemblablement une réponse à l’homélie prononcée par le cardinal Fridolin Ambongo. Les six églises mises en cause disent qu’aucune église n’est au-dessus des autres et s’inquiètent du ‘retour de l’évangile de croisade ainsi que du discours de haine’.

« Aucune confession religieuse n’est au-dessus des autres et encore moins au-dessus des institutions du pays et ne peut s’attribuer le monopole de parler au nom du peuple congolais », déclarent les responsables de l’Armée du Salut, des Églises orthodoxe et Kimbanguiste, de la Communauté islamique en RDC, de l’Union des églises indépendantes et de l’Église de réveil.

C’est un véritable passe d’armes qui s’est installé entre d’une part l’Église Catholique et l’Église du Christ au Congo (ECC) et les six autres confessions religieuses citées ci-haut. Le communiqué publié le jeudi 2 juillet 2020 fait penser à la réponse du berger à la bergère, après l’homélie ferme et déterminée de l’archevêque métropolitain de Kinshasa lors de la messe célébrée le 30 juin 2020, en célébration de 60 ans de l’indépendance du pays.

A cette occasion, le cardinal Fridolin Ambongo avait dit que l’Église catholique et l’ECC représentent « plus de 80% de la population ». Cette assertion aurait dû déplaire aux autres composantes de la plateforme des confessions religieuses qui sont minoritaires.

‘Évangile de croisade  et discours de la haine’

Par ailleurs, dans leur déclaration, les 6 chefs spirituels des confessions religieuses « s’inquiètent sérieusement du retour des évangiles de croisade et de la montée du discours de la haine du haut de la chaire de vérité pourtant destinée à proclamer, en toute humilité, l’amour, la paix, la justice, la tolérance, le pardon, la réconciliation et la fraternité sans parti pris ».

Ainsi ils ont estimé « que la RDC n’a pas besoin ni des martyrs ni d’un mouvement insurrectionnel », car dans son prêche, le pasteur de l’Église catholique avait dénoncé les lois proposées à l’Assemblée nationale sur la réforme judicaire par la majorité parlementaire et avait appelé la société civile à « s’élever, à redresser le front pour faire barrage à ces manœuvres qui visent à renforcer les pouvoirs du ministre de la Justice ».

Appel à la réconciliation nationale

Enfin, les six confessions religieuses ont lancé à un appel au peuple congolais, les invitant à  « à la réconciliation nationale, car la RDC ne peut être bâtie sur la haine et la vengeance et ne peut non plus s’édifier dans la méfiance et la suspicion ». Ils ont exhorté  « tous les responsables politiques et religieux à rendre effective la réconciliation nationale pour une paix véritable dans la justice et la vérité ».

Il faut signaler que les six confessions religieuses sont accusées d’avoir introduit un faux procès-verbal désignant Ronsard Malonda comme candidat à la succession de Corneille Naanga. Et pourtant, durant deux jours, notamment, le 9 et 10 juin 2020, la plateforme des confessions religieuses n’avait pas pu se mettre d’accord pour la désignation au poste de président, une personne issue de son rang.

D’ores et déjà, des manifestations sont programmées par le Comité laïc catholique (CLC), les mouvements citoyens Lucha, Filimbi ainsi que certains partis politiques, notamment l’UDPS, mais aussi la coalition Lamuka pour protester contre celui qui considéré comme « la tête pensante » de la tricherie des élections de 2018.

© CongoForum – Arnaud Kabeya, 05.07.20

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.