Kinshasa : Gentiny Ngobila interdit le fonctionnement des salles funéraires, devenu un business fluorescent (Congoforum)

KINSHASA – Le gouverneur de la ville de Kinshasa interdit l’exploitation des salles mortuaires devenue depuis une décennie, une activité à haute rentabilité. Il encourage la construction des espaces de recueillement pour les familles avant l’inhumation de leurs proches décédés.

Gentiny Ngobila, le gouverneur de la ville de Kinshasa
Gentiny Ngobila, le gouverneur de la ville de Kinshasa

Décidément le gouverneur de la ville province de Kinshasa en a marre de ces salles de deuil qui foisonnent dans la capitale congolaise et qui viennent contribuer à dénuer les cérémonies funéraires de tout leur caractère social.

Ainsi le 18 juillet 2020, profitant de l’occasion de la pose de la première pierre pour la construction d’un funérarium moderne à l’hôpital général de référence de Kinshasa, Gentiny Ngobila a annoncé l’interdiction d’exploitation des espaces publics et privés pour l’organisation des obsèques.

La construction du funérarium de l’hôpital général de référence de Kinshasa est lancée afin d’accueillir les personnes éplorées pour un recueillement avant le départ du cimetière. « Même après la fin de l’état d’urgence, la procédure restera la même. Le corps quitte la morgue, il est exposé au funérarium pour le recueillement pendant près de 45 minutes, puis il prend la direction de l’église avant de finir au cimetière », a déclaré monsieur Gentiny Ngobila.

Une décision qui sonne comme un soulagement du côté des familles démunies de la capitale congolaise car la location de ces lieux funéraires faisait saigner, en terme de finances, les populations déjà en proie à des difficultés de la vie. Il fallait débourser des sommes exorbitantes comprises entre 350 à 10 000 USD.

La majorité de la population kinoise salue la décision de Gentiny Ngobila car les coûts de location de ces funérariums privés étaient très excessifs et l’organisation des obsèques était devenue un casse-tête.

Par contre, c’est un véritable coup de massue pour des personnes qui avaient investi dans l’exploitation de ces salles funéraires. Elles sont en face d’une véritable équation pour voir comment réorienter les activités de ces salles polyvalentes dont certaines ont dû couter des montants colossaux.

Les espaces publics concernés

La décision du gouverneur Gentiny Ngobila concerne aussi les espaces publics appartenant à l’État congolais que les bourgmestres de la ville de Kinshasa mettaient à la disposition des familles éprouvées pour organiser des obsèques. Une activité devenue fructueuse, depuis quelques années, pour les administrations communales.

En cette période où les menaces de covid-19 pèsent encore sur la société, cette décision n’est que salutaire car elle va contribuer au respect de mesures de riposte qui ont changé profondément les modes de vie congolaise en matière de l’organisation des obsèques. Mais dans les prochains jours, peut-être qu’adviendra un autre débat sur le caractère traditionnel des obsèques en RDC.

Pour l’instant, nous n’y sommes pas encore. Au stade actuel, il ne reste que pour le gouverneur de la ville de Kinshasa de formaliser sa décision en signant un décret pour son application strict et obligatoire.

Cependant des exploitants de ces lieux funéraires ont laissé entendre planifier des concertations avec le numéro de la ville de Kinshasa autour de cette question.

© CongoForum – Arnaud Kabeya, 21.07.20

Images – source: africa24sur24.net

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