Kinshasa: déconfiné le secteur du livre, des initiatives se multiplient(CongoForum)

KINSHASA – les livres sont désormais achetés sur les réseaux sociaux et livrés « gratuitement » à domicile. Les librairies ambulantes se développent de plus en plus dans la capitale congolaise suite à la pandémie de la covid-19 qui touche la République démocratique du Congo depuis le 10 mars dernier.

Dans la capitale congolaise, l’accès aux livres n’est pas toujours évident. Mais les initiatives qui visent à « déconfiner »  le secteur littéraire congolais et faciliter l’accès aux livres voient le jour. 

Moïse Edimo Lumbidi âgé de 25 ans est responsable de marketing et diffusion de la maison d’édition congolaise Mabiki.  Il partage régulièrement des nouvelles apparitions des livres et organise les livraisons à domicile. Le jeune homme a intégré  Mabiki en 2015 alors qu’il était étudiant à l’Institut National  des Arts (INA). Des débuts qui n’ont pas été tout facile mais la persévérance le caractérise.

«J’ai commencé avec la distribution d’un seul livre : Mutos, un livre de  jeunesse.  Je partais dans des écoles pour animer des enfants, après je vends cela. Je vendais cela à 500 Franc Congolais . C’était très difficile pour un tel début surtout que j’ai commencé à Tshangu [district le plus rural situé à l’est de la capitale, ndlr]. Vous circulez quatre écoles à la fin, c’est juste pour vendre que 2000FC ou 1500FC », explique-t-il.

Récemment, une librairie mobile voire ambulante « Mabiki Store », a été mise en place. Elle compte plus de 100 livres avec une vingtaine d’ouvrages  des autrices. Il y’a des jours où Moise ne vend aucun livre. Une situation qui ne le décourage pas. D’autres jours, les ventes sont florissantes. Elles vont jusqu’à 15 livres. 

« Quand nous faisons les ventes de proximité, nous avons que le pourcentage auprès des auteurs et des éditeurs. Si on vend un livre à 10 ou à 15 $, nous avons entre 10 à 30% . Ça dépend de la façon dont on négocie avec les auteurs. Si vous comptabilisez les transports, le coût de la communication, la promotion que nous faisons. C’est un peu compliqué », reconnaît-il.

-Bibliothèque circulante-

Ce n’est pas la seule initiative à avoir vu le jour en cette période de la pandémie de la covid19 à Kinshasa. Soraya Odia  alias « Majuscaux », activiste littéraire, a mis en place une bibliothèque circulante moyennant un abonnement mensuel dans le but d’aider ceux qui n’ont pas l’idée ou le temps de chercher quoi lire dans une bibliothèque ou librairie.

Soraya a également une chaine YouTube où elle partage des astuces tirées des romans congolaises, africaines et autres.

« J’ai créé une bibliothèque circulante depuis juillet dans le but de faciliter aux kinois l’accès aux livres. J’effectue moi-même des livraisons à domicile. C’est le fameux concept « si vous ne venez pas aux livres, les livres  viendront à vous », relate-t-elle.

Bien avant, d’autres initiatives ont été mises en place  en vue de promouvoir la littérature congolaise notamment le café littéraire de Missy. C’est un cadre où les amoureux des belles lettres et des mots se rassemblent autour d’un ouvrage ou d’une performance.

Toujours dans le but de rendre les livres accessibles, le Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa organise depuis 2018 la rentrée littéraire à la Place des artistes (Rond-point victoire), dans la commune de Kalamu, en plein cité Matonge, quartier populaire et point chaud de la capitale.

L’objectif du Centre Wallonie Bruxelles  reste de renforcer les mécanismes qui facilitent l’accès au livre, créer le goût de la lecture et encourager les personnes qui s’adonnent à l’écriture. Il a une bibliothèque, une des plus importantes de la ville.

© CongoForum – Marie-Ange Makadi16.09.20

Images – source : CongoForum / presse congolaise

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