Une forte odeur de fraude fiscale chez vodacom Congo

Le directeur financier de Vodacom Congo, l’indien Chutoo Omar Muhammad, est placé depuis 4 jours en garde à vue par le parquet général près la cour d’appel de Kinshasa-Gombe. La justice veut élucider une question  de faux et usage de faux chez l’opérateur qui détient 36% du marché des télécommunications en RDC.

Dans un bref communiqué, la justice dit détenir à charge de ce haut cadre de vodacom  un faisceau d’indices de falsification des états financiers dissimulant les recettes réelles pour minorer les impôts et droits dus à l’État. L’enquête devrait déterminer le degré d’implication des autorités congolaises et manque à gagner sur le trésor public ; un manque cumulé sur plusieurs années.

L’enjeu est de taille, car les recettes fiscales des télécommunications  à elles seules (avec une moyenne annuelle de 2 milliards de dollars) constituent  le  quart (1/4) de l’assiette fiscale nationale, loin devant les mines  qui pèsent 15%, selon le rapport de la banque centrale

Pour Bin Kishua, analyste économique, chez vodacom la justice risque de découvrir un vrai pot aux roses car plusieurs rapports attestent que la famille Kabila dispose des parts importantes au capital de l’entreprise. Fort de cette couverture, Il est probable que les recettes dissimulées aient directement atterri dans les poches de Kabila ou ses proches. Ce qui va ajouter un peu plus d’épices à la guéguerre politique actuelle entre Kabila et Tshisekedi pour un repositionnement politique avant 2023.   A lui d’expliquer que la minoration des recettes fiscales est une fraude courante dans l’administration congolaise. Elle permet d’enrichir certains responsables du régime politique en complicité avec les chefs d’entreprise qui vivent dans une indescriptible opulence à côté d’un peuple qui manque de tout.  

Selon plusieurs rapports, chaque année le pays perd entre 15 à 30 milliards de dollars dans la fraude fiscale et les coulages de recettes publiques, alors que le budget annuel patauge  entre 5 et 8 milliards de dollars.  

Depuis plusieurs semaines, aidées par la réactivation de l’Inspection Générale des Finances, la justice congolaise a initié une vaste opération visant à traquer ceux qui privent l’État de ses recettes. Plusieurs institutions et entreprises sont dans les viseurs. L’opinion est curieuse de voir les vraies responsables condamnés.

Avec 36 % de part de marché au premier trimestre 2020, Vodacom Congo est le principal des quatre opérateurs mobiles actifs en RDC, devant Orange (28 %), Airtel (25 %) et Africell (11 %). C’est aussi le principal fournisseur d’accès internet des Congolais, avec 37 % du marché.

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