Que cache le ballet de Naanga et Basengezi à l’ONIP ? (CongoForum)

Corneille Nangaa (source : Congo Profond)

KINSHASA – Corneille Nangaa et Norbert Basengezi rendent régulièrement visite à l’Office National d’Identification de la Population (ONIP). Ils participent également aux réunions de stratégie et d’orientation de cette structure. Tout cela a attiré l’attention du personnel de l’ONIP qui se pose des questions. L’ONIP doit préparer le prochain recensement général de la population du Congo.

Depuis quelques mois, l’ONIP multiplie les réunions pour élaborer une stratégie et mobiliser 350 millions dollars pour identifier la population et disponibiliser le fichier général de la population avant 2022. Les experts de l’ONIP ont déjà produit un plan opérationnel allant de la planification de l’identification jusqu’à la délivrance de la carte d’identité, en passant par le déploiement du matériel et de la technologie pour la constitution du fichier général de la population. Une partie de la base des données produite servirait notamment à l’identification des électeurs.

Ce qui inquiète et interroge le personnel de l’ONIP est la présence aussi régulière que quotidienne des nommés Corneille Naanga et Norbert Basengezi, respectivement président de la CENI dont le mandat est arrivé à terme et l’ancien vice-président déjà démissionnaire de son poste avant le terme officiel du mandat. 

Norbert Basengezi (source : La Tempête des Tropiques)

Lobbying en faveur de Miru Systems

Les deux mousquetaires, responsables du chaos électoral de décembre 2018, seraient à la tête d’une opération de lobbying en faveur de la société coréenne Miru Systems, connue au Congo comme fabriquant des fameuses “machines à voter” de triste mémoire. Ces outils controversés et surfacturés ont permis non seulement la falsification des résultats des élections, mais surtout l’enrichissement facile de deux nommés y compris Marcellin Mukolo Basengezi, qui a été nommé par Nangaa comme conseiller chargé des nouvelles technologies.

Selon plusieurs rapports, le système de retrocommissions mis en place ou des acquisitions sans appels d’offre leur auraient offert une fortune groupée estimée à plus de 300 millions dollars.

« Collusion peccamineuse et dangereuse »

Le personnel de l’ONIP, qui n’a rien à apprendre des expériences de ces mousquetaires (déjà sanctionnés par le Trésor américain), a commencé à bouder leur présence et menace d’accuser leur DG de collusion peccamineuse et dangereuse.  

Le projet d’identification de la population, qui coûte près de 350 millions dollars, sera financé soit par l’état congolais, soit à travers un Partenariat Public Privé, sous la supervision du gouvernement. 

Il faut rappeler que le dernier recensement au pays remonte à 1984 sous Mobutu. En 2015, le gouvernement avait tenté d’engager le pays sur la voie du recensement mais cela avait provoqué de graves violences car l’opération devait retarder la tenue des élections qui étaient prévues en 2016. Beaucoup de matériel avait déjà été acheté mais beaucoup de responsables tentaient de le faire disparaitre pour se sucrer sur les nouvelles dépenses de l’état. 

© CongoForum – Jean-Claude Bimwala, 26.10.20

Images :

Corneille Nangaa (source : Congo Profond)

Norbert Basengezi (source : La Tempête des Tropiques)

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