Assemblée nationale : La loi électorale débaptisée «Loi Lokondo » pour pérenniser l’action du député défunt

La nation a rendu, ce lundi 22 mars, des hommages officiels au député national Henri-Thomas Lokondo décédé le 10 mars en Afrique du Sud. Dans l’oraison funèbre prononcée pour la circonstance, dans le hall du Palais du peuple, le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia , a rendu un vibrant hommage à l’illustre disparu et débaptisé du nom de Lokondo, la prochaine loi électorale (Loi Lokondo), pour saluer sa brillante carrière à l’hémicycle du Palais du peuple pendant sa longue carrière parlementaire.

La mort de ce tribun hors pair a plongé en émoi l’ensemble de ses collègues, au nombre desquels l’honorable président Christophe Mboso qui, déjà à la rentrée parlementaire du mardi 15 mars, a marqué les esprits en faisant observer une minute de silence, suivi de l’émouvante cérémonie de dépôt d’une gerbe de fleurs au siège de l’illustre défunt, élu de la circonscription électorale de Mbandaka. « Tant il a connu une carrière politique riche et pleine, tant il a su être indispensable à l’institution qu’à toute la classe politique, tant il a su inspirer des jeunes à travers le pays. Les larmes qui coulent, les mots de compassion ainsi que les expressions de solidarité manifestée ont démontré à suffisance l’homme généreux et bon qu’il a su être», s’est exprimé Mboso N’kodia pour qui la disparition Lokondo Yoka Henri-Thomas est une mort de trop, allongeant la liste d’illustres collègues perdus ces derniers mois.

 Les hommages du chef de l’Etat

L’orateur a puisé dans sa foi chrétienne pour trouver consolation et encouragement pour lui-même, ses collègues et d’innombrables orphelins. « Ni lui, ni nous, n’avions le dernier mot sur la vie. Honorable Lokondo Yoka Henri-Thomas fut un chrétien comme la plupart d’entre nous. La mort, pour tout croyant en Dieu, est inhérente à la l’existence humaine, bien qu’elle nous arrive à des moments inattendus, parfois en pleine forme de nos capacités intellectuelles, physiques et morales », a-t-il souligné. Pour couronner cette brillante et digne vie parlementaire, ses prestations remarquables à l’Assemblée nationale et son comportement exemplaire, sur proposition de son président, l’Assemblée nationale lèvera l’option de débaptiser la loi électorale (loi Lokondo). Le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, de son retour de Dar-es-Salaam où il a participé aux obsèques du président tanzanien, John Pombe Joseph Magufuli, s’est directement rendu au Palais du peuple pour s’incliner devant la dépouille du député défunt et adresser quelques mots de compassion à la veuve Lokondo. Mais bien auparavant, la chancellerie des ordres nationaux a décerné, à titre posthume, à Henri-Thomas Lokondo Yoka, au cours d’une cérémonie officielle, une médaille de mérite civique en or.

Repères biographiques

Lokondo Henri-Thomas Lokondo est né à Mbandaka, le 27 juillet 1955 où il a aussi fait ses études primaires et secondaires avant de les poursuivre à Bruxelles, à l’Université Libre de Bruxelles où il décrocha, en 1982, une licence en Sciences politiques et en Relations internationales. Il a affûté ses armes dans les renseignements en 1983 comme inspecteur, chef de poste spécial du Centre national de recherche et d’investigation (CNRI) pour la sous-région du Sud-Kivu, à Uvira (Kivu) jusqu’à atteindre le poste d’Administrateur régional de l’AND (REDOC) de la région du Sud-Kivu. De 1990 à 1991, il est directeur national chargé des Actions (investigations), puis conseiller chargé de missions au cabinet de l’Administrateur directeur général de 1991 à 1993. Membre de la Conférence nationale souveraine (CNS), il a commencé à apporter sa contribution au combat pour la démocratisation dans notre pays. Dans sa carrière politique, il occupera des postes de vice-ministre des Travaux publics, Aménagement du territoire, Urbanisme et Habitat, en 1993-1994, dans le gouvernement Birindwa; conseiller auprès du chef de l’Etat, de 1994-1996, vice-ministre aux Affaires étrangères et à la Coopération internationale dans les gouvernements Kengo et Likulia. De 2003 à 2021, il a exercé, de manière ininterrompue, les mandats parlementaires, soit comme député national, soit comme sénateur. En 18 ans donc, il aura été sur tous les fronts politiques et s’en va dans l’au-delà, arme au poing et pleine de munitions.

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