Kongawi passe plus de 10 ans en prison, on demande sa libération (courrier de lecteur)

Chers compatriote, ce pauvre jeune que vous voyez dans la chapelle de la #Prison de makala s’appelle #KONGAWI_BINI. Assimilé aux miliciens #ENYELE(un conflit ethnique connu en 2010 au nord de l’Equateur) il a été arrêté en octobre 2010 à Dongo, alors qu’il n’avait que 12 ans. Transféré à Kinshasa, loin de sa famille et de toute assistance, le pauvre mineur a passé plus de #10ans de détention provisoire à la prison centrale de #MAKALA sans être jugé.

Coupable ou pas, un mineur n’est pas pénalement responsable de ses actes! D’où aucune raison justifie cette injuste odieuse qu’il a subie et continue de subir.

Exigeons tous sa libération immédiate!
Aucun humain mérite ce sort!
Aucun humain mérite cette injustice et de ce fait,
Aucun humain ne peut donc garder silence face à celà!

FREEKONGAWI!

Plus d’infos:

Kongawi est un jeune garçon de 12 ans, orphelin de mère, vivant dans la région de Gbadolite. Peu après la rentrée scolaire, en 2010, il se rend chez sa tante maternelle vivant à Dongo pour lui demander de l’argent afin de payer son minerval.

Il arrive en pleine flambée du conflit inter ethnique entre les Enyele et les Monzaya. Les deux ethnies sont en conflit depuis de nombreuses années au sujet de la délimitation des terres et des étangs poissonneux qui s’y trouvent (encore une des innombrables carences de l’Etat dans sa capacité à résoudre des conflits et à mettre les acteurs ensemble pour trouver des solutions. L’Etat pèche toujours par son absence et ses insuffisances ndlr).Des militaires sont envoyés dans la contrée pour « pacifier ».

Un jour le jeune homme en rentrant d’une balade de jeu avec ses amis est arrêté par les militaires et amené avec de nombreux autres jeunes à Gemena. De Gemena, sans savoir ce qui leur arrive, ils sont transportés comme du betail dans un engin qu’il n’avait jamais vu de sa vie.
Après un vacarme assourdissant dans l’engin, ils se sont retrouvés en plein ciel dans les nuages. Lorsqu’ils descendent de l’avion, ils sont à Ndjili. Ils sont ensuite transportés dans une petite voiture qui les conduit à Makala, où ils sont tous rassemblés et assis sur la pelouse de la cour intérieure à l’entrée de la prison de Makala.

Nous sommes le 7 octobre 2010.

Il est ensuite transféré au Pavillon 5. Il changera plusieurs fois de pavillon.

Les conditions de détention sont indescriptibles. Le Vungule, mélange de maïs et de haricots est sa seule nourriture. L’accès à l’eau est difficile. Il est obligé de vendre une partie de son bol quotidien de Vungule pour acheter de l’eau à 50 francs. Certains jours cela lui permet d’acheter de l’eau à boire. Certains autres jours, cela lui permet d’avoir un peu d’eau pour se laver. Les conditions sont vraiment inhumaines.

Pour échapper aux agressions de toute sorte, il a pris l’habitude de dormir en hauteur accroché aux bureaux des fenêtres d’aération du pavillon. Pour survivre, il s’efforce de ne jamais être en conflit avec personne et de vivre pieusement. Les conditions sont vraiment difficiles.

Parfois la ration de Vungule compte 15 grains de maïs et de haricots qui tiennent dans le couvercle d’un bidon de 30 litres. Pas étonnant que, dans ces conditions, son état nutritionnel se soit dégradé au point d’être transféré dans le Pavillon 7 des malnutris qui bénéficient de supplément alimentaire du CICR. Il a fait 2 séjours au Pavillon 7.

Il a fait 2 séjours au Sanatorium, toujours pour des problèmes de santé, dont une énorme hernie pour laquelle il a failli se faire opérer qui s’est miraculeusement réduite alors qu’il était en salle d’opération. C’est une religieuse qui est intervenu pour dire, « on ne va quand même pas l’opérer, on ne voit plus rien. Ramener le en salle ».

Et les années ont passé sans jamais être appelé. Il parlait de son problème autour de lui, interpellant qui voulait bien l’entendre, sans succès. La terre entière l’avait oublié.

Nombreux de ceux qui parlaient la même langue que lui sont décédés en prison. Certains se sont évadés en 2017 lors de l’effraction de la prison par les membres de la secte de « Mwana Nsemi ».

Il est resté seul, se fiant à la Providence et à son être intérieur, pour savoir avec qui se lier et de qui se méfier. Il a vu tant de choses sur les uns et les autres, mais préfère se taire, car dit-il, « il vaut mieux laisser chacun mourir avec ses péchés; je ne veut du mal à personne ni avoir de problème avec personne ».

Et les années ont passé jusqu’à un jour de août 2020, où nous avons été présentés l’un à l’autre à la sortie de l’office du matin. Il a rempli puis signé un « acte de constitution d’avocats » qui a été ensuite envoyé à Maître Guy Kabeya.

(Courrier de lecteur)

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