Insécurité à l’Est de la RDC : Kagame fait une déclaration considérée comme une provocation de mauvais goût par les congolais (Congoforum)

KIGALI – Évoquant l’insécurité qui règne dans la partie Nord-Est de la RDC le mardi 08 février 2022 à Kigali, le Président rwandais, Paul Kagame a tenu des propos qui révoltent l’opinion congolaise. Ce qui a valu une question écrite au Premier ministre Sama Lukonde.

« Il y a aussi là où quand ça dépasse les bornes, nous réglons nous-mêmes le problème comme il faut, sans demander la permission à qui que ce soit ». C’est la fameuse phrase du président Kagame mal digérée par bon nombre de congolais. C’est ce qui se dégage de différents commentaires faits sur les réseaux sociaux.

En effet, le 8 février 2022 lors de la cérémonie de prestation de serment de nouveaux Ministres, Paul Kagame a déclaré ce qui suit : « Nous sommes attentifs à ce qui se passe en RDC. Il y a une connexion entre les FDLR et les ADF. Nous ferons de tout notre possible pour régler ce problème… Il y a là où nous supplions, là où nous faisons des demandes, mais il y a aussi là où quand ça dépasse les bornes, nous réglons nous-mêmes le problème comme il faut, sans demander la permission à qui que ce soit. Après presque 25 ans, notre ennemi est toujours présent en RDC. Les mécanismes mis en place pour combattre ce problème, ont l’air d’avoir laissé ce problème perdurer… On dirait que cela donne de l’emploi à certains… les gens préfèrent que le problème puisse demeurer et que les gens soient payés, soit disant pour régler ce problème ».

Le député national, Gratien de Saint-Nicolas est de ces congolais qui n’absorbent pas ce genre des déclarations venant de l’homme que Kinshasa considère comme un allié. À travers un communiqué, il a exprimé son inquiétude de voir les troupes rwandaises entrer sans autorisation sur le sol congolais. C’est pourquoi, il a adressé une question écrite au Premier Ministre, Chef du Gouvernement, conformément à l’article 138 de la Constitution, pour éclairer l’opinion sur la question.

Toutefois, il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois que le pouvoir soit visé par les provocations verbales de Kigali qui laissent libre cours à des interprétations diverses. La dernière en date remonte à mai 2021 à Paris, où le président a nié l’existence des crimes commis par les armées étrangères sur le sol congolais.

Malgré que Kinshasa privilégie la politique de bon voisinage avec celui qui est accusé par l’opinion congolaise d’être l’instigateur des massacres dans la partie Nord-Est de la RDC, le président Félix Tshisekedi lui a répondu clairement en ces termes : « …Je dirais aussi que justice doit être faite pour toutes les victimes au Congo et ailleurs dans la région. Pour moi, ce serait plutôt une attitude positive que le président Kagame aurait, de collaborer à cela, parce qu’à ce stade, il n’y a pas encore de condamnation. Donc, il faut se mettre au service de la justice. Si ces gens qu’il défend sont innocents, la justice les innocentera ».

« Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil apparaitra », dit-on !

© CongoForum, Arnaud Kabeya, 11/02/2022

Image – source : mediacongo

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