MEDays 2022: les participants au forum appellent au respect des frontières de 54 états de l’UA et disent non à la balkanisation (Congoforum)

TANGER – les questions relatives au financement de l’Union africaine et l’absence de leadership visionnaire capable à mettre un terme aux velléités séparatistes étaient au cœur des discussions lors du Forum MEDays tenu du 2-5 novembre 2022 au Maroc. Pour beaucoup d’intervenants, il est temps pour l’Afrique de prendre son destin en main en se dotant des moyens nécessaires visant à préserver sa souveraineté et défendre ses intérêts.

Tous les pays africains qui participaient à la 14ème du Forum international MEDays, placé sous le thème « De crises en crises : vers un nouvel ordre international », ont été unanimes d’agir en toute responsabilité pour construire une Union africaine plus forte. Ce, en faisant prévaloir, avant tout, les intérêts du continent. Un avis partagé et soutenu le président de l’Institut Amadeus et fondateur du Forum MEDays, Brahim Fassi Fihri, qui a souligné que ce Forum qui est avant tout « un forum du Sud pour les Africains et par les Africains ».

En effet, après avoir échangé sur une cinquantaine thématiques importantes dans un contexte international bouleversé, les participants ont abordé de nombreuses questions et interrogations en lien avec l’intégration politique et économique du continent, les crises et menaces sécuritaires et l’instabilité en Afrique, le terrorisme, l’attractivité du continent et bien d’autres. Ces multiples sujets ont permis de questionner l’Union africaine (UA) et ses institutions.

Dans ces échanges résultant de 50 sessions et tables rondes qui ont traité des sujets majeurs, dans un contexte international bouleversé par les conséquences de covid-19 ainsi que les répercussions du conflit russo-ukrainien, les participants n’ont pas omis à scruter les défis sécuritaires.

Ainsi, pour le diplomate tchadien, Tordeta Ratebaye, le continent doit être en mesure de prendre en charge sa propre sécurité.

« Toutes les régions sont affectées, est-ce que nous allons continuer à dépendre de nos partenaires stratégiques ? Il y avait une proposition de faire un prélèvement de 0,2% sur les importations admissibles pour financer l’Union africaine. Il y a eu des prélèvements de quelques membres qui ont souscrit volontairement, d’autres ont soulevé des contraintes en disant qu’ils n’ont rien à importer, en plus d’autres difficultés d’ordre technique. Donc, c’est la volonté des État qu’il faut questionner aujourd’hui », a-t-il défendu.

Pour sa part, dénonçant les initiatives de séparatisme, Orlando Simba, directeur exécutif du Panafricain Congress au Kenya, s’est interrogé sur comment s’unir si chaque entité bataille pour sa souveraineté ?

«Il faut savoir comment faire pour être 54 États et non pas 100? Nous saluons les pays qui agissent pour l’unité, pour une seule devise… Mais si on continue à avoir des entités par-ci, par-là, nous allons perdre la feuille de route», a-t-il déclaré.

Même son de cloche du côté de l’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Cheikh Tidiane Gadio qui dénonce que parmi les 54 états, « il y a d’autres qui essayent de mener des projets de séparatisme. C’est-à-dire des actions qui visent à déstabiliser l’Afrique ».

Non à la balkanisation des états 

Par ailleurs, interrogé par la presse à propos des enjeux de forum, Amine LAGHIDI, Expert International n’est pas allé par quatre chemins pour condamner les velléités sécessionnistes qui sont perçues çà et là.

« On n’est pas resté sur la rhétorique politique, qui est importante mais on a essayé tout humblement mais concrètement d’apporter une solution concrète; aussi bien au volet autonomisation financière de l’Union Africaine, mais aussi pour tacler ensemble la main dans la main, dans le respect de la souveraineté des Nations. Justement non à la balkanisation, qui a été, en fait, le message très clair …(..)…Oui au soutien de la souveraineté des 54 Nations et uniquement les 54 Nations, membres de l’Union Africaine. Non à la balkanisation encore une fois. Deuxièmement à tacler ensemble la main dans la main tout ce qui est terrorisme et la menace terroriste dans les quatre points cardinaux du continent africain… ».

Pour rappel, MEDays est un forum international mis en place par l’Institut Amadeus depuis 2008. Ce « Think Tank marocain indépendant » basé à Rabat se veut comme un laboratoire d’idées, un espace de réflexion et un créateur de débats par excellence. Important interlocuteur sur les questions liées au continent africain, l’Institut Amadeus a su s’imposer, grâce à son savoir-faire diversifié et à son important réseau international, en tant qu’acteur majeur en matière de prospective, d’analyses et d’influence.

© CongoForum, Arnaud Kabeya, 07/11/2022

Image – source : aujourdhui.ma

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