Contrat chinois : les responsables congolais de l’ACGT pointés du doigt, par la partie chinoise, dans la surfacturation des travaux d’infrastructures (Congoforum)

KINSHASA – Dans un point de presse tenu le vendredi 24 mars 2023, l’ambassade de Chine en République Démocratique du Congo et l’administration de la SICOMINES, ont répondu aux accusations de l’Inspection générale des finances (IGF) sur les irrégularités décelées dans le contrat géant signé entre la RDC et les entreprises chinoises. Pour eux, il faut demander des comptes à l’Agence Congolaise des Grands travaux (ACGT) qui s’occupe de l’exécution des travaux car la SICOMINES ne s’occupe que du financement.

Selon Mme Diao Ying, secrétaire du Conseil d’administration de la SICOMINES, c’est à l’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT) de répondre aux accusations de surfacturation.

« La SICOMINES s’occupe tout simplement du financement des travaux. C’est l’ACGT qui surveille et organise ces travaux. Je pense que c’est l’ACGT qui est mieux placé pour répondre aux accusations de surfacturation », a-t-elle expliqué.

Par ailleurs, répondant aux questions des journalistes, l’ambassadeur de Chine, Zhu Jing, qui prenait également part à cet exercice, a estimé que les chiffres de l’IGF ont été mal calculé.

« Les chiffres de l’IGF sont contestables. La SICOMINES est entrée en production à partir de 2015. C’est-à-dire la production du cuivre de la SICOMINES n’a duré que 6 ans. Si la SICOMINES avait gagné plus de 9 milliards, c’est-à-dire que le prix du cuivre, durant les 6 années passées, doit être au-delà de 14 000 $ par tonne. Or, le prix du cuivre bouge. C’est à partir de 2019 que le prix du cuivre à grimper à 8 milles $ ou 9 milles $ par tonne. Il suffit d’un simple calcul pour comprendre que l’IGF a accentué les chiffres », a-t-il fait savoir, avant d’accepter la revisitation de la Convention pour corriger les erreurs qui ont fait perdre plusieurs milliards de dollars à la République Démocratique du Congo.

« Depuis la signature de la convention SICOMINES, on a déjà connu 4 avenants pour adapter certaines choses. En lieu et place de faire de campagne médiatique, l’article 20 de la convention donne la possibilité de consultation en cas des litiges. C’est le dialogue qui va nous aider à trouver la solution », a-t-il indiqué.

En rappel, Le Bureau technique de contrôle (BTC) a rapporté que sur les 822 millions de dollars américains qui ont été décaissés par la SICOMINES pour des travaux d’infrastructures, seuls 300 millions de dollars ont réellement atterri dans la caisse du Trésor public.

A en croire ce rapport, 522 millions USD n’ont pas pu être retracés. Donc au regard de déclarations de la partie chinoise, l’on peut penser que les gestionnaires de ce méga contrat doivent des explications au peuple congolais. Il s’agit là de dirigeants de l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT) et Moïse Ekanga, ancien responsable chargé de la coordination et du suivi du fameux contrat « mines contre infrastructures ».

© CongoForum – Arnaud Kabeya, 30.03.23

Image – source: deskeco    

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