Tueries de Beni : il faut changer les stratégies militaires et conscientiser les jeunes (CongoForum)

Le professeur Godéfroid Kamana

GOMA – Ce n’est pas un secret que le territoire de Beni au Nord-Kivu est confronté à d’innombrables crimes commis par les rebelles ADF. Les autorités ont du mal à réagir à ces crimes et à maîtriser ce grand problème d’insécurité. Le professeur Godéfroid Kamana du ‘Pole Institute’ à Goma a donné son analyse de cette situation dans le cadre d’un café citoyen organisé par Africa Reconciled et la Maison des jeunes du Centre Carter, au Festival Amani.

Selon le professeur les véritables acteurs de ces actes ignobles et leurs motifs sont très mal définis. Il faut une dynamique plus forte pour interpeller les autorités et les décideurs sur les événements à Beni. En plus les congolais doivent être prêts à se défendre.

Le professeur a expliqué la notion de la résilience : c’est la résistance d’un groupe aux difficultés communes. Après avoir décrit brièvement la situation à Beni, le prof. Godéfroid Kamana a esquissé quatre catégories de jeunes congolais par rapport à la stratégie de résistance face aux tueries dans le territoire de Beni :

–          Les jeunes éclaireurs : ils auraient comme mission de collecter des informations fiables sur le terrain et de les partager pour que le public puisse bien comprendre ce qui se passe sur le terrain

–          Les organisateurs : des jeunes qui seraient invités à bien structurer les communautés pour résister

–          Les éducateurs : des jeunes engagés et mobilisés qui réfléchissent sur le problème

auquel la population fait face et qui éduquent les citoyens

–          Les innovateurs : des jeunes capables d’élaborer une politique nouvelle face à l’échec militaire

Les participants à ce café citoyens ont fait plusieurs recommandations. Selon eux il faut changer les stratégies militaires pour éliminer définitivement les combattants ADF ; il faut conscientiser les jeunes autour de l’utilisation des réseaux sociaux, en développant en eux les valeurs humanistes ; en plus il faut une implication active de la population si l’on veut résoudre vraiment le problèmes des massacres et des tueries.

© CongoForum – Paulin Munyagala, 17.02.20

Images – source : Africa Reconciled / CongoForum

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