Nord-Kivu : quatre quartiers de Goma desservis en eau potable grâce à la société Yme Jibu (CongoForum)

GOMA – La ville de Goma (Nord-Kivu) fait face à une pénurie d’eau qui est persistante. Une situation qui est très menaçante pour les filles et femmes. Ces dernières sont obligées de parcours des kilomètres pour trouver de l’eau au Lac Kivu ce qui est assez dangereux pendant les heures insécurisées. Plusieurs filles et femmes ont été violées. Des gomatriciens cherchent des solutions à cette situation.

Certains dignes fils de la ville ont réfléchi sur un projet d’eau afin de répondre à ce besoin de la population qui se sentait déjà sacrifiée. Ainsi, le projet Yme Jibu a lancé ses activités dans quatre quartiers de l’ouest de la ville de Goma : Ndosho, Mugunga, Lac vert et Kyeshero, tous des entités qui étaient en carence d’eau depuis longtemps.

Eruption du volcan

« Je travaille dans le secteur de l’eau depuis 2002 », raconte Jack Kahorha, directeur-général du nouveau projet d’eau. « Après l’éruption du volcan Nyiragongo des personnes avaient perdu leurs maisons dans certains quartiers de la ville. Elles se sont installées dans les quartiers Mugunga  et Lac Vert car à l’époque le gouverneur du Nord-Kivu avait donné les terrains gratuitement. A l’époque les gens avaient besoin de l’eau et dans ce contexte nous avions construit les premiers ouvrages qui ont permis aux survivants de l’éruption volcanique d’avoir accès à l’eau potable ».

Jack Kahorha continue : « Apres quelques temps il y a eu encore plusieurs déplacés de guerre qui se sont concentrés également dans ces quartiers dans l’ouest de Goma. Cela a fait encore augmenter la demande d’eau mais à ce moment là les bailleurs de fonds n’avaient plus d’argent pour agrandir les installations ».

Déjà 350 abonnés

Le nouveau projet d’Yme Jibu compte déjà 350 abonnés qui reçoivent de l’eau. Cela ne cause aucun problème avec la Regideso qui est une société de l’état congolais. « Il ne s’agit pas d’une rivalité, plutôt d’une complémentarité, car nous sommes en face d’une grande pression de la population, elle a besoin de l’eau. Quand elle n’a pas de l’eau, c’est un grand souci car il faut livrer de l’eau aux gens qui en manquent. Dans les cas où la Regideso ne sait pas intervenir, nous pouvons y aller » se réjouit Jack.

Yme Jibu a su ériger 47 bornes fontaines, et plus de 90 personnes sont employées par la société Yme Jibu comme journaliers. Ces travailleurs arrivent à prendre en charge leurs familles. Parmi eux il y a des jeunes, beaucoup de femmes et des hommes qui étaient en chômage. « Nous lançons toujours des appels d’offres, les gens postulent et aussitôt ils passent les tests », renseigne le directeur général. « Les meilleurs retenus sont affectés aux bornes fontaines. Pour ne pas les fatiguer d’avantage nous préférons les employer par rotation de 15 jours par groupe ».

Depuis son existence YmeJibu collabore bien avec les autorités tant au niveau provincial qu’urbain. « Nous essayons de travailler ensemble et de nous orienter là où il y a des problèmes pour trouver une solution. Notre collaboration est vraiment au zénith car dans ce secteur il faut vraiment que les autorités collaborent avec les opérateurs parce que l’eau c’est la vie ».

Beaucoup viennent demander du travail

La société Yme Jibu fait face à certaines difficultés, surtout de nature sociale. « Beaucoup viennent solliciter du travail au moment où il est difficile d’engager tout le monde », regrette Jack Kahorha. « Une autre grande difficulté c’est l’accès aux matériels (tuyaux et autres matériels de plomberies) qui doivent venir de l’étranger, notamment de l’Ouganda. Ces livraisons prennent du temps à cause des processus douaniers. Cela pose une problème pour cette entreprise ».

A l’avenir Yme Jibu espère lancer des projets pareils dans des territoires du Sud-Kivu, notamment à Kalehe, Kabare et Kamanyola dans la plaine de Ruzizi. « Avec l’aide de tout le monde car c’est un travail qui demande l’appui et le soutien des autorités et de la population », dit Jack.

Yme Jibu a déjà visité Kabamba, Katana, Kavumo et d’autres coins du Sud-Kivu. « Les discussions avec les gens là-bas se poursuivent », rajoute le directeur général, avec un sourire aux lèvres.

© CongoForum – Paulin Munyagala, 04.09.20

Images – source : CongoForum / presse congolaise

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