La Belgique va restituer des crânes de congolais gardés depuis l’époque coloniale à la RDC (CongoForum)

BRUXELLES – La Belgique va restituer des crânes de congolais gardés depuis l’époque coloniale à la RDC. La restitution de ces restes humains s’inscrit dans le cadre de la collaboration entre l’Université Libre de Bruxelles et l’Université de Lubumbashi.

Ces crânes humains, qui datent de l’époque coloniale et sont conservés dans les collections d’anthropologie de l’Université Libre de Belgique, seront remis d’ici 2025 à l’Université de Lubumbashi qui en deviendra le propriétaire. Cette démarche s’inscrit dans le cadre d’une convention portant sur « dix crânes dont l’origine congolaise est certaine ou quasi certaine », a renseigné le 16 octobre 2020, Laurent Licata, le vice-recteur de l’ULB qui a renseigné que des recherches plus approfondies sont menés pour quatre autres qui seront ajoutés.

Du côté de l’Université de Lubumbashi, c’est un sentiment de satisfaction. « Les crânes de nos ancêtres engrangés dans les musées européens témoignent des épisodes douloureux de l’histoire coloniale », a commenté le recteur de l’Unilu, Gilbert Kishiba Fitula, avant d’ajouter : « Leur restitution aux Congolais constitue un impératif éthique qu’il convient de saluer comme une étape décisive, à la fois pour la réappropriation des pans occultés du passé, et pour une coopération scientifique débarrassée du poids du passé ».

Fruit d’une période critique

Selon M. Licata, ces 14 crânes que l’ULB détient depuis le début du vingtième siècle ont été « acquis au Congo sous Léopold II, dans la période la plus critique » de la colonisation belge (1885-1960). C’est le lieu de souligner que cet ex-roi des belges, qui a régné de 1865 à 1909, a géré le Congo comme sa propriété personnelle de 1885 à 1908, une période marquée par une violence déshumanisante, liée notamment à l’exploitation du caoutchouc.

L’ULB estime que ces restes humains auraient été transportés vers Bruxelles par des militaires ou d’autres colons belges, qui les auraient ensuite vendus à des scientifiques qui menaient des études sur la craniométrie et le lien entre mensurations et races. La Belgique, à travers une commission parlementaire, travaille sur les zones d’ombrage de l’époque coloniale.

Il faut noter d’après d’autres sources fiables, d’autres restes humains seraient conservés à l’Institut Royal des Sciences naturelles à Bruxelles.

© CongoForum – Arnaud Kabeya, 18.10.20

Images – source : africaradio.com

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